Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par YVAN BALCHOY

02-05-24-  SCIENCE-PO BORDEAUX MONTRE QUE LA JEUNESSE DANS TOUTE SA DIVERSITE SE MOBILISE POUR LA PALESTINE. (YUNNES ABZOUZ-MEDIAPART)

https://www.mediapart.fr/journal/france/020524/sciences-po-bordeaux-montre-que-la-jeunesse-dans-toute-sa-diversite-se-mobi


L’Institut d’études politiques est devenu le point de ralliement d’un mouvement aspirant à fédérer le plus largement possible autour de la cause palestinienne. Du campus de l’école au défilé du 1er-Mai, récit de vingt-quatre heures placées sous le signe de la solidarité à Gaza. 

Yunnes Abzouz

2 mai 2024 à 09h13

 
 
BordeauxBordeaux (Gironde).– À peine tentent-ils d’ouvrir l’imposante porte vitrée de leur école, qu’ils sont freinés net par un agent de sécurité : « C’est fermé », leur indique-t-il en poussant la porte dans l’autre sens. Venu·es en petit nombre par grappes de cinq ou dix, ces étudiant·es bordelais·es s’étaient mis dans l’idée d’occuper symboliquement Sciences Po Bordeaux, la veille du 1er-Mai, en signe de solidarité avec la Palestine. Ils et elles ont pour la plupart trouvé porte close à leur arrivée, le directeur ayant décidé de fermer préventivement l’IEP.

Les plus déterminé·es, keffiehs palestiniens autour du cou et dans les cheveux, avaient pris leur précaution. Arrivé plusieurs heures avant l’heure de rendez-vous fixé pour ce qui s’annonçait comme un simple atelier-pancarte, un groupe est parvenu à déjouer les plans de l’administration et à s’installer dans l’atrium de l’établissement. Ils et elles en sortent une heure et demie plus tard sous les applaudissements de leur camarade, brandissant en trophée une lettre signée de la main du directeur. « Même si Sciences Po ne le veut pas, nous on est là, pour l’honneur de la Palestine et pour ceux qu’on assassine », chante fièrement la petite troupe d’une cinquantaine d’étudiant·es de la prestigieuse école girondine. 

Illustration 1Agrandir l’image : Illustration 1
Mobilisation des étudiants de Sciences Po Bordeaux pour la Palestine, le 30 avril 2024. © Photo Marion Parent pour Mediapart
Leur victoire du jour : le directeur s’est engagé à les recevoir jeudi 2 mai pour discuter de leurs revendications. Organisée au sein d’un comité indépendant qu’ils ont créé, les étudiant·es propalestinien·nes de Sciences Po Bordeaux réclament la fin des partenariats académiques avec les universités israéliennes, à l’image des mesures prises contre la Russie, et une prise de position claire de la part de leur institution « face au génocide en cours à Gaza ». 

Deux revendications, lancées d’abord depuis les grandes universités américaines comme à Columbia ou Harvard, et qui ont ensuite embrasé à la vitesse d’un feu de paille les campus des très réputés Instituts d’études politiques français.

Rien que pour la seule journée de mardi 30 avril, les étudiant·es de Sciences Po Rennes ont occupé leur école durant douze heures avant d’en être délogé·es par les CRS. À Strasbourg, les élèves ont bloqué l’entrée principale de l’IEP avec des poubelles et du matériel de chantier. Les mêmes scènes ont été observées à Sciences Po Grenoble et dans les campus délocalisés de Saint-Étienne et Menton, où la direction a décidé de fermer le campus jusqu’à nouvel ordre. 

D’un IEP à l’autre, les mêmes slogans recouvrent les façades des écoles, les mêmes mots d’ordre sont entonnés : « Israël assassin, Sciences Po complice », « Il n’y a plus d’université à Gaza » ou encore « Vive la lutte du peuple palestinien ». Les Sciences Po, où qu’ils se trouvent sur le territoire, deviennent les points de ralliement d’un mouvement étudiant qui dit « ne plus pouvoir rester les bras croisés face au génocide en cours à Gaza » et tentent désespérément de « secouer » leurs aînés. 

La mobilisation part d’un groupe WhatsApp
Mardi soir, à Pessac, sur le campus bordelais de Sciences Po, des morceaux de carton sont étalés sur le sol et préparés pour être transformés en pancarte aux couleurs de la Palestine. Les étudiant·es d’autres facs de la ville, certains muni·es de gros pinceaux, d’autres de bannières siglées du nom de leurs organisations politiques et étudiantes, sont venu·es prêter main forte aux étudiantes sciences pistes.

« L’idée est de faire front commun entre étudiants solidaires de la Palestine, énonce Yanis Jaillet, secrétaire générale de l’Union étudiante et scolarisée dans une université voisine. On le fait à Sciences Po, car c’est devenu un symbole, celui d’un grand établissement de formation des élites, qui se mobilise pour un cessez-le-feu à Gaza, en écho aux grandes facs américaines qui ont investi cette lutte. On montre que la jeunesse dans toute sa diversité, même la plus privilégiée, se mobilise pour la Palestine. » 

Illustration 2Agrandir l’image : Illustration 2
Mobilisation des étudiants de Sciences Po Bordeaux pour la Palestine, le 30 avril 2024. © Photo Marion Parent pour Mediapart
Des étudiantes de Sciences Po, assises sur un banc en face de l’école, en lisière d’un parc aux allures de terrain vague, refont le film des évènements survenus depuis le 7 octobre et l’attaque meurtrière du Hamas sur le sol israélien. Recouvertes de leur keffieh, elles se remémorent la création d’un groupe WhatsApp réunissant celles et ceux que les images en provenance de Gaza, montrant les corps mutilés d’enfants martyrisés, ont instantanément bouleversé·es et révolté·es.

Ensemble, ces étudiants et étudiantes en quatrième, troisième et première année conviennent de la création de « sciences Palestine », le comité de soutien à la Palestine des étudiant·es de Sciences Po Bordeaux, mis sur pied pour convertir cette rage en force d’agir. 

Les membres du comité racontent avec une pointe de fierté les quelques actions coup de poing menées avec succès, comme l’organisation en mars d’une journée de solidarité inter-IEP, ponctuée d’une vente de keffiehs, ou l’irruption d’une banderole « Israël assassin, Macron complice » en avril dans une conférence animée par la ministre chargée des relations avec le Parlement, Marie Lebec.  

« L’apathie de nos institutions face aux centaines de personnes tuées chaque jour à Gaza, c’est cette injustice qui nous pousse à nous mobiliser », s’électrise Mathis, membre du comité, qui refuse d’assumer, bien qu’il monopolise le mégaphone, tout autre rôle que celui de simple contributeur. « On ne veut pas de hiérarchie entre nous, on est une organisation horizontale, déclame-t-il. On ne souhaite pas non plus pour l’instant être reconnu comme association au sein de l’IEP, car même si ça nous octroyait des financements, ça nous obligerait à suivre les règles d’engagement fixées par la direction. »

Je vous conseille vivement de lire Mediapart pour vous libérer des miasmes de la matinale de Dimitri Pavlenko et de Pascal Praud, mercenaires de Mr Bollore.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article