29-12-22- LE MERVEILLEUX FILM "FOREST GUMP" ME RAPPELLE LE THEME ESSENTIEL DU ROMAN "L'IDIOT" DE DOSTOÏEVSKI
TOM HANKS GUIDE SUR LA ROUTE- ILLUSTRATION DE L'IDIOT DE DOSTOIEVSKI - IMAGE DU CHRIST MORT RPPROCHE DE L'IDIOT DANS SES CARNETS
Très beau film hier sur TF1 : "Forest Gump" de Robert Zemekis avec comme personnage central un excellent Tom Hanks criant de vérité dans un rôle d'une personne dont le Quotient intellectuel est très faible au point que beaucoup dans la vie réelle l'appelleraient sans doute l'Idiot.
Oui, je rapproche l'intrigue de ce film très émouvant de ce roman de Dostoïeevki "L'Idiot" que le grand romancier regrettait de ne pas avoir réussi totalement tout en reconnaissant qu'il se sentait proche de ceux qui avaient apprécié le destin du prince Mychkine.
En fait le roman et le film ont en commun qu'ils tentent de nous convaincre que des personnes "simples d'esprit" mais de très bonne volonté peuvent parfois obtenir une réussite sociale, souvent en passant par de nombreux échec, paradoxalement bien mieux que d'autres héros plus brillants et intelligents.
Bien sûr, le film de Robert Zemekis se cantonne dans l'humain ne donnant à la sphère religieuse qu'une fonction superficielle dans l'intrigue ce qui est à l'opposé du héros de Dostoïevski.
Je pense tout de même qu'on peut dresser un parallèle entre le destin du jeune américain et du prince russe s'efforçant d'améliorer par sa bonté naïve des tensions personnelles exacerbées même si la conclusion du film semble heureuse alors que celle du roman est catastrophique.
Dans ses carnets-brouillons, le grand romancier russe affirme laconiquement Mychkine-Christos en rapprochant l'histoire apparemment ratée de son héros de l'échec qu'aurait constaté, à part peut-être certains de ses apôtres, des contemporains du Christ au soir de l'exécution de Jésus.
De plus dans le roman, Mychkine affirme que le tableau du cadavre du Christ, figuré ci-dessus l'effrayait au point de mettre en question sa foi.
Et pourtant quatre siècle plus tard, l'empire romain qui considérait la Palestine comme une sorte de cloaque de son territoire se convertissait à un supplicié dont la mort semblait marquer l'échec de la petite communauté qu'il présidait.
Peut-être Dostoïevski avait-il rêvé à une fin plus heureuse de son roman dont il reconnaissait une insatisfaction profonde, même s'il y tenait beaucoup.
L'important que l'auteur du film et l'écrivain ont, je crois, bien perçu, c'est que la réussite humaine ne passe pas par le chiffre mathématique d'un QI mais qu'elle consacre parfois des humbles et petits méprisés par la société mais illuminés et fortifiés par leur lumière et force intérieure.
Yvan Balchoy