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Publié par YVAN BALCHOY

04-05-18 - A L'HIRONDELLE (A. CHENIER)
A L'HIRONDELLE.

Fille de Pandion, ô jeune Athénienne,
La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine,
Et nourrit tes petits qui, débiles encor,
Nus, tremblants, dans les airs n'osent prendre l'essor.
Tu voles ; comme toi la cigale a des ailes.
Tu chantes ; elle chante. A vos chansons fidèles
Le moissonneur s'égaye, et l'automne orageux
En des climats lointains vous chasse toutes deux.
Oses-tu donc porter, dans ta cruelle joie,
A ton nid sans pitié cette innocente proie ?
Et faut-il voir périr un chanteur sans appui
Sous la morsure, hélas ! d'un chanteur comme lui !


Ah ! prends un coeur humain, laboureur trop avide.
Lorsque d'un pas tremblant l'indigence timide
De tes larges moissons vient, le regard confus,
Recueillir après toi les restes superflus,
Souviens-toi que Cybèle est la mère commune. 
Laisse la probité que trahit la fortune, 
Comme l'oiseau du ciel, se nourrir à tes pieds 
De quelques grains épars sur la terre oubliés.

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