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Publié par YVAN BALCHOY

LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (392)

Mais la Foi de Dostoïevski est aussi déterminée par ses nombreux refus plus sentis souvent que raisonnés.

Ces rejets vont du grand Hegel (1), porté aux nues par beaucoup de ses contemporains, au socialisme occidental à la Tchernichevsky, sans oublier ce fameux « homme de la nature et de la vérité » célébré par Jean Jacques Rousseau (2) et toutes les formes de scientisme qui commençaient à foisonner à la fin du XIX ème siècle.

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(1) Connaissant mal l’allemand, Dostoïevski ne prit connaissance des écrits du philosophe allemand que par personnes interposées, semble-t-il. Si aussitôt, après son séjour au bagne, il demanda à son frère la « philosophie de l’Histoire » de Hegel, car « tout son avenir en dépend » L’ouvrage demeurera non coupé jusque sa mort. Cf. G. WILOZKAWKY, ouvrage cité, page 223

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(2) Fédor Mikhaïlovitch eut toujours pour Jean Jacques Rousseau une assez violente aversion. Cf. D. Alban dans le tome IV de la correspondance de Dostoïevski, page 307

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Jamais cependant l’écrivain ne devint l’esclave de ses sources littéraires.Les adaptant avec une grande liberté, il n’hésitait pas à les abandonner dès qu’il ne réussissait pas à les intégrer à sa propre synthèse.

Longtemps ce fut même le cas pour l’Evangile dont il ne retenait que ce qui enrichissait sa Foi pragmatique.

Cependant, à partir des années septante, L’écrivain vieillissant adhère de plus en plus à l’orthodoxie et y trouve le principe d’unification à partir duquel il organise l’ensemble un peu chaotique des idées qu’il défendait jusqu’alors.

En 1881, année de sa mort, on pourrait le classez assez justement parmi les orthodoxes slavophiles populistes ; mais son originalité déborde ce cadre littéraire et religieux particulier grâce à cet idéalisme Schillérien, transfiguré à présent par la Foi chrétienne.

Cette Foi apparaît aussi tourmentée que volontariste. C’est en même temps une force et une faiblesse.

Le souci de convaincre, l’acceptation de se placer sur le terrain de l’opposant ainsi que le mysticisme slave, la sympathie pour l’homme jusqu’à en épouser les idéaux utopiques, sont des composantes de la pensée dostoïevskienne dont on peut se demander parfois si la conversion au Christ a été assez radicale non dans la vie mais dans l’expression. En se plaquant sur le terrain humaniste, on y reste forcément.

On peut dénoncer les erreurs de cet humanisme, mais il est plus difficile pour ne pas dire impossible d’étayer positivement la motivation de sa Foi.

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