"ETRE LIBRE CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ETRE SOI-MEME" (LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI) - 181
La paix intérieure si recherchée, la vie qui donne la force de mener une existence morale et le moyen d’échapper au désespoir pour tous les hommes est contenue dans l’ineffable prologue de Saint Jean : « Le Verbe s’est fait chair » et dans la foi en ces paroles : « Tout tient à ce que le Verbe s’est effectivement fait chair. C’est là toute la Foi. » (1)
(1) « Carnets des démons », page 951
Une seule alternative demeure : la Foi ou tout brûler, le Christianisme ou le nihilisme, l’être ou le néant » (2) Telle est la question à laquelle toute sa vie est désormais liée.
(2) « Carnet des Démons, page 951 et 953
Dostoïevski y répond aussitôt et sa réponse se fait plus nette au fur et à mesure qu’il vieillit ; c’est à l’être que va toute sa sympathie. La foi au Christ est la « consolation suprême de l’humanité à laquelle elle ne renoncera jamais. » Son adhésion s’apparente de plus en plus à une profession de foi ; de nombreux échos en parsèment ses écrits. Tantôt il les développe sous forme d’apologétique négative, en particulier dans « Les Démons », en décrivant les ravages qu'entraîne le rejet du Christ, tantôt il illustre le bien-fondé et la valeur positive de la solution chrétienne. En voici quelques exemples :
-« Notre planète avec tout ce qu’il y a dessus n’est que folie sans le Christ. » (3)
(3) « Les Démons », page 648.
"Sans son esprit divin, faute de raison de vivre, l’humanité se désagrégera et périra (4) en un monde absurde et vain. (5)
(4) « Carnets des Démons », page 955
(5) « Carnet des Démons », page 953.
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Le rejeter, c’est s’éloigner des valeurs qui font le prix de la vie :
-« En écartant le Christ, vous écartez de l’humanité l’inaccessible idéal de la Beauté et du Bien. » (6)
(6) « Carnet des Démons », page 897.
Pour échapper à des perspectives si désolantes, il suffit de se tourner vers Celui en qui Dostoïevski voit tout d’abord un idéal merveilleux de beauté esthétique et morale :
-« Il n’y a rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus raisonnable, de plus viril et de plus parfait que le Christ ; non seulement il n’y a rien, mais il ne peut rien y avoir. » (7)
(7) « Correspondance de Dostoïevski », tome I, lettre 60. Cf. également une lettre du volume IV de l’édition russe, datant du 27-03-1878.
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Yvan Balchoy
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