10-05-24- A FRANCE INTER, UN ELAN DE SOLIDARITE INEDIT CONTRE LA DIRECTION (YUNNE ABZOUZ-MEDIAPART)
MÉDIAS
À France Inter, un élan de solidarité inédit contre la direction
Toujours pas convaincus par les arguments avancés par la direction pour justifier la mise à pied de Guillaume Meurice et les chamboulements à venir dans la grille des programmes, la rédaction de France Inter et des producteurs organisent la riposte. Les syndicats appellent à la grève dimanche.
Yunnes Abzouz
8 mai 2024 à 18h49
La colère ne retombe pas dans les studios de France Inter. Presque une semaine après la mise à pied de Guillaume Meurice, les salarié·es de la radio la plus écoutée de France sont toujours aussi remonté·es contre leur direction, qu’ils soupçonnent de vouloir affadir la liberté de ton et l’irrévérence sur l’antenne, « marques de fabrique » de la station. Les bouleversements annoncés dans la grille des programmes pour la rentrée prochaine, qui portent un sévère coup de rabot au reportage et à l’écologie, sont venus renforcer les craintes de voir disparaître des émissions emblématiques, broyées par une « politique de casse sociale ».
Un élan de solidarité inédit parcourt les couloirs de la station, où les journalistes de la rédaction et ceux des programmes, pas toujours sur la même longueur d’onde, multiplient les actions communes pour préserver la liberté d’expression, indissociable de l’identité de France Inter. « Que ce soit les journalistes en CDI ou les reporters et chroniqueurs en contrats plus précaires, on a l’impression de ne plus reconnaître France Inter », déplore un briscard de la rédaction, journaliste sur la station depuis plus de 30 ans.
Conséquence de ces inquiétudes partagées, les six grands syndicats de Radio France (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et Unsa) ont appelé à une grève dimanche de minuit à minuit, jour de l’émission de Charline Vanhoenacker. Un mouvement pour « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour » et en défense « de la liberté d’expression » sur les antennes de la radio publique.
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© Jean-Marc Barrere / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les syndicats demandent à la direction de Radio France « la défense du personnel contre toute forme de pression et de dénigrement extérieurs », « la préservation de l’identité et de la singularité de ses chaînes », ainsi que « la résorption de la précarité sur les antennes ». Une assemblée générale doit également se tenir la semaine prochaine, réunissant l’ensemble des métiers de la station.
Le communiqué conjoint, chose inédite, de la Société des journalistes (SDJ) et de la Société des producteurices de France Inter (SDPI), publié vendredi dernier, donnait déjà la mesure de l’unanime fureur et de l’agitation qui règnent dans les bureaux de la Maison de la radio. Au premier rang des griefs portés par les personnels contre leur direction, la suspension de Guillaume Meurice du « Grand dimanche soir », et l’amputation d’un tiers de son budget pour la saison prochaine.
https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/080524/france-inter-un-elan-de-solidarite-inedit-contre-la-direction
En interne, la direction d’Inter évoque la nécessité de réduire le coût « faramineux » de l’émission, dont elle avait consenti à augmenter le budget l’année passée pour apaiser les tensions liées à la suppression de la quotidienne « Par Jupiter ».
Au-delà des bouleversements subis par l’émission d’humour politique, c’est le tableau d’ensemble, se dessinant ces derniers jours au gré des changements de grille annoncés ou pressentis, qui fait craindre aux journalistes « un virage éditorial plus large ».
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