Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par YVAN BALCHOY

20-05-24- LES CIRCONSTANCES DE LA MORT DE JYBRIL CANAQUE TUE PAR UN CIVIL A NOUMEA (MEDIAPART)

https://www.mediapart.fr/journal/france/190524/les-circonstances-de-la-mort-de-jybril-tue-par-un-civil-noumea


Les circonstances de la mort de Jybril, tué par un civil à Nouméa
Mediapart a retrouvé les proches de l’étudiant kanak de 19 ans tué par balle à Nouméa le 15 mai. Son cousin, présent pendant le drame, raconte que Jybril a été la cible d’un civil armé alors qu’il ne représentait aucun danger. L’auteur présumé du tir s’est rendu aux autorités. 

Bérénice Gabriel, Zeina Kovacs et Pascale Pascariello

19 mai 2024 à 18h04

 
 
Mise en garde

Cet article contient une vidéo qui peut être difficile à regarder.

DepuisDepuis jeudi, la photo du jeune Kanak inonde les réseaux sociaux. « Dors bien mon Jybril, rejoins-moi dans mes rêves, je t’aime jusqu’aux cieux », partageait sa meilleure amie sur Facebook. « Jybril était serviable, discret et d’une grande gentillesse », écrivait encore la page officielle du lycée dans lequel il effectuait son BTS. Contactée par téléphone, une de ses professeur·es nous parle d’« un petit gamin tout jeune, hyper gentil, et très poli. »

Jybril* fait partie des six personnes décédées officiellement en Nouvelle-Calédonie depuis les protestations des indépendantistes contre la loi du dégel du corps électoral sur l’archipel. Lors d’une conférence de presse le jeudi 16 mai, Louis Le Franc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, annonçait que « deux hommes et une femme ont été tués par balles par des particuliers, un homme de 36 ans, un homme de 20 ans et une femme de 17 ans. » Le ministère de l’intérieur décomptait ce jour-là deux gendarmes décédés, dont un tué accidentellement par un de ses collègues. Depuis, une nouvelle victime civile a été annoncée le samedi 18 mai.

La chaîne La 1ère indique que la vie du jeune homme « s’est arrêtée dans l’impasse Ballard, à Ducos. L’étudiant en première année de BTS, originaire de Maré, a été tué par balle par un particulier qui a fait usage de son arme à feu », en précisant qu’il aurait été tué par la même personne que la jeune fille de 17 ans. Une information notamment reprise par Libération. 

Or, d’après les informations qu’a recueillies Mediapart, Jybril, 19 ans, n’a pas trouvé la mort dans l’impasse Ballard aux côtés d’une jeune fille mais à proximité du rond-point de Tindu, dans le quartier du même nom, situé au nord-ouest de Nouméa. Son cousin, présent au moment des faits et joint par téléphone, raconte une scène de fuite, durant laquelle Jybril aurait « reçu une balle dans le dos ».

Illustration 1Agrandir l’image : Illustration 1
L'étudiant en BTS est décédé à l'âge de 19 ans le mercredi 15 mai. © Photo DR
L’hypothèse d’un tir par un policier a été envisagée jusque dans des échanges entre policiers, auxquels Mediapart a pu avoir accès. Dans l’un de ces échanges, un policier affirmait que l’un des ses collègues hors service « avait abattu un jeune ayant tenté de brûler la maison » et qu’au même moment un voisin « aurait fait feu ». La personne tuée est Jybril. Et le policier ajoute dans son message : « Pour éviter toute fausse rumeur, on va attendre l’enquête. » 

Lors d’un point presse à Nouméa le 17 mai, le haut-commissaire a annoncé qu’« un auteur s’est rendu. Les autres, les recherches sont lancées », sans préciser ni l’affaire concernée, ni l’identité de l’auteur. 

Une source proche du dossier a confirmé à Mediapart que plusieurs civils armés ont tiré en direction du jeune étudiant. Selon cette même source, la personne qui s’est rendue n’est pas un fonctionnaire de police et l’a fait dans le cadre de l’enquête sur Jybril. Reste à déterminer si la balle qui a mortellement touché le jeune homme est bien celle tirée par le civil qui s’est rendu. À ce stade des investigations, la responsabilité du fonctionnaire de police, auteur également d’un tir, n’est pas complètement écartée. C’est ce que permettront de déterminer l’autopsie ainsi que les analyses balistiques dans le cadre de l'information judiciaire ouverte.

En revanche, ainsi que le montrent les premières images vidéo, et selon le témoignage de ses proches et d’une source ayant suivi les premiers constats de l’enquête, Jybril ne représentait aucun danger lorsqu’il a été mortellement touché. 

Sollicités, ni le parquet de Nouméa ni le ministère de l’intérieur n’ont répondu à nos questions. 

« On lui a tiré dans le dos » 
Ce mercredi 15 mai, en début d’après-midi, Jybril et son cousin Ruben, âgé de 22 ans, décident de rejoindre le barrage, construit au début de la contestation au niveau du rond-point de Tindu. La journée, les habitant·es ont pris l’habitude de s’y retrouver. Ruben nous indique qu’ils étaient venus tous deux « amener du ravitaillement », mais une vingtaine de minutes après leur arrivée, tout dégénère et Jybril reçoit une balle mortelle. 

On courait dans la même direction, sauf que moi j’ai eu le temps de sauter à couvert dans les brousses, lui il n’a pas eu le temps, il a pris la balle.

Ruben, cousin de Jybril
Ruben se confie auprès de Mediapart : « On était avec les autres sur le bord de la route. Il y avait un homme qui incitait les jeunes à caillasser une maison. » Les jeunes ont commencé à lancer des pierres. Ruben l’assure : « Nous, on n’a pas du tout lancé de pierres. »

Ruben explique que l’un des jeunes, en voulant escalader le muret de la maison visée, a « vu le propriétaire sortir avec un fusil et a crié : “Attention ! Il a un fusil !” ». Ruben se souvient d’avoir aperçu « le front et les cheveux » d’un homme sur la terrasse de la maison.

Les deux cousins courent et tentent de se mettre à l’abri. Ruben entend un coup de feu : « On courait dans la même direction, sauf que moi j’ai eu le temps de sauter à couvert dans les brousses, lui il n’a pas eu le temps, il a pris la balle. » Jybril s’effondre. 

Mercredi, sur les réseaux sociaux, une vidéo captée au moment de la mort de Jybril circule et appuie les propos de Ruben. Sur le téléphone qui a capté la vidéo, lui-même filmé par un autre téléphone, on peut voir que les faits se sont produits à 12 h 53 le jour même. 

Après vérification sur une vue satellite et grâce aux informations de localisation données par Ruben et une habitante du quartier que nous avons interrogée, nous somme capables d’identifier les deux maisons que l’on voit sur la vidéo. 

Au début de l’enregistrement, on distingue au loin une silhouette s’approchant du muret de l’une des deux maisons. On voit aussi un homme marcher. On entend un premier coup de feu lointain. Tout de suite après, l’homme qui marchait rebrousse chemin, l’air affolé. 

Une autre personne arrive en courant à droite de l’écran. On ne distingue que le bas de son corps. Il s’agit de Jybril, qui prend la fuite. Un nouveau coup de feu retentit. Cette fois, on l’entend plus distinctement. Une voix masculine crie trois fois de suite « Jybril ! ». C’est Ruben qui appelle son cousin. 

Mouvement de caméra dans la panique générale, la personne qui filme s’approche de Jybril, qui est étendu au sol sur le dos. Une personne le retourne et une voix masculine demande : « Il a été touché où ? » Jybril semble inconscient. Pour Ruben, « il a pris une balle dans le dos ».


Ruben raconte s’être précipité sur son cousin : « J’essayais de le maintenir éveillé, il était en train d’agoniser. » Le jeune homme va faire tout ce qu’il peut pour sauver celui qu’il appelle affectueusement son « petit frère ». 

Avec l’aide d’un ami présent sur les lieux, il part à la recherche d’une voiture pour emmener Jybril à l’hôpital. C’est finalement un passant qui va les conduire en voiture au Médipôle de Koutio, situé à une quinzaine de kilomètres du rond-point de Tindu.  

À leur arrivée au centre hospitalier, les médecins annoncent à Ruben que son cousin est mort pendant le trajet. Il dit se souvenir que le personnel hospitalier lui aurait dit que la balle est arrivée « dans le dos » de Jybril et que « du sang est entré dans ses poumons ».

Mediapart a contacté Élisabeth, mère de Ruben et tante de Jybril, qui était hébergé chez elle, à Tindu. Elle confirme les propos de son fils : « Il m’a appelé depuis l’hôpital pour m’annoncer la mort de Jybril, qu’un homme avait tiré dans le tas et que c’est Jybril qui a pris la balle. »

Contactée, une voisine qui souhaite garder l’anonymat nous raconte avoir entendu « trois coups de feu » et avoir vu les jeunes « s’éparpiller » ce mercredi 15 mai, en début d’après-midi. 

À LIRE AUSSI

Dans les milices à Nouméa, entre « voisins vigilants » et « snipers sur les toits »
17 mai 2024
Nouvelle-Calédonie : « On a perdu trente-cinq ans de paix en trois jours »
16 mai 2024
Vers 16 heures, depuis son balcon, elle filme une quinzaine de voitures (vidéo que Mediapart a consultée) roulant au pas, qui sortent du lotissement d’où provenaient les tirs. Selon elle, il s’agirait des habitant·es du quartier prenant la fuite. « Ils ont eu peur pour leur vie, c’est normal. Ils ont bien fait, parce que le soir même, une maison a brûlé », explique-t-elle. Le lendemain, la maison voisine est incendiée à son tour en plein jour.  

Le deuil d’un garçon « qui n’a jamais fait de mal à personne » 
C’est Élisabeth qui a annoncé la mort de son neveu par téléphone aux parents du jeune garçon qui vivent sur l’île de Maré, située à plus de 180 km de Nouméa. Son père est électricien sur l’île et sa mère, mère au foyer.

Je n’avais pas vu mon fils depuis le 13 février. Je l’avais accompagné à Nouméa pour sa rentrée scolaire.

Suzanne, mère de Jybril
Quand elle reçoit le coup de téléphone mercredi, Suzanne**, la mère de Jybril, « s’effondre sur le sol », raconte Jérémie, son frère. « J’ai appelé directement le Médipôle pour en avoir le cœur net, continue-t-il, deux heures après, ils m’ont rappelé pour me confirmer que Jybril était mort. » La nuit qui a suivi, Suzanne n’a pas dormi jusqu’au matin. 

« Je n’avais pas vu mon fils depuis le 13 février. Je l’avais accompagné à Nouméa pour sa rentrée scolaire », raconte Suzanne, la voix tremblante. Pour ses parents, les circonstances de la mort de Jybril ont été un choc. « Mon fils est loin d’être un enfant violent, raconte Gilles**, son père, il n’a jamais fait de mal à personne. » Dès le début de la révolte, ses parents s’inquiètent : « On l’a appelé pour lui dire de ne pas sortir, de rester tranquille. Il ne nous a pas écoutés. » Pour Gilles, son fils a été « victime d’une injustice ».


Jybril voulait « apprendre à jouer de la guitare ».
Jybril laisse derrière lui deux petites sœurs de 14 et 12 ans « avec qui il avait l’habitude de blaguer », raconte sa mère. « Aux dernières vacances, il m’avait dit qu’il voulait apprendre à faire de la guitare. On avait prévu de lui en offrir une », se confie encore son père. 

Le plus dur, pour l’instant, c’est de ne pas pouvoir voir le corps de leur fils le temps de l’autopsie, qui aura lieu la semaine prochaine, selon les informations que la famille a reçues. Les parents souhaitent que Jybril soit enterré sur son île natale, à Maré. 

De son côté, Ruben confie lui aussi sa peine. « C’est une partie de moi qui n’est plus là, c’est mon petit frère qui est parti », dit le jeune homme, la gorge serrée. Jybril et lui ont grandi ensemble. Ruben nous décrit un jeune homme « qui avait toujours le sourire aux lèvres », « bienveillant », avec beaucoup d’amis et des projets d’avenir. « Il voulait finir ses études, obtenir son diplôme et chercher du travail ici en Nouvelle-Calédonie. Il rêvait d’une situation stable, il voulait s’en sortir. »

Bérénice Gabriel, Zeina Kovacs et Pascale Pascariello

NOTE D'YVAN BALCHOY

La Maîre, surement blanchissime, comme son nomde famille,  de Nouméa, parle de ville martyr en oubliant en gommant les atrocités d'une colonisation qui a duré jusqu'après la guerre mondiale et même 1957 date de la premièere élection ouverte aux Kanacs. Madame quel est le revenu moyen des Caldoches et celui ,des Kanaks. Il suffit de comparer ces deux chiffres pour comprendre une colonisation d'où l'île doit encore se libérer y copris à Nouméa.

La radio d'extrême droite qui veut refouler les émigrés même contraints par nos guerre à émigrer sous le prétexte qu'elle altère la pureté" (laquelle ?) de la population française n'a aucun respect pour une culture canaque plus ancienne que Clovis.

Chaque matin, en écoutant  sur Europe 1 la Matinale si impérialiste de Monsieur Prokopenko, au passé si gallican et le toute grande majorité des invités de la chaîne bolloresque, je n'entend que la hautaine haine des riches occidentaux contre les pauvres déchiquetés par le capitalisme qui sont obligés de chercher asile chez nous.

Je tiens ici à redire qu'entre l'égoïsme des lois d'une république qui se renie elle-même et le message vraiment universel que nous a laissé le grand Juif de Nazareth Jésus, mon choix est vite fait et c'est un honneur d'avoir des ennuis pour être généreux et un déshonneur de rejeter des maheureux qui le sont le plus souvent par l'organisation des société terrestres qu'impose l'impérialimsme occidental.

Yvan Balchoy

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article