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27-02-25- NOSTALGIE, PRÉSENCE, CHEMIN DE PROTECTION
La Nostalgie comme chemin de protection
Par Mohammed Taleb
Si je n’ai pas les moyens de modifier le présent, alors il est juste que je m’en tienne à distance, pour qu’il ne me transforme pas !
Ma voie devient alors celle de la Nostalgie. La Nostalgie n’est pas un repli sur le passé, mais une exploration de la Mémoire. Or, celle-ci n’est pas le « passé », car elle n’est pas « dépassée ».
La Mémoire est une Présence en ces temps de déprime et de désespérance. La Nostalgie n’est donc pas réactionnaire (« Ah ! Le passé n’est plus… ! »). Elle est un organe de perception de l’Invisible dans le Visible, de l’Extraordinaire dans l’Ordinaire des jours.
Il me suffit de penser à Gilgamesh, et tout revient à ma conscience : la quête de jouvence, l’amitié avec Enkidou, la bravoure et la gloire, les épopées des civilisations du Proche-Orient antique.
Il me suffit de penser à Pétra, et tout revient à ma conscience : la quête culturelle et poétique des Nabatéens, la quête de souveraineté de la reine Zénobie de Palmyre, jusqu’à la halte du prophète Mohammed enfant (ﷺ) dans la cité du moine Bahira, sur la route de Damas…
Il me suffit de penser au voyage de Christian Rosenkreutz dans l’Orient arabo-islamique et à son retour en Europe, apportant la sagesse de la Rose-Croix.
Il me suffit de penser à la poésie arabe et musulmane de Goethe, qui signait ses poèmes du nom de Hafez.
Il me suffit de penser aux itinérances qui menaient les poètes troubadours d’Occitanie vers les cités arabo-andalouses, par-delà les Pyrénées, en quête de chevalerie…
La Nostalgie est un recul face au présent mortifère et une prise de mémoire pour le salut de l’âme. Elle n’est pas une larme versée sur le temps qui passe, mais une protection magique contre l’amnésie.