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Publié par YVAN BALCHOY

28-04-21- LE SERMON SCANDALEUX DU PERE OLLIVIER O.P. APRES LA TRAGEDIE DU BAZAR DE LA CHARITE (4 MAI 1897))

 


Le prédicateur attitré de Notre-Dame, le R.P. Ollivier (O.P.) prononça un discours dont les premiers passages étaient consacrés à la mort ; toujours « terrifiante », même quand elle survient tardivement pour interrompre « des vies longuement épuisées », celle-ci, dit-il, « trouble les plus fermes esprits et brise les 
 En bonne théologie, il affirma que cette catastrophe répondait à un dessein divin, qu’il se plut à décrypter devant l’assistance. D’après lui, Dieu avait voulu rappeler à l’ordre « le siècle », le siècle orgueilleux « où l’homme parle sans cesse de son triomphe », le siècle fier des « conquêtes de sa science ». Le père Ollivier stigmatisa plus spécialement le cinéma : « ce qui donnait l’illusion de la vie a produit l’horrible réalité de la mort »

. Puis il se pencha sur le cas particulier de la France. En fonction de son comportement, tout au long de son histoire, affirma-t-il, la Fille aînée de l’Église a été l’objet soit de « prédilections », soit de malheurs ; ceux-ci devaient être regardés « comme des preuves sensibles de l’amour divin », car Dieu « ne se plaît pas aux vengeances stériles, et c’est pour sauver qu’il flagelle »
. Qu’avait donc fait la France ? Quel crime devait-elle expier pour que son salut fût assuré ? Par sa réponse, le père dominicain mit en cause l’évolution politique et religieuse de la France :

 

« Hélas ! De nos temps mêmes, la France a mérité ce châtiment par un nouvel abandon de ses traditions. Au lieu de marcher à la tête de la civilisation chrétienne, elle a consenti à suivre en servante ou en esclave des doctrines aussi étrangères à son génie qu’à son baptême ; elle s’est pliée à des mœurs où rien ne se reconnaissait de sa fière et généreuse attitude, et son nom est devenu synonyme de folie et d’ingratitude envers Dieu. 
 

Pourtant, continua le prédicateur, la France avait déjà été punie, « il y a vingt-six ans à peine » ; elle avait alors vu « des hommes de tout rang et de tout âge » périr lors « d’une double guerre ». Elle aurait pu espérer que la justice divine était « satisfaite », mais « l’expiation n’était pas suffisante et les plus pures victimes manquaient à l’holocauste ». Après avoir pris les hommes, Dieu était venu réclamer les femmes. Certes, celles-ci avaient déjà souffert de la perte d’un père, d’un mari, d’un fils, d’un frère ; mais le cœur des Françaises est viril et Dieu leur aurait fait « du tort » en se contentant de leurs larmes et de leurs prières 
Ibid., p. 6.. Il était donc venu prendre « les plus pures, les plus saintes [pour] les unir dans la mort aux victimes de la première heure ». Ainsi l’expiation se trouvait accomplie.

 

« C’est fait ! L’ange exterminateur a passé. Couronnes aux lys de France, cornettes aux blanches ailes

 

https://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2012-2-page-93.htm

Ce sermon déplorable digne, pour reprendre une expression populaire, de faire perdre la Foi au Christ en Croix est une trahison de la bonne nouvelle de Jésus Christ. En nous peignant un Dieu vengeur, le Père Ollivier héritier de ses frère d'autrefois par exemple en Andalousie qui élevaient des buchers de femmes prétendues sorcières, parfois simplement rousses, comme si leur mort sacrificielle faisait plaisir au Père que manifestement cet ecclésiastique n'avait guère reconnu.

Léon  Blois hélas, parla dans le même sens à propos de ce triste incendie.

Une des conséquences à moyen terme de cette triste explication de ce qui fut un accident lié à l'erreur d'une personne, ce sont les lois de 2005 de séparation entre l'Eglise et l'Etat qui ne put accepter cet attachement de trop de chrétiens de France à ce que Jacques Brel a bien défini en chantant ces Dames Patronnesses qui étaient au premier rang de ce bazar de la Charité où fut célébré, quoi qu'on pense, l'union censée  indéfectible  entre la hiérarchie de l'Eglise et les  riches croyants acceptant de partager un peu de leur superflu avec ce monde ouvrier révolté qui leur réclamait justice. (YB)

 

MERCI A HONDELATTE DE NOUS AVOIR RAPPELE CE DRAME HUMAIN ET SOCIAL QUI HELAS RESTE D'ACTUALITE

 

 

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