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Publié par YVAN BALCHOY

15-11-22-CHRONIQUES D’UNE BIRMANIE EN RÉSISTANCE (MEDIAPART)

 

Martyrisées par la junte, les plaines centrales de Birmanie s’engagent à corps perdu dans la résistance
Pour la première fois dans l’histoire de la Birmanie indépendante, l’armée attaque frontalement les communautés appartenant à la majorité ethnique bamar dans les régions de Sagaing et Magway. Mais la stratégie de la terre brûlée et les raids aériens ne font que renforcer la résistance.

Laure Siegel et SSR104 (Visual Rebellion Myanmar)

14 novembre 2022 à 11h13

 
Haute-Birmanie.– Adossée contre un mur noirci, une femme d’une soixantaine d’années aux traits fins, portant un chapeau et un pull usé, pleure abondamment. Elle est assise à même le sol, au milieu d’un amas de cendres fumantes, de poteaux métalliques, de morceaux de toit en zinc et de bouts de bois carbonisés. Cette photo virale a suscité l’empathie de nombreuses personnes sur Facebook.

Cette femme pleure la perte de sa maison, dans le village de Bin, qui se trouve dans le canton de Min Kin, dans la région centrale de Sagaing, et a été incendié par une colonne de l’armée birmane, la Sit-tat. Fin janvier 2022, près de 100 maisons y ont été détruites par le feu et les 500 habitant·es ont dû fuir.

Depuis mai 2021, des colonnes militaires ont pris position dans les villages du centre du Myanmar, communément appelés « Ah-Nya-Day-Tha ». Des guérillas locales ont alors essayé de défendre les populations contre les violentes fouilles et les atrocités perpétrées par les soldats, mais elles disposaient de ressources très limitées.


Des maisons brûlées par l’armée birmane dans les régions de Sagaing et Magway, au Myanmar. © Photos SSR104 / Visual Rebellion Myanmar
Le 5 mai 2021, le gouvernement d’unité nationale (NUG), formé en réponse au coup d’État du 1er février 2021 perpétré par le général Min Aung Hlaing, a annoncé la création des Forces de défense du peuple (PDF), préfigurant une armée fédérale qui chercherait à rassembler les organisations armées ethniques (EAO) et les groupes de défense civile sous un commandement central, en vue de coordonner les attaques contre l’armée birmane. 

Le NUG comprend des parlementaires élu·es lors des élections de 2020, remportées par la Ligue nationale pour la démocratie de Aung San Suu Kyi, des membres de partis ethniques minoritaires et des figures clés des manifestations antiputsch. Tous et toutes vivent dans la clandestinité ou en exil car la junte militaire a déclaré que le NUG était illégal, pourchasse ses représentant·es et leurs familles, et saisit leurs propriétés.

Peu après l’annonce de la création des Forces de défense du peuple, des milliers de jeunes ont abandonné les manifestations pacifiques dans les rues, devenues trop dangereuses, pour suivre un entraînement dans des territoires contrôlés par les EAO, en lutte contre le gouvernement central depuis des décennies, en premier lieu l’Armée d’indépendance kachin (KIA) et l’Union nationale karen (KNU). Puis ils sont revenus dans leurs régions natales pour former des groupes locaux de PDF et ont commencé à riposter. Le 7 septembre 2021, Duwa Lashi La, président par intérim du NUG, a proclamé le droit à l’autodéfense des civils et lancé une « guerre de résistance du peuple ».

15-11-22-CHRONIQUES D’UNE BIRMANIE EN RÉSISTANCE (MEDIAPART)

NOTE D'YVAN BALCHOY

Vous pourrez lire l'article intégral sur le site de Mediapart.