AVEC MON AMI DIDIER
TEXTE DATANT DE 2006
Ce matin, mon ami Didier, qui depuis tant d'année m'ouvre généreusement sa maison quand je suis à Bruxelles parlant de ce blog m'a reproché de ne pas faire suffisemment mention de Jésus-Christ et de ma foi en sa personne.
Même si trois textes au moins abordent cette foi, Lourdes, Rage et Echec et Mat, je dois bien reconnaître qu'il a raison.
Travaillant avec des camarades marxistes et d'accord avec leurs actions pour révolutionner notre monde, je me sens communiste d'abord en union avec les premiers chrétiens qui le pratiquaient avec exigence, ensuite avec mes camarades dont beaucoup ont une vie exempaire en ce sens.
J'ai été aussi très marqué par la pensée de celui qui est peut-être le plus grand théologien chrétien du siècle dxernier, martyr de sa foi et de sa participation à la tentative d'élimination d'Hitler, Dietrich Bonhöffer.
Bonhöffer met en évidence dans le christianisme la "foi"et l'oppose à la "religion" qui correspond à un besoin naturel d'absolu de la nature humaine.
Certes, il en est conscient, l'homme ne peut en un sens se passe de de religion, il en invente sans cesse de nouvelles formes hélas souvent sectaires.La religion en effet à ses yeux est souvent une constructioin humaine, sorte de tout de Babel, tandis que la foi résulte de l'irruption du divin dans l'humain, dans l'histoire, dans l'univers en la personne de Jésus-Christ qui nous a parlé de Dieu, son Père, et, nous dit-il notre père comme personne d'autre.
Le dieu de la religion est un dieu utilitaire, il répond à nos questions non résolues, il nous fait peur quand nous manquons à la morale sociale convenue. il nous fait espérer des guérisons, du bonheur, il nous aide quand tout va mal. Bonhöffer fait à juste titre remarquer que ce dieu va nécessairement décroître au fur et à mesure que l'homme découvre par les sciences de réponses le gène pas nullement.
La vision de Dieu que nous donne le Christianisme ne débouche-t-elle pas sur l'échec apparent d'un crucifié suivi d'une résurrection c'est vrai qui n'est reconnue en définitive que par la foi.
En lisant l'Evangile à la suite de Bonhöffer, j'ai découvert peu à peu que dans le Christianisme la dimension transcendante de Dieu, si fortement affirmée dans l'Islam et le judaïsme ne fait qu'un avec sa dimension immanente. Il suffit de bien lire les récits du jugement dernier et les béatitudes pour s'en persuader. Jésus ne nous promet pas une vie sans souffrances, sans questions non résolues mais il nous dit qu'il est avec nous, qu'il continue de cheminer avec nous en particulier quand nous nous mettons au service des plus faibles des malades, des prisonniers, des handicapés dont il révèle l'humanité entière et en quelque sorte divinisée par l'incarnation du Fils de l'homme.
Jésus ca fait des miracles, souvent par bonté mais il a proclammé bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu.
IL condamne d'avance toute démarche religieuse qui laisse l'homme, son développement, sa dignité sur le côté de la route, il a pour la richesse des mots aussi durs que Marx et Lénine.
En cessant de considérer Dieu d'abord comme la réponse aux questiolns non résolues, les chrétiens pour transformer et humaniser le monde peuvent vraiment oeuvrer sans complexe avec leur amis autres croyants ou incroyants. Il n'y a pas, je crois une morale sociale chrétienne, une organisation sociale propre au chrétien et le refus de tout exploitation de l'homme par l'homme doit autant importer au tant au disciple de Jésus qu'au marxiste conséquent.
C'est pourquopi Bonhöeffer n'hésite pas à affirmer que le chrétien est appelé par l'Evangile à oeuvrer dans le monde comme si dieu (le dieu de la religion) n'existait pas et donc de donner autant d'importance à la justice, à la fraternité humaine, au refus de toute exploitation de l'homme par l'homme, au conbat contre toiutes les souffrances, toutes les injustices que son frère qui ne partage pas sa foi au Christ.
Cette foi relève de l'ordre de l'amour, un amour qui nous met au "TU" avec Dieu à travers Jésis-Christ qui nous conduit au Père. Le vrai amour humain n'est pas une réponse à une question, un refuge contre les malheurs, la maladie, la pauvreté ; c'est un contact vivifiant absolu une communion avec l'être aimé. Jésus nous révèle que l'être aimé dans sa foi c'est n'importe qui, mon prochain, fils de Dieu comme moi et que je ne puis rencontrer le Père sans rencontrer ce frère peut-etre disgracieux, ces frères qui sont les miens autant que de Jésus ; croire en Jésus c'est croire à l'amour du Père-Fils-Esprit bien à travers Jésus et à travers tous les hommes reconnus dans leur quintessence de fils de Dieu.
Au jugement dernier, Le Christ ne demande pas une liste d'actions religieuses exemplaires mais il se considère comme celui qui a été humainement et divinement visité ou rejeté. La croyance intellectuelle en Dieu, la pratique religieuse semblent très secondaires et parfois constituent un très mauvais alibi.
Le christianisme, comme Jésus l'a vécu avec ses compagnons est tout le contraire de l'opium des peuples qu'il est parfois, hélas, devenu. Le Christ nous invite à le rencontrer à travers ces gestes de la vie quotidienne qu'il nous a rendu signe du Royaume qu'il annonce, le repas fraternel où nous partageons infiniment plus que le pain et le vinsa présence que nous pourrions mieux comprendre sans doute en nous référant au cri de la maman embrassant gouluement son bébé : "Je t'aime tellement que je voudrais te manger !" Pas nécessaire de chercher le sacré, le divin dans l'extraordinaire. Notre voisin, quel que soit son sexe, sa classe sociale, son origine ethnique, son intelligence ou son handicap est aussi présence du Christ ressuscité. De même que dans l'amour entre deix amants la tendresse est contemplation et action, le chrétien n'a pas à choisir entre son prochain et le repas d'action de grâces car le Christ l'attend à ces deux rendez-vous. Dans sa descrption du jugement dernier, le Christ donne en fin de compte priorité à l'action militante qui prime même, sur la reconnaissance formelle du Christ. En d'autres termes si précieux soit l'eucharistie, fusion efficace, consciente et affective avec le Sauveur, la qualité de notre vie humaine dépend de l'acceuil concret de l'homme que la vie nous rend proche, croyant ou non.
D'accord Didier, l'Eucharistie fraternelle est un trésor dans la vie d'un chrétien mais elle ne suffit pas pour nous ouvrir le Royaume de Dieu. Celui-ci est accessible à tout homme qui se met résolument au service des hommes car en tout homme réside le fils de l'homme, à mes yeux autant dans mes frères marxistes aujourd'hui voulant redresser notre humanité qu'autrefois parmi mes frères de Saint François. Si ma foi est un plus en me révélant le coeur aimant de Dieu elle ne m'aide pas plus à résoudre l'édification d'une société humaine juste que les hommes incroyants ou agnostiques qui luttent sincèrement pour le même but Cependant on pourrait même dire qu'en me révélant mon imperfection, mon état de pécheur, elle devrait m'aider à ne pas trop vite être satisfait de moi et me persuader que tous les hommes, croyants ou non, créés à l'image de Dieu et aimés par lui sont toujours perfectibles. L'institution écclésiale du Christianisme est aussi péchedresse et perfectible et elle doit sans cesse se remettre en question en particulier dans son respect des codes donnés par Jésus dans les béatitudes et le jugement dernier. Tu sais combien par exemple certaines canonisations concernant par exemple un homme qui fut proche de Franco et Pinochet et si loin des pauvres de Yahvé et des petits dont parlait avec tgendresse Jéus, m'a scandalisé et pour diire vrai un peu éloigné d'une hiérarchie dont je ne conteste pourtant pas la véracité et j'attends fermement par exemple la canonisation du martyr Mgr Romero et d'autres pour reconnaître dans les actes de Pierre aujourd'hui ceux du Jésus d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Yvan Balchoy