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Publié par YVAN BALCHOY

 

 

Sauvetage d'un dauphin

Sauvetage d'un dauphin

Ce matin d’une voix guillerette

vous m’avez recommandé

de ne pas trop m’arrêter

devant les jolies filles en goguette,

mais la première dont la beauté me séduisit

en me laissant tout saisi

ce fut votre fille qui charmante

m’ouvrit votre porte si accueillante.

Vous m’avez offert en toute simplicité

la chaleur de votre foyer

où les joies d’aujourd’hui

transfigurent tant de blessures enfouies.

La soirée fut parfaite,

un vrai jour de fête,

où le vin chatoyant,

le jambon succulent

ressuscitait sous notre ciel un peu triste

aussi bien qu’une main guitariste

l’Espagne joyeuse

et sa cuisine généreuse

Quand les enfants s’éclipsèrent

pour retrouver leur sphère

le passé se fit envahissant

et nous avons partagé

bien des souvenirs engrangés

larmes et joies mélangées

Je m’en voulus aussitôt

de faire resurgir en vous celui qui trop tôt

vous a quittée

en rejoignant l’éternité

et que je recherchais,

à travers les traits de celui et celle qui les portaient

mêlées aux vôtres dans leur chair

Dans vos yeux que de lumière

quand avec autant de gentillesse

que de délicatesse,

vous avez tenté d’exprimer cette souffrance

toujours si présente

à supporter qu’elle en est devenue indicible

et presque inaccessible.

Voilà pourquoi même vos éclats de rire

sont empreints d’un certaine mélancolie.

Puis vous avez bien voulu m’écouter

vous narrer mon itinéraire tourmenté

de la recherche si absorbante de la Divinité

à la découverte de cette altérité

si riche du masculin

et du féminin

don extrême de la vie

que je tente en termes parfois sibyllins de célébrer dans ma poésie

où le moment pour moi est venu

de vous introduire, un peu ému.

Au fil de ce partage,

sans ambages ni dérapages

votre charme de femme

se fit un instant flamme

mais le poids des ans,

le respect dû au présent absent

eurent le dernier mot

qui fut néanmoins un allégro.

Quand vint bien tard

le moment d’un départ

quelque peu prématuré

à mon gré si

je vous ai redit “ vous ”,

il faut que je vous l’avoue,

désormais en mon cœur à nu,

vous serez “ tu ”.

Yvan Balchoy

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