LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI :"ETRE LIBRE CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ETRE SOI-MEME" 225
Le monde occidental, sous la coupe du Catholicisme, successeur falsificateur du vrai Christianisme, subit tout au long de son histoire les graves conséquences de son reniement initial. Il prêche désormais un Christ, contraire à la vérité, défiguré et calomnié, qui aurait succombé à la troisième tentation du diable, préférant l’autorité et le pouvoir politique à l’humilité et à l’amour chrétien, une paix abêtissante aux tourments de la libre volonté, le pain à la liberté.
Présentant une image altérée de l’idéal, il dénature du même coup la personne humaine. Le but social qu’il propose à l’humanité porte donc mensongèrement le nom du Christ ; en réalité, il s’inspire des principe du « maître » de ce monde dont vivait déjà l’ancienne Rome : l’unification par la force du genre humain. Tout en lui, à commencer par la Foi, est subordonné à cette exécrable idée, au fur et à mesure que l’idée romaine « catholique » faisait son chemin dans le monde en réalisant ses aspirations temporelles en contradiction formelle avec le véritable esprit de l’Evangile, l’élément le plus vital du Christianisme s’évanouissait à peu près complètement. (1)
(1) « Journal d’un écrivain », 1877, Janv. Page 425.
La dénaturation de l’esprit chrétien entraîne bien entendu une baisse de la foi parmi les fidèles de l’Eglise romaine.
Cependant, reconnaît l’Eglise, la foi et l’image du Christ continuent à vivre dans l’âme de la plupart des catholiques. Néanmoins, la source principale a été troublée et empoisonnée sans retour. (2)
(2) « Journal d’un écrivain »,mars 1876, page 310
Aussi le mal devait-il se manifester en toute sa gravité en s’attaquant aux structures sociales du Christianisme occidental.
L’image du Christ, étant principe d’union, son reniement a entraîné un morcellement général en Occident.
Ce fut d’abord le Protestantisme germanique, dont l’éternelle protestation contre l’idée romaine réussit à se concrétiser grâce à la trahison et la faillite du Catholicisme. Mais ce refus tout négatif ne reconduisit pas à la vraie image de l’Homme-Dieu.
-« Si le Catholicisme prenait fin, toutes les sectes protestantes mourraient aussitôt. Que leur resterait-il alors contre quoi protester ? » (3)
(3) « Journal d’un écrivain », janv. 1876, page 275.
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
http://poete-action.ultim-blog.com