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Publié par BALCHOY

 

 

 

  Certes les femmes sont souvent, comme le note Berdiaëv, résignées ou soumises à des passions destructrices, mais on trouve souvent chez elles cette humilité du coeur qui, chez notre auteur, constitue une forme supérieure de liberté.


Quelle différence, par exemple,  entre l'attitude de Sonia et celle de son père Marmeladov ? Ce dernier n'est pas méchant homme, les bonnes intentions ne lui manquent pas ; il est capable de tenir des propos sensés sur Dieu et sa miséricorde infinie, mais, ivrogne invétéré, il fait le malheur de sa famille, tant son vice pris le pas sur sa personne. Il n'y peut rien : "tel est son caractère." (1)


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(1) "Crime et châtiment", page 52-53

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Marmeladov accepte tout ce qui se présente à lui, le bien et le mal au fur et à mesure qu'ils lui apparaissent. A première vue, il semble humble, mais ce n'est qu'un faible.


Dépersonnalisée en effet, l'humilité devient humiliation abjecte et masochisme. Loin de souligner la personnalité elle ridiculise et pousse à l'abjection. (2)  Marmeladov et ses émules ne sont que des êtres sans ressort, de simples "touches de piano", selon le vocabulaire du "Sous-Sol", tout juste bons à servir de matériau ethnographique aux théories socialistes qui n'auraient évidemment aucune peine à les grouper en une énorme " fourmilière".

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(2) "Crime et châtiment", page 61. Marmeladov se traite lui-même de porc.

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Lorsqu'en 1854, il écrivait "Le Sous-Sol", Dostoïevski pensait certainement que tant qu'un individu n'a pas connu le moment de la négation, il reste spirituellement un enfant incapable d'accéder à la réussite personnelle. (3)


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(3) Cf Cette étude, page...

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L'a-t-il pensé jusque la fin ? Oui, sans doute, même si, contrairement à ce que pensait Chestov, il a dépassé le pur négatif de la révolte de l'Homme Souterrain".  (4)


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(4) CF. N. Chestov : "Philosophie de la tragédie", Pleïade, 1926, page 103

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(à suivre)


Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
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g.com
  

 

 

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