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Publié par JACQUES ALLARD

Sans doute, le dessin de cet article peut choquer. Mais les propos tenus par Eric de Moulins-Beaufort, patron des évêques de France, mercredi matin sur France info, à propos de la pédocriminalité étouffée depuis trop longtemps dans son église, démontre que celle-ci n'est pas prête de s'extirper de son confessionnal: "Le secret de la confession est plus fort que les lois de la République".

Ben oui, le pédocriminel, qui aurait l'idée de se confesser sur son crime sexuel sur un gosse, ne parle pas à un prêtre, mais au représentant de Dieu qui seul juge après un pater et deux avé.

Pourtant, le rapport indépendant sur la pédocriminalité dans l'Eglise est plus qu'accablant. Ces crimes sexuels, passés sous silence par la hiérarchie de l'Eglise, ont mordu dans la chair de pas moins de 333 000 enfants et ont été perpétrés par 2 300 à 3 200 prédateurs, tous pairs de l'Eglise, chiffres en dessous de la réalité selon le rapport dirigé par Jean-Marc Sauvé.

Cet effroyable rapport "ne peut rester sans suite", résument les rapporteurs. Oui, mais existe le secret de la confession, édicte Eric de Moulins-Beaufort, patron des évêques de France.

Et quand le rapport sur les crimes sexuels dans son église recommande que seule l'institution  doit supporter la charge financière du préjudice subi par les victimes, l'Eglise s'étouffe en pleurant sur son manque d'argent en caisse. Elle en appelle à la solidarité financières des catholiques de France et de Navarre.

Or le rapport recommande le versement des indemnités "à partir du patrimoine des agresseurs et de l'Eglise de France".

Les catholiques apprécieront la position de leurs autorités religieuses.

Et le président de la République, qui ne veut pas froisser les réactionnaires qui abondent dans l'Eglise de France, écrit ceci:

Pédocriminels dans l'Eglise; Ite misa est

Et qu'en dit le fameux Z, celui qui grimpe dans les sondages, - aidés par les sondeurs et les médias aux ordres - , sur la France aux racines chrétiennes ?

07-10-21- LES PÉCHÉS SERONT RETENUS À CEUX À QUI VOUS LES RETIENDREZ

Quelles seraient les questions fondamentales à se poser face à un tel déferlement de scandales, et ce, depuis les croisades, l'inquisition, la conquête espagnole de l'Amérique, la Saint Barthélémy, la complicité avec la fuite de nazis sans remords vers l'Amérique du Sud, etc.  Un regard éclairé devrait pouvoir nous aider à y réfléchir.
Une première question concernerait peut-être la place de l'Eglise dans la société.  Dès lors que l'empereur Constantin consacra l'empire romain catholique, l'Eglise acquit dès ce moment une influence grandissante dans la société de la future Europe.  Dès lors, l'institution acquit également un pouvoir qui ne cessa de grandir.  Or, il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.  Cette phrase de Jésus, qui contient comme tout ce qu'il a dit une grande part de mystère, pourrait nous permettre de remettre en question ce pouvoir que détient l'Eglise de Pierre, inhérent à toute institution qui a des rapports ambigus avec la finance et la politique.
Dès lors, ne pourrait-on pas imaginer le successeur de Pierre, premier parmi les évêques de la Chrétienté, céder ses fonctions politiques et son mandat à la banque du Vatican à la ville de Rome (par exemple), héritière culturelle de l'empire romain ?  La papauté serait ainsi purifiée de toute son armure autoritaire et pourrait repartir sur des bases plus évangéliques, telles qu'elle suivrait ainsi davantage l'exemple de Jésus, Fils de Dieu et aussi fils du charpentier Joseph.  Le statut du prêtre célibataire, obéissant à l'évêque, pourrait être également remis en question.  Le prêtre marié ne peut il demeurer humble en "obéissant" à son épouse, c'est-à-dire en l'écoutant selon l'éthymologie du mot Obedire ?

Et dans le cas de l'article qui nous occupe, la justice civile doit pouvoir être exercée sans obstruction.  De plus, le secret du confessionnal n'empêchant pas le confesseur (qui en a le pouvoir) de "retenir" les péchés du délinquant jusqu'à sincère repentance, ferme résolution de ne plus recommencer et réparation (notamment en se soumettant volontairement à la justice civile en guise de pénitence), le désormais pénitent pourrait obtenir l'absolution de ses péchés. 
La liste des questions peut s'allonger et il faudra peut-être un autre Concile extraordinaire pour voir changer les choses...
 

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