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Publié par BALCHOY

Sans rien lui dire, rien qu’avec l’expression de ses yeux, elle lui fit comprendre, légèrement rougissante, son désir d’aller jusqu’au bout de cette attirance qui les précipitait l’un vers l’autre.

            Elle leva légèrement ses longues et minces jambes pour lui permettre de lui enlever son slip ; lui-même se débarrassa furtivement de son dernier vêtement qu’il jeta en bas du lit.

Nus tous deux, ils se burent des yeux un long moment avec tendresse, puis tandis que la jeune fille, liane mouvante et caressante, l’enveloppait de ses longues jambes dorées, il sentit son corps se tendre en quête de cette douceur que ses doigts avaient visitée tout à l’heure/ La clé vivante de son corps s’introduisit peu à peu dans cette autre bouche de tendresse que Solange lui abandonnait tout en criant sa joie.

A vrai dire, Ghislain n’avait nullement l’impression de « pénétrer » ni d’ailleurs de « prendre » la jeune fille mais d’être reçu et « accepté » par elle en son intimité profonde.

Il ne savait plus où finissait son corps et où commençait celui de Solange dans un bien-être incroyable. Tous deux demeurèrent immobiles un long moment à savourer cette communion indicible qui, bien avant d’être une rencontre de deux sexes, était celle de deux cœurs et de deux sensibilités en incroyable interférence.

Petit à petit, entre ces deux corps si merveilleusement complices jaillit une danse rythmée, ponctuée de la musique de leur jouissance qui les mena graduellement à cette explosion autant cosmique que biologique où leurs sèves jaillissante se mêlèrent pour sceller leur communion.

La tendresse reprit aussitôt le relai et prolongea, de longues minutes partagées, la joie vécue par leur corps.

Puis brusquement et en même temps tous deux, se tenant étroitement la main, sombrèrent dans un sommeil agité.

Ce fut le froid revenu avec l’extinction du feu qui les réveilla en même temps, Ghislain se précipita vers les cendres encore fumantes pour y jeter quelques bûches tandis que Solange se rhabillait comme à regret.

Elle tendit ensuite à son ami ses propres vêtement en l’aidant d’une façon presque maternelle à les revêtir. Leur émotion, après ce qui s’était passé entre eux, restait intense même si elle s’exprimait d’une façon toute différente, aussi paisible en cet instant qu’elle avait été véhémente auparavant.

Etrangement, ils n’éprouvaient guère le besoin de parler, comme si, après ce qu’ils venaient de vivre, toute parole risquait de devenir un insupportable bavardage.

Aussi n’échangeaient-ils que l’indispensable, tandis que leurs yeux noyés l’un dans l’autre continuaient le dialogue noué tout à l’heure dans leur « corps à corps » devenu plus que jamais un « cœur à cœur ».

 

 

Il leur fallait à présent rejoindre avec prudence – leurs ennemis les cherchaient peut-être encore – la société des hommes dont ils avaient l’impression de s’être soustraits durant un temps interminable qui pourtant aurait paru bien timide aux aiguilles d’une montre.

 

En quittant cette cabane « de rien du tout » qui leur avait donné « ce qui vaut plus que tout », ils se jurèrent d’y retourner plus tard pour sceller à nouveau leur rencontre marquée, ils en étaient persuadés du sceau de l’éternité...

Il leur fallut plus d’une heure de marche toujours courbée et endolorie pour trouver un vague chemin qui les conduisit à une fermette.

 

 

 

(à suivre)

 

 

Yvan Balchoy

balchoy@belgacom.net

 

 

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