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Publié par YVAN BALCHOY

CRACK Des dizaines d’usagers de crack étaient regroupés, jeudi, sous le périphérique porte de La Chapelle.MEDIAPART

CRACK Des dizaines d’usagers de crack étaient regroupés, jeudi, sous le périphérique porte de La Chapelle.MEDIAPART


En regroupant les usagers de drogues, le ministre de l’intérieur a dopé le trafic et la consommation. Les solutions qui ont prouvé leur efficacité ailleurs sont dans une impasse politique ici : les usagers ont besoin de lieux de repos et de consommation à moindre risque, selon des spécialistes de terrain.

Caroline Coq-Chodorge

30 octobre 2022 à 16h05

 
   
ParisParis.– Les usagères et usagers de drogue ne se sont pas volatisé·es depuis le démantèlement du square Forceval (19e arrondissement), le 5 octobre dernier. Ils évoluent par petits groupes, traqués par le millier de policiers déployés par Gérald Darmanin. Ils sont surtout présents le long du boulevard Ney, dans les 18e et 19e arrondissements, entre le métro Rosa-Parks et la porte de Clignancourt.

Quelques dizaines d’entre eux, les plus précaires, étaient déjà regroupés, vendredi 28 octobre, sous les entrelacs du périphérique, entre ses voies d’accès, à même la terre battue, pelée. Ils se cachent aussi dans les gares, les tunnels du métro. Un parking désaffecté serait déjà devenu un nouveau lieu de deal, très violent.

Le crack est présent à Paris depuis les années 80, « mais ce qui s’est passé ces dernières années est inédit », raconte Jamel Lazic, chef de service de la salle de consommation à moindre risque, la seule ouverte à Paris, près de la gare du Nord. « Tant qu’il n’y a pas d’attention, de mobilisation des riverains, on laisse les scènes ouvertes de consommation se développer, dit-il. Quand elles posent trop de problèmes, on les casse. Mais de manière organique, une scène finit toujours pas se reconstituer. Et elle est toujours plus grande. »

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Des dizaines d’usagers de crack étaient regroupés, jeudi, sous le périphérique porte de La Chapelle. © Caroline Coq-Chodorge / Mediapart
Sur « la colline du crack », ce premier campement proche de la porte de La Chapelle où s’étaient regroupés les consommateurs dans les années 2000, il y avait « une centaine de personnes », se souvient Jamel Lazic. Il a été démantelé en 2019. Puis s’est peu à peu reformé un important regroupement, jardin d’Éole, dans le 18e arrondissement. « Quelqu’un a alors décidé de laisser le jardin ouvert la nuit pour que les usagers y restent, poursuit le travailleur social. Les riverains n’ont pas apprécié. » La scène a de nouveau été dispersée.
L’épisode suivant, le ministre de l’intérieur l’a raconté chez Cyril Hanouna sur la chaîne C8 le 20 octobre : « Le préfet de police de Paris [Didier Lallement – ndlr] a cherché, avec mon autorisation, un autre terrain. Ce n’est pas facile de trouver un grand terrain, pour mettre tous ces gens. Personne n’a voulu de ces personnes. » La préfecture de police a donc trouvé « l’endroit le moins gênant », à savoir le square Forceval. Retour sous les ponts du périphérique, porte de La Villette cette fois.

À son tour, Jamel Lazic raconte le dispositif, inédit, déployé le 24 septembre 2021 : « Des bus ont été affrétés, on a intimé aux consommateurs et aux dealers de se déplacer. C’était fou. Et on savait ce qui allait se passer, parce que cette tentative de repousser les personnes dans un secteur a déjà été faite : la consommation augmente, la précarité augmente, la visibilité des personnes augmente. Même du point de vue de la sécurité, c’est un choix très court-termiste. »

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Jamel Lazic, chef de service de la salle de consommation de drogues à Paris. © Caroline Coq-Chodorge / Mediapart
Au démantèlement du square Forceval, riverains et associations estimaient que 300 à 400 personnes y vivaient, 600 à 700 personnes y passaient chaque jour. Entre 2019 et 2022, de la « colline » à Forceval, la consommation de drogues, dans sa forme la plus visible, nuisible à l’ordre public, a donc, a minima, doublé.

Pour la combattre, il y a deux stratégies. Il y a celle de Gérald Darmanin : le tout sécuritaire, qui cherche alternativement à repousser plus loin les usagers, dans les interstices les plus indignes de la ville, ou à les traquer. En illusionniste, il prétend pouvoir gagner la bataille par la force. Il sait pourtant que ses services ne parviennent pas à juguler un trafic grandissant de cocaïne à bas coût, dont le crack est une forme « basée » (c’est-à-dire mélangée à du bicarbonate ou à de l’ammoniac), encore moins chère.

L’autre stratégie, la réduction des risques, est défendue par le milieu de l’addictologie, ses travailleurs sociaux et ses soignants, en vain en France. La Fédération addiction, qui regroupe les associations, a publié, en septembre, un « plan pour la disparition des scènes ouvertes de drogue » : accès aux soins, aux droits, à un logement, à des espaces de repos et de consommation.

La première stratégie a fait, une nouvelle fois, la preuve de sa totale inefficacité à Forceval. La violence présente à l’intérieur du campement a débordé, sur les travailleurs sociaux et les soignants qui tentaient d’y travailler, sur les riverains. Un pharmacien a été agressé, puis un vieil homme de 92 ans, qui a succombé à ses blessures.

Ce que j’ai trouvé le plus dingue, c’est que l’État français a laissé le réseau se développer, les consommateurs se multiplier, sans rien faire.

Louis, usager de la salle de consommation de drogues à Paris
« Je me sens responsable », a reconnu Gérald Darmanin, chez Cyril Hanouna, en réponse au fils du vieil homme de 92 ans, mort des suites des coups portés par une usagère en septembre. Il l’interrogeait ainsi sur sa responsabilité : « Que s’est-il passé quand vous avez installé l’antre du diable square Forceval ? »

Les usagers de drogue ont des mots très proches pour décrire ce square devenu un lieu de deal et de consommation à toute heure du jour et de la nuit. « C’était le bordel, la zone, explique Chep, 35 ans, qui fréquente la salle de consommation près de la gare du nord, à Paris. Le crack, c’est le pire milieu. Les gens qui ne vivent plus que pour ça ont levé toutes les barrières, ils sont capables du pire, des trucs inimaginables. Moi j’ai ma dignité, eux sont en totale déshérence, et même plus que ça. Les flics ne servent à rien : ils les arrêtent, les mettent en prison pour un caillou. Mais s’ils ne sont pas suivis, ils ressortent et recommencent comme avant. Il faut aider les gens. » À Forceval, il a vu sombrer sa meilleure amie : « On se connaît depuis qu’on a 9 ans, on est tous les deux usagers de drogue depuis plus de vingt ans. Elle suce des bites maintenant, je ne peux plus lui parler. »

Un autre usager, Louis, 30 ans, fréquentait aussi « le square occasionnellement. J’ai la chance de voyager. Pour moi, c’était comparable à un bidonville en Inde, à une favela de Rio. C’était un espace où la loi de l’État n’existait plus, un endroit qui avait sa propre loi. Il y avait de la violence extrême, je n’avais jamais vu ça. Il n’y avait plus de valeurs, plus rien. Mais ce que j’ai trouvé le plus dingue, c’est que tout cela était toléré. L’État français a laissé le réseau se développer, les consommateurs se multiplier, sans rien faire. Il y avait une voiture de police, mais elle était là pour gérer la violence qui débordait du camp, toutes les dix minutes. Pour les riverains, cela a du être un enfer, vraiment. »

Jamel Lazic décrit ainsi la mécanique de la « dégringolade » dans l’addiction au crack, plus puissante encore dans un contexte d’insécurité : « Le crack est un psychostimulant, qui maintient en alerte. Les personnes peuvent consommer trois, quatre, cinq jours d’affilée, parce qu’elles n’ont pas de lieu pour se reposer, en sécurité. »

Des usagers avec un suivi, un logement, happés par le square Forceval
Côté associations, les conditions de travail étaient elles aussi devenues infernales. Un camion s’y déplaçait pour proposer des soins et un accompagnement social : « On voyait les personnes, mais on avait le plus grand mal à les rattacher à un accompagnement. C’était illusoire d’essayer de gérer une scène aussi importante », raconte Jamel. Pire, les associatifs ont vu « des personnes avec un suivi, un logement, être happés. En créant ainsi des lieux qu’on veut déconnecter de la société, on désinsère un peu plus les gens. Ils trouvaient de quoi acheter, dans une économie de la misère : la mendicité, le travail du sexe, la revente. Des personnes avec des troubles psychiatriques lourds n’avaient plus aucun suivi, pouvaient avoir des comportements très impressionnants, parfois violents ».

La deuxième stratégie, la réduction des risques, a au contraire démontré son efficacité, dans de très nombreux pays, pour contrôler et sécuriser la consommation de drogues, mais aussi apaiser l’espace public. Il existe près de 100 salles de consommation de drogues en Europe, notamment 25 en Allemagne, dont trois à Berlin et cinq à Hambourg, 25 aux Pays-Bas, 13 en Espagne, dont sept à Barcelone.


© Donatien Huet
En France, il n’existe que deux salles de consommation, l’une à Strasbourg l’autre à Paris, près de la gare du Nord. Tous les autres projets de création sont bloqués, à Lille, Bordeaux ou Marseille. À Paris, il faudrait ouvrir au moins « quatre lieux supplémentaire » d’accueil, « à taille humaine dans un délai maximal de trois ans », selon la Fédération addiction. La mairie de Paris a tenté de porter plusieurs projets : un lieu d’accueil dans le XXe arrondissement, des lits d’hospitalisation dans le XVIe arrondissement. Tous été abandonnés devant l’hostilité des riverains. Pour la mairie de Paris comme pour les associations, le soutien politique national manque, notamment celui du ministère de la santé.

Les salles de consommation de drogues ont été rebaptisées « haltes soins addiction », dans un hypocrite tour de passe-passe pour ne pas dire ce qui est. À Paris, les usagers fréquentent « la salle » d’abord pour y utiliser les seize boxes d’injection. Depuis le démantèlement du square Forceval, la fréquentation a augmenté de 30 %, avec plus de 200 passages par jour. Le lieu est propre, chaleureux. Dans la salle d’injection, les usagers montrent leurs veines, discutent de leurs problèmes de santé. Il y a aussi une salle de repos, avec des canapés, où planent quelques usagers.

Les travailleurs sociaux et les soignants sécurisent la consommation, et proposent aux usagers des consultations infirmières, et bientôt psychiatriques, des permanences sociales pour travailler sur leurs droits, notamment à l’assurance maladie, ou à un accès au logement d’urgence.

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Le tableau des soins et permanences à la salle de consommation de drogues à Paris. © Caroline Coq-Chodorge / Mediapart
L’ image de l’usager de drogue est fausse. Dans une étude consacrée au crack en Île-de-France parue en 2021, l’Inserm distingue « quatre catégories d’usagers » : des plus âgés, autour de 50 ans, anciens consommateurs d’opiacés, notamment d’héroïne dans les années 90 ; des plus jeunes, passés très vite au crack après avoir consommé de l’alcool, des médicaments, de l’ecstasy ou de la kétamine ; des usagers « semi insérés » à la situation économique plus favorable et aux liens sociaux plus solides ; enfin des exilés principalement originaire d’Europe de l’Est, en particulier de Géorgie et de Russie. Une minorité est originaire d’Afrique.

Dans l’opinion publique, pourtant, l’image des usagers de crack s’est confondue avec la figure de l’exilé·e d’origine africaine en déshérence. L’illusion a une explication : dans les zones de relégation de l’agglomération parisienne, les camps de migrants et de consommateurs de crack ont cohabité, se sont parfois mélangés, à « la colline » ou au square Forceval, porte de La Villette. Pour l’Inserm, « il semble que cette porosité » entre exilé·es et usagers de drogue « soit moins importante que celle présentée dans les médias ».

« La figure du crackeur est devenue un repoussoir, regrette Jamel Lazic. Il est vu comme ingérable, incapable de se soigner. En réalité, ces personnes sont en demande d’aide, pour avoir une situation plus stable. La drogue est une question morale en France. On ne parvient pas à la traiter de manière pragmatique, terre à terre. »

La salle de consommation de drogues est un outil d'ordre public
En France comme ailleurs, la salle de consommation de Lariboisière est aussi un outil d’ordre public. « Avant la salle de conso, on s’injectait au bout de la rue, derrière un muret, à la vue de tous, à même le sol, dans des conditions d’asepsie et d’hygiène déplorables », se souvient Louis. La salle de consommation est à ses yeux « un très bon dispositif. Mais on est très loin d’autres pays : j’ai vécu à Rotterdam pendant trois ans. Ils ont beaucoup plus de lieux comme celui-ci, de thérapies innovantes. Là-bas, les consommateurs sont moins visibles et il n’y a pas une seringue par terre ».

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Paris dispose d'une seule salle de consommation de drogues, près de la gare du Nord. © Caroline Coq-Chodorge / Mediapart
Jamel Lazic explique que ses équipes sont en lien avec les riverains : « Ils nous appellent quand il y a des regroupements, des seringues par terre, qu’on ramasse. La situation s’est beaucoup améliorée. Mais une seule seringue prise en photo, diffusée sur les réseaux sociaux, donne une mauvaise image du quartier. Et c’est aux collectifs de riverains les plus durs que les télévisions en continu donnent la parole. » La principale association de riverains, le collectif Parents SCMR Paris 10, milite aujourd’hui pour le déploiement d’autres salles de consommation dans Paris.

Aux abords de la salle, les consommateurs vont et viennent par petits groupes. Les voitures de police sont partout, mais ne peuvent pas les interpeller pour possession de drogues jusqu’à trois cents mètres autour de la salle.

Jamel Lazic explique que « le sevrage n’est pas un objectif en soi. Avec ceux qui veulent arrêter, qui se demandent comment, on commence par démêler les choses : de quoi tu as besoin dans ta vie pour arrêter ? »

Chep est très heureux de raconter qu’il a repris contact avec sa famille : « Il y a trois semaines, j’ai revu ma mère, ma sœur, j’ai pu jouer avec ma nièce. Ils ne voulaient plus me voir, et je le comprends, j’ai fait beaucoup de conneries. Mais ils voient que je sors la tête de l’eau. Cela me fait beaucoup de bien. » À 35 ans, il se sait à « un tournant : si je ne bouge pas maintenant, je suis foutu ».
Mais il n’envisage pas l’abstinence : « Je suis un consommateur de drogues, j’aime ça, je n’arrêterai pas. Je suis comme les gens qui prennent l’apéro tous les jours. J’ai été très dépendant à l’héroïne, j’ai totalement arrêté. Mais je ne peux pas arrêter de me piquer. Alors je m’injecte du Skenan trois fois par jour, cela m’apaise, je suis très très nerveux. Je fume aussi beaucoup de cannabis. » Le crack fait aussi partie des produits qu’il consomme, mais il affirme ne pas être dépendant. Pour le prouver, il sort sa pipe et un caillou de sa poche. « Je l’ai depuis hier soir, j’attends d’être au calme pour le fumer. Avec le crack, la dépendance est psychologique, pas physique, rien à voir avec l’héroïne. »

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Une pipe d’inhalation et un caillou de crack. © Caroline Coq-Chodorge / Mediapart
Le Rennais vit dans une chambre d’hôtel et de petits boulots d’intérim. Il a un autre projet de vie : « Reprendre la route, avec mon camion. Je suis un teufeur et un maraîcher. J’allais de free party en mission d’intérim. Mais je n’ai pas mon permis. » Il enrage que le code de la route soit très sévère avec la consommation de cannabis (six points, une amende, voire une peine de prison). « On peut être testé positif alors qu’on a consommé la veille ! »

Louis, lui, a consommé du crack, puis arrêté : « On est bien dix secondes, et ça s’arrête. Alors on veut recommencer, recommencer. Cela finit par coûter trop cher. » Ultime perversion du crack : moins cher à la dose, il pousse à consommer beaucoup plus, et finit par coûter plus cher à l’usage que la cocaïne, moins addictive. « Je n’ai jamais pu faire la manche, explique Louis. Ma vie ne tournait pas autour de ça : j’ai une famille, un cercle social. » Louis est un usager atypique : il vient d’un milieu privilégié, qui ne l’a pas rejeté. Il a commencé par les médicaments, dès 15 ans, sur prescription d’une psychiatre : des antidépresseurs et des benzodiazépines. Il en consomme désormais à haute dose. Pour s’apaiser, lui aussi s’injecte du Skenan, un médicament à base de morphine normalement réservé aux malades qui souffrent de douleurs intenses, les malades du cancer surtout.

Louis avait retrouvé une stabilité, engagé des études d’infirmer, il était à six mois de décrocher son diplôme. Mais son addiction l’a stoppé net. Un soir, à force de médicaments, il a perdu l’équilibre, s’est cogné la tête. Il est tombé inconscient, des heures durant, le poids de son corps reposant sur son bras, qui s’est nécrosé. Il a été hospitalisé trois mois, est passé cinq fois au bloc. Il montre une large et profonde cicatrice, comme un sillon, le long de son bras. Sa main est rouge, gonflée. Il est heureux parce que depuis une semaine, il a de nouveau quelques sensations. Mais il le sait : « À 30 ans, je dois encore revoir mes plans de carrière. »

Les femmes sont les plus vulnérables
15 % des usagers de la salle de consommation de drogues sont des femmes. Ce jour-là, aucune n’est disposée à parler. Sur le square Forceval, elles représentaient environ un tiers des habitants du campement. Anaïs, monitrice-éducatrice à la salle de consommation, tente d’avancer une explication : « À la rue, les femmes ne peuvent pas rester seules, elles sont beaucoup plus vulnérables. Peut-être qu’elles sont allées y chercher une forme de protection, même si ce n’est jamais gratuit. Sur un campement, les femmes sont plus utilisées, pour des relations sexuelles, mais aussi pour garder les produits. Il y a moins de policières femmes, et seules les femmes peuvent fouiller les femmes. »

Anaïs parle d’expérience, elle a vécu à la rue sept ans, jamais seule. Elle a aussi été consommatrice de drogues, de Skenan. Elle s’est réinsérée petit à petit. « J’ai commencé avec un travail en pâtisserie. L’association Gaïa m’a proposé de devenir bénévole, puis m’a offert un poste. » La monitrice-éducatrice est aujourd’hui diplômée, en CDI. Elle consomme toujours, mais un produit de substitution légal : « Je suis sous méthadone, ça va. »

Elle enrage du manque de moyens en France. « Ici, il y a beaucoup d’hommes, c’est difficile pour une femme de pousser la porte. Dans d’autres pays, des salles sont réservées femmes. On est à des années-lumière ici... » Pour sortir de l’addiction, il faut « pousser la porte d’une association, en avoir la capacité physique, psychique, matérielle. Mais il n’y a pas assez d’associations ».

Gérald Darmanin voudrait, lui, « enfermer les gens pour des raisons thérapeutiques », a-t-il expliqué chez Cyril Hanouna, regrettant de ne pas en avoir le droit. Jamel Lazic hausse les épaules : « Ça existe en Russie, en Afghanistan, aux Philippines. Si ça marchait, pourquoi pas. Mais on sait que ça ne marche pas. » Toutes les addictions, en commençant par la cigarette, exigent l’adhésion de la personne. « Les professionnels de l’addictologie ne sont pas écoutés. On sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. »

Caroline Coq-Chodorge

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