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Publié par BALCHOY

 

Faute peut-être de trouver dans l’art l’image du Christ, telle qu'il l’imaginait, Dostoïevski a essayé de la décrire lui-même en de rares occasions : « Les artistes peignent toujours le Christ d’après les données de l’Evangile ; moi, je l’aurais figuré autrement. Le Christ médite. Sa main repose encore dans un geste d’oubli involontaire sur les cheveux clairs d’un enfant. Il regarde au loin vers l’horizon ; une pensée vaste comme l’univers se reflète en ses yeux ; son visage est triste… voilà mon tableau » (1)

 

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« L’Idiot », page 553-554

 

Le romancier ne pourrait mieux exprimer son goût personnel pour un portrait « psychologique ».

 

Dans le prologue de la « Légende du Grand Inquisiteur », il est un peu plus explicite (2)

 

(2) On peut y voir une première esquisse de cet ouvrage sur Jésus-Christ, qu’il décide d’écrire le 24 décembre 1877 et où il aurait voulu le présenter sous un « jour adapté à la mentalité moderne » Cf. René Füllop-Miller : Dostoïevski, l’intuitif, le croyant, page 89. Pour l’interprétation de la « Légende », cf. Cette étude, page….

 

     -« La scène est à Séville, à l’époque la plus terrible de l’Inquisition. Le Christ, en sa miséricorde infinie, revient parmi les hommes sous la forme qu’il avait dans sa vie publique. » (3)

 

(3) « Les frères Karamazov » page 269

 

Le Christ apparaît doucement ; il évite tout geste inutile qui pourrait le faire remarquer, mais la foule le reconnaît aussitôt. Silencieux, il traverse lentement cette foule ; sur son visage, une infinie compassion, son cœur est embrasé d’amour, de ses yeux se dégage la lumière, la science et la force qui rayonnent et éveillent l’amour dans les cœurs. Il tend les bras aux gens qui l’entourent, les bénit et de nouveau les prodiges éclatent autour de lui. Une vertu salvatrice émane de lui et même de ses vêtements. Portrait uniquement psychologique, dira-t-on; peut-être déçu et rendu méfiant par ses devanciers, Dostoïevski a-t-il préféré se cantonner dans la description des sentiments du Christ ; d’eux au moins il était sûr !

D’ailleurs convaincu que la vraie réalité de l’homme est sa profondeur spirituelle, il ne s’intéresse guère qu’à la vie psychique de ses personnages. Le plus souvent, le romancier se contente de préciser la place occupée par l’Homme-Dieu dans l’univers et dans l’humanité. En le comparant avec la Tradition orthodoxe orientale au « Soleil rayonnant », il pense être plus fidèle à la vérité que toutes les descriptions artistiques ou littéraires. Ce Christ, cependant, n’est pas seulement un bel idéal, c’est le Christ réel qui s’est présenté à nous par sa naissance virginale, ses miracles et sa résurrection..

 

 

 

 

Yvan Balchoy

yvanbalchoy13@gmail.com

http://poete-action.ultim-blog.com

 

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