04-05-25- LEO FERRE (YVAN BALCHOY)
LEO FERRE
pourquoi t'en es-tu allé
sur la pointe des pieds,
comme pour ne pas déranger
tes pôtes désemparés
jeunes ou âgés,
plutôt mal fagotés
souvent mal "éduqués"
tous tellement attachés à ton franc-parler
Tu n'aimais pas donné de leçons,
tu nous as laissé des tas de chansons
où tu nous cries ta passion de la vie,
ta tendresse pour les filles surtout insoumises,
ton horreur de toute hypocrisie,
qu'elle se pare d'armes
ou porte soutane.
Insensible à ce chic
lié au pouvoir du fric
tu raillais férocement
les bourgeoises de l'establishment,
nouvelles précieuses ridicules
dont tu avais envie de botter le cul
alors qu'un petit pull sexy dans la foule
te faisait bander tout maboule.
Don Quichotte d'aujourd'hui,
tu fustiges jusqu'à tes amis
les trouvant endormis ou par trop compromis
au nom de cette société parfaite
sans Dieu ni maître,
sans cons, sans injustices, sans lois
que tu idéalisais sans cesse en toi.
il t'a fallu du temps,
beaucoup de temps
pour découvrir la beauté des visages ravagés,
la splendeur de certaines "horreurs"
l'inattendue espérance tout au bout de la désespérance.
Sur ta tombe que de fleurs,
tous prétendent te faire honneur,
ceux qui t'appréciaient à ta juste valeur,
ceux que tu rejetais avec horreur,
qu'importe, ne nous as-tu pas dit
que la vérité attend souvent la tombe pour éclater !
Pour tes vrais copains
demain t'appartient
tes outrances sont sans importance
au regard du message
que tu nous laisses en héritage.
Adieu, Léo,
n'en déplaise aux enfoirés
nous ne t'oublierons pas de sitôt,
car en notre coeur aujourd'hui blessé
le joli nom de FERRE
nous donne une furieuse envie de LIBERTE
Yvan Balchoy