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Publié par YVAN BALCHOY

Loup-  dauphine.com

Loup- dauphine.com

 

Cette nuit une insomnie persistante m'a jeté devant le petit écran et j'avoue que j'ai été comblé par un splendide documentaire romancé qui m'a fait oublié nuit et sommeil un très long moment.

L'histoire se passe dans les territoire Innouites du grand nord du Canada. Un homme, mi trappeur mi-scientifique vit seul dans un paysage admirable. Nous le voyons vivre d'abord au rythme d'une sorte de camping tantôt dans une sorte de cabane en bois où il dispose d'un confort certes sommaire mais aussi de pas mal de "délices" de la civilisation comme le café, les conserves, le  ketchup et..  Il se déplace souvent dans cette nature aussi sauvage que grandiose  se contentant alors d'une petite tente d'une personne.

Nous découvrons vite qu'il s'intéresse tout particulièrement à un loup au blanc manteau  qu'il aperçoit au loin. Manifestement entre l'animal et l'homme une sorte de curiosité miutuelle nait qui devient peu à peu fascination.

L'homme disposant  d'un excellent  matériel pour observer, filmer, enregistrer le milieu qui l'entoure et ce loup qui s'approche de plus en plus près.  Nous comprenons peu à peu qu'il est en mission scientifique. On soupçonne les loups de causer de grands torts aux troupeaux de cariboux et il lui faut vérifier ou infirmer cette hypothèse. Entre le loup de l'homme, le dialogue s'établit vite au point qu'il lui donne un prénom humain. On s'amuse de voir ces deux interlocuteurs affirmer chacun à sa manière sa territorialité vis à vis de l'autre et le loup vient uriner tout près de la tente mais en laissant à l'homme une part de territoire. Il y a là comme un partage de fait du milieu de vie.

Je me souviens tout particulièrement d'une scène magnifique où le loup s'approche de la tente, la secoue tandis que le trappeur retient de tout force le mat pour l'empêcher de s'écrouler, le loup s'aventure même jusqu'à l'ouverturde la tente. Tous deux s'observent , leur relation débute dans une tension forte qui s'apaise peu à peu, devient cohabitation qu'on pourrait qualifier d'amicale.

Un jour le louplui apparaît accompagné d'un congénaire qui se révèle après examen en fait une compagne au blanc manteau comme son compagnon.   Ils sont trois désormais à se partager la steppe printannière.

Un matin, le trappeur entend de joyeux jappements sur la colline qui surplombe son logement. A côté des deux loups adultes trois louveteaux s'ébadent gaiement et on dirait que le mâle  et sa femelle sont heureux de présenter leur petite famille à l'humain qui cohabite avec eux en cette terre sauvage.

En les observant  -le mâle s'évade souvent la nuit on ne sait où, la mère demeure, on dirait. un peu à regret près de ses petits- notre trappeur se demande comment se nourissent ces loup car de caribous il n'y a aucune trace en ce moment-là et manifestement ils se portent fort bien. Grâce à ses super-jumelles, il finit par trouver : les loups vivent des millions de petites souris qui pullulent. Il calcule qu'il y en a au moins une par mètre carré donc des millions dans les kilomètres environnants.

En même temps ses provisions diminuant peu à peu, il lui faut bien penser à trouver d'autres approvisionnement en nourritures.Il n'a pas envie de retourner à la "civilisation". Pas question de caribous ni d'autres grands mammifères absents !  Il réfléchit donc et sa fascination pour ses compagnons loups est si forte que peu à peu lui vient l'idée de les imitant en mangeant lui aussi ces souris qui leur réussissent si bien.

Ses premiers essais de déglutition de ces petites bêtes, si éloignées culturellement de sa nourriture sont amusants. Il doit d'abord se forcer, évite de peu de vomir, tente différentes manières de les assaisonner en grillade, en.      sandwich, en sauce etc... mais il y parvient finalement très bien et peut continuer ses observations.

Un jour deux hommes  des innuites le rejoignent, un jeune apparemment chasseur et un sage viellard avec lequel il sympatise au-delà des mots surtout par le regard. Le jeune doit faire vivre sa famille, une peau de loup lui rapporte 350 dollars, on voit bien qu'il respecte uniquement la vie des loups de notre trappeur pour ne pas le fâcher. Alors que le vieil homme reste plongé dans sa civilisation millénaire on sent que le jeune est impatient de moderniser sa vie, d'avoir de l'argent et il ne comprend pas bien la passion du trappeur pour ses amis loups.Ces deux hommes dont il a goûté bien sûr la présence après tant de solitude humaine  repartent  bientôt et il se retrouve seul avec ses loups.

Mais tout change car à la fin de l'été, les caribous quittent leur paturage d'été et un petit troupeau d'entre eux rejoint leur steppe. Les loups montrent vite que si bonnes soient les souris les caribous constituent pour eux un met nettement plus apprécié.

Alors survient dans le film une scène très étrange. Tout nu notre trappeur suit les loups en chasse, il assiste à l'égorgement et au dépecage d'un caribou  par la famille-loup. Alors qu'ils mangent joyeusement leur proie il n'hésite pas à les rejoindre toujours aussi nu et les loups presque respectueusement lui cèdent la place devant la dépuille sans agressivité.

Ainsi notre homme qui s'était déjà rapproché des loups en se nourissant de souris comme eux finit pas être tolérés par eux pour partager leur proie ce qui me semble l'acceptation par eux d'une sorte de fraternité vitale avec l'homme qui n'est plus l'ennemi héréditaire.ou même l'autre dont on a peur.


 

L'histoire se termine tristement. Un jour au retour d'une excursion, il retrouve d'abord des hommes munis d'un avion qui lui expliquent leur volonté de transformer cette contrée en zone touristique pour les Japonais grâce à des sources d'eau chaudes, d' y bâtir des hôtels et ainsi de devenir immensément riches.Manifestement aucune sympathie ne nait entre eux, ils appartiennent à deux mondes opposés, le jeune qui l'avait visité fait partie de ces innouites acquis au matérialisme envahissant tandis que le vieillard revient le visiter comme pour l'enco,urager à persévérer.

Il découvre ensuite que ses "visiteurs" ont tué les deux loups adultes abandonnanrt les louveteaux dans leur tannière et quand l'avion revient pour reprendre le dialogue avec lui il n'hésite pas il tire dans sa direction pour les chasser.

L'histoire se termine ainsi sur ce choc entre deux mondes celui ou l'homme vit en harmonie avec le cosmos, avec le monde végétal et animal dans un milieu certes sauvage et parfois cruel mais harmonieux et cet autre monde qui séduit ou menace le monde Innouite, un monde où les touristes japonaisviendront prendre les eaux dans la steppe betonnée et "hotellisée" tandis que leurs hôtes esquimaux seront devenus très riches, circuleront en avions ou traineaux motorisés tandis que d'autres ayants perdu la solidarité de la tributs primitives seront devenus quart-monde au grand Nord. canadien.il n'y aura plus de loups, plus de caribous sinon dans des enclos payants, On y trouvera plein de touristes mais peut-être plus aucun homme comme ce vieillard comme ce trappeur;l'uniformité du marché aura gagné une fois de plus et le monde sera appauvri d'une part de nature vierge et harmonieuse. .

Je ne veux pas conclure sur ce risque fatidique et presqu'hélas innévitable sans doute ; je préfère vous confier, sans trop m'en rappeler les termes exacts,  la dernière phrase du sage vieillard au trappeur lors de la dernière scène  du film qui est un magnifique lever de soleil et l'Innuite le visage rayonnant rappelle à son plus jeune ami que le bonheur existe, qu'il est simple et rayonnant comme un lever du soleil et que pour être heureux il faut être encore capable de découvrir le merveilleux du jour qui renaît dans une merveilleuse lumière.

Je me suis rendormi en paix.

Yvan BALCHOY