MONSIEUR LE PROCUREUR DU ROI DE BRUXELLES, JE NE SUIS PAS D'ACCORD !

A la Télé, Monsieur le Procureur du Roi de Bruxelles s'est fâché de l'opposition de plusieurs bourgmestres à l'entrée de délinquants dans des prisons surpeuplées où pourtant les droits de l'homme les plus élémentaires ne sont plus respectés, ce qui représente un délit qu'on pourrait reprocher à juste titre à la personne qui prend cette décision.

Bien entendu la responsabilité des hommes politiques est entière en ce problème et ils portent aussi une lourde responsabilité dans la situation actuelle des prisons.

Car ce qui aurait été considéré comme criminel pendant la guerre avec, c'est vrai, des locataires bien différents, et reproché aux allemands se fait aujourd'hui au grand jour vis à vis de citoyens souvent PRESUMES et parfois réellement INNOCENTS dont l'arrestation est parfois contraire à l'esprit de la loi.

Entasser trois, quatre, parfois, paraît-il cinq personnes dans une cellules de 10 mètres carrés dans des condition indécentes de sommeil (matelas par terre) et d'hygiène scandaleuse est aussi criminel..

Quand Monsieur le Procureur, vous avez osé parlé de brochure de tourisme, j'ai été scandalisé.

Des innocents emprisonnés en juin risquent de devoir vivre huit longues semaines dans cet enfer carcéral tandis que le juge qui les aura parfois un peu légèrement emprisonnés, alors qu'il aurait pu leur faire mettre un bracelet électronique, vivra des semaines très agréables clairement touristiques.

Ne pourrait-on pas, ne devrait-on pas ramener à quatre semaines les vacances judiciaires, (et parlementaires aussi !) ce qui serait normal - les privilèges ont été aboli, paraît-il depuis longtemps ! - ce qui permettrait à la justice de résorber une grande partie de son retard dont patissent aussi nombre de coupables et parfois d'innocents.

Au Journal Parlé, tout à l'heure, une femme, que je crois, s'est plainte d'avoir été battue par des policiers auquelles elle avait demandé un peu indulgence lors des fêtes de la musique. Justice lui sera-telle rendue ?

Moi même, je me suis fait engirlandé, menacé presque par une policière, à la Gare du Midi, parce que j'avait donné deux euros à un ami roumain interpellé avec son fils de moins de cinq ans dans les bras. Est-ce normal ?

A Anviers quatre individus dangereux, puisqu'ils ont agressé et tué un homme nu et désarmé dans un cachot non seulement n'ont pas été arrêtés (après plusieurs années...) pour ce geste atroce qu'ils ont commis ensemble même si un seul est l'auteur des coups de poings mortels.

Aujourd'hui, parait-il ? ils travaillent encore dans la police qu'ils déshonorent plutôt.

Si cet homme en se défendant avait seulement blessé un d'entre eux, il aurait été mis en prison et condamné en moins de temps qu'il faut pour le dire.

Monsieur le Procureur, la justice, payée par les citoyens est au service des citoyens et s'il est normal qu'elle arrête et empêche de nuire les criminels qui menacent les autres citoyens, elle doit aussi respecter les citoyens qui ont le droit parfois de leur poser des questions poliment sans risquer des coups ou une arrestation injustifiée.

Je suis sûr que si, avant jugement, on ne laissait en prison que les personnes réellement dangereuses, il n'y aurait plus de surpopulation dans nos prisons.

Faire travaille des condamnés non dangereux en faveur de leur victimes serait tellement plus utile pour elles et même pour les condamnés car la prison criminalise souvent ceux qui y entrent.

Monsieur le Procureur, rien ne peut justifier, qu'un délinquant ou, à fortiori, présumé innocent soit tenu à vivre, dans une cellule puante, sale dans un état de promiscuité scandaleux. Essayez d'y vivre une semaine. Vous changeriez sans doute d'avis et donneriez raison à ces bourgmestres courageux qui, élus par la population, ont le droit de veiller au respect des droits de l'homme dans leur commune.

Voilà pourquoi vos propos m'ont choqué.

Parler de tourisme dans le contexte des prisons belges est une provocation tout à fait inutile à la veille de vacances que je vous souhaite heureuses, en espérant que vous penserez de temps en temps à ceux qui, parfois innocents, les vivront au moins huit semaines infernales.

P.S. Je n'ai pas parlé des gardiens de prisons qui sont tout aussi victimes de la surpopulation carcérale.

Yvan Balchoy

#poesie-action