06-10-2024- BRÈVE HISTOIRE DE ZOÉ, DEVENUE SAINTE CATHERINE LABOURÉ
Le cœur serré, Zoé voit s'éloigner les murs solides de la maison familière, le clocher de l'église de son village où elle a tant prié. Si au moins ce départ signifiait pour elle le début d'une nouvelle vie, au sein d'une congrégation religieuse, comme elle l'a tant souhaité ! Au contraire, elle rejoint Paris pour aider son frère et se distraire… selon le vœu de son père ! Mais sa vocation est bien ancrée en elle. Pierre Labouré aura beau faire. Rien ne la détournera du but qu'elle s'est fixé.
Nous n'avons guère de détails sur la vie de la jeune fille à Paris. Sinon que ce fut une très rude épreuve que d'accomplir, comme servante, un travail qu'elle n'aimait pas dans ce restaurant populaire fréquenté par des ouvriers. Elle y découvre leur misère et le travail des enfants en usine. Ceci lui confirme sa vocation de se mettre au service des pauvres. Tout en regrettant la beauté de sa campagne et la vie simple qu'elle y menait, elle prie. Elle a la certitude que Dieu ne l'abandonne pas.
Et, de fait, un changement de vie radical l'attend. Un autre de ses frères, Hubert, est marié à une personne bonne et délicate qui a pu observer combien la jeune fille était mal à l'aise chez son frère, Charles. Cette dame dirige, à Châtillon-sur-Seine, un pensionnat fréquenté par toutes les filles de la noblesse bourguignonne. Elle propose d'emmener sa belle-sœur qui, fort heureuse d'accepter, reprend la route de la Côte d'Or avec elle.
Le pensionnat accueille de jeunes élégantes qui voient d'un œil dédaigneux l'intrusion, dans leur vie, de la petite paysanne inculte. Cette dernière souffre de cet ostracisme. Au moins, elle apprend à lire et à écrire.
A Châtillon est établi un couvent des Filles de la Charité. Zoé s'y rend un jour avec l'idée de s'entretenir avec la Sœur Supérieure et de lui demander conseil. Elle attend patiemment au parloir. Or ses yeux se portent sur un tableau, accroché là. Elle est saisie d'une émotion intense tandis qu'une jeune Sœur ouvre la porte et vient la chercher.
- Qui est ce prêtre, ma Sœur ? demande Zoé en désignant le portrait.
- Mais… c'est notre Père, Saint Vincent de Paul !
Ainsi donc… ce prêtre qui lui est apparu en songe et dont elle se rappelle les traits avec une parfaite netteté, ce prêtre est Saint Vincent de Paul ! Elle ne peut garder ce secret pour elle et s'en va consulter Monsieur Prost, curé de Châtillon-sur-Seine. Celui-ci l'interroge longuement. Elle lui confie les paroles du prêtre de sa vision : un jour vous serez heureuse de venir à moi. Dieu a ses desseins sur vous. Le Père Prost finit par lui dire :
- Oui, mon enfant, je crois que le vieillard qui vous est apparu en songe est Saint Vincent de Paul. Il vous appelle à être Fille de la Charité.
Madame Hubert Labouré, mise dans la confidence, se charge d'obtenir le consentement de son beau-père. Elle lui fait valoir que ni l'éloignement, ni la vie parisienne n'ont modifié en quoi que ce soit le désir de Zoé d'embrasser la vie religieuse. Va-t-il longtemps barrer la route à sa fille si Dieu l'appelle ?
Il se résigne et finit par consentir.
A vingt-trois ans, Zoé fait ses premiers pas au couvent. La jeune novice, qui répond désormais au nom de Sœur Catherine, entre chez les Filles de la Charité de Châtillon-sur-Seine où elle reste trois mois. Son noviciat doit en effet s'effectuer à Paris, rue du Bac, dans ce couvent que l'on appelle alors Le Séminaire. Le 21 avril 1830, elle en franchit la porte austère, surmontée d'une Vierge à l'enfant. Elle se sent désormais chez elle. Dès son arrivée, elle revêt une longue robe noire, un fichu en pointe, une coiffe blanche. A la chapelle, elle recouvre cette coiffe d'un « capot » de taffetas noir.
Une splendide cérémonie attend la jeune fille et va la remplir de joie. Le corps de Saint Vincent de Paul, caché pendant la Révolution, est transporté en grande pompe de Notre-Dame à la Chapelle des Lazaristes, rue de Sèvres. Le corps du Saint repose dans une châsse d'argent, offerte par le diocèse de Paris et porté par trente prêtres. Une foule immense fait au Saint un cortège enthousiaste. On distingue le Nonce Apostolique, de nombreux évêques et archevêques, le Préfet de la Seine, le Préfet de Police etc. Les Filles de la Charité, au nombre de huit cents précèdent la châsse et deux cents la suivent. Ravie, Sœur Catherine, suit le cortège, le cœur tout occupé de cet homme vénéré dont elle a, en songe, contemplé les traits.
La ferveur ne s'arrête pas là. Les Sœurs participent à une neuvaine auprès de la châsse et se rendent donc tous les jours à la chapelle des Lazaristes. Comblée d'immenses grâces, Sœur Catherine peine à retrouver le chemin du couvent. C'est pourtant là que le cœur du saint va lui apparaître trois fois comme elle en fit le récit :
« Il m'apparut trois fois différentes trois jours de suite : blanc ce qui annonçait la paix, le calme, l'innocence et l'union ; et puis rouge du feu ce qui doit allumer la charité dans les cœurs ; et puis je l'ai vu rouge noir, ce qui me mettait la tristesse dans le cœur ; cette tristesse se portait sur le changement de Gouvernement. »
Trois mois plus tard, Charles X était renversé et le pays livré à une nouvelle Révolution.
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