LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (339)
Quelle soit individuelle ou sociale, la morale repose sur l’idée de la perfection absolue de la personne humaine.
C’est de là que doivent jaillir tous les idéaux sociaux.
Essayez, fait-il remarquer, d’unir tous les hommes au nom cde la philosophie de la bonne digestion …Vous ne trouverez pas d’autre formule que le « sinistre « chacun pour soi et Dieu pour tous ».
(1)
(1) « Journal d’un écrivain », août 1880, page 551
Dans le concret, des institutions pleinement chrétiennes n’ont pas encore vu le jour (2)
(2) « Journal d’un écrivain » août 1880, page 551
En Occident, l’Eglise, sapée par la Papauté, est devenue la fourmilière romaine (3)
(3) CF. cette étude, page…
En Orient, l’Etat a tellement souffert des Tartares, du servage et des Européens, que les formules actuelles de la société ne correspondent pas encore totalement à l’esprit de « l’autoperfection dans l’amour chrétien » qui devrait en être le fondement. (4)
(4) « Journal d’un écrivain », août 1880, page 558.
Reste à analyser le cas du « criminel » proprement dit, dont les actes mettent directement en danger la liberté de ses concitoyens.
Quelles attitudes doivent observer à son égard les autorités civiles et plus spécialement les juges institués pour réprimer ses méfaits.
En ce point, Dostoïevski, contrairement au Tolstoï des dernières années, admet la légitimité de la justice humaine. Il était en cela logique avec sa propre conviction selon laquelle chacun doit accepter les conséquences positives ou négatives de ses actes, puisqu’il en est responsable :
« En rendant l’homme responsable, le Christianisme reconnaît par là qu’il est libre. En le faisant dépendant de toutes les erreurs de l’organisation sociale, la doctrine du « Milieu » conduit l’homme à l’abdication totale de sa personnalité, l’affranchit de toute obligation morale individuelle, de toute indépendance le mène au plus noble esclavage qui puisse se concevoir. » (5)
(5) « Journal d’un écrivain », 1873