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Publié par JACQUES ALLARD

Accablé de chaleur sous le soleil ardent,
Le désert impuissant se saoule de détresse ;
Vaincu, désemparé, il abandonne au vent
Ses terres orangées noyées de sécheresse.

Dernier témoin vivant d’un monde qui s’efface,
Un buisson sans éclat affronte l’air brûlant,
Gardien sans avenir d’une vague carcasse,
Dont il suivra bientôt le destin désolant.

Sous l’écran incertain d’un voile trop fragile
Où le sable doré sème des grains rugueux,
Sa peau mate souillée de poussière d’argile,
Un enfant est couché sur un tapis râpeux.

Son petit corps n’est plus qu’une ombre sans substance,

Un ventre ballonné et des os trop saillants ;
Dans l’odeur de la mort, qui doucement s’avance,
Sa mère le soutient de regards bienveillants.

Il s’éteindra demain, faute d’avoir pu boire,
Sans même avoir atteint l’âge de la rancœur.
Et le monde oubliera très vite leur histoire...
La pire sécheresse est celle de nos cœurs.

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