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Publié par JACQUES ALLARD

Lorsque j’étais enfant, je rêvais très souvent
D’un escalier pentu qui montait droit au ciel…
Les marches espacées de ce grand monument Disparaissaient au loin au sein d’un arc en ciel.  

 
Tout jeune, j’essayais, mais toujours vainement,
D’atteindre le niveau de la première marche;
J’étais bien trop petit et l’espace trop grand…
Pourtant je refusais de stopper ma démarche.  

 
Comme je m’irritais d’être aussi peu habile,
Mon rêve évoluait et , par enchantement,
Pégase apparaissait, qui, de son aile agile,
M’emportait découvrir un coin de firmament.  

 
Adolescent j’ai pu me hisser un peu mieux
Et entrevoir enfin le monde sans obstacle:
J’étais un jeune roi immortel et heureux,
Qui, du haut d’un gradin, admirait le spectacle.  

 
Ma force grandissait: je grimpais sans arrêt.
Plus rien ne m’arrêtait. Mais, si j’avais levé
Les yeux, j’aurais compris, que, lorsque je montais, L’escalier s’allongeait. Je les gardais baissés!    

 
J’ai choisi le métier où les hommes décollent,
Et j’ai cru, pour un temps, oublier l’escalier.
Mais, lorsqu’avec le temps, les illusions s’envolent,
Voilà que ressurgit le rêve familier…    

 
Quelques nuages flous cachent mon paysage,
Souvenirs indécis de voix qui se sont tues…
Je m’essouffle souvent: c’est la rançon de l’âge…
Ma volonté  s’affronte aux forces disparues.     

 
Aujourd’hui j'ai compris que, même sans l’espoir
D’arriver au sommet, qui n’est qu’une utopie,
Il faut toujours monter. Car c’est le désespoir
Qui détruit sans appel le rêve d’une vie.
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