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Publié par YVAN BALCHOY

© Photomontage Mediapart

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https://www.mediapart.fr/journal/france/160424/scandale-de-la-legion-d-honneur-des-nouvelles-decorations-suspectes


Scandale de la Légion d’honneur : des nouvelles décorations suspectes
L’ouverture d’une enquête judiciaire délie les langues sur le fonctionnement de la Légion d’honneur. Au cœur des questionnements : un lobbyiste immobilier, proche du grand chancelier Benoît Puga, qui entretenait des relations d’affaires avec des bénéficiaires de décorations.

Antton Rouget

16 avril 2024 à 15h38

 
 
L’affaireL’affaire ne fait que commencer. Une semaine après l’annonce de l’ouverture d’une enquête judiciaire portant sur les relations de l’ex-grand chancelier de la Légion d’honneur, le général Benoît Puga, avec un riche sénateur, Mediapart révèle les conditions douteuses dans lesquelles ont été attribuées d’autres décorations à la même période.

Ces informations mettent en lumière le rôle central joué par un consultant dans le secteur de l’immobilier, Julien Renault, qui a animé pendant des années un fonds de dotation chargé de recevoir les dons de mécènes. À partir de 2019, date de création de ce fonds dont il revendique la paternité, Julien Renault s’est vu confier la charge d’attirer des chefs d’entreprise pour qu’ils financent – à coups de chèques allant de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros – des opérations de rénovation de bâtiments de la grande chancellerie, située dans le VIIe arrondissement de Paris.

À travers ce système, certains donateurs ont-ils voulu bénéficier d’un accès privilégié leur permettant d’obtenir des décorations ? La question est renforcée par les relations d’affaires mises au jour par Mediapart entre des récipiendaires et le lobbyiste Julien Renault ou l’entourage du général Puga, ancien chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, ayant occupé les fonctions de grand chancelier de 2016 à 2023.


Parmi les chefs d’entreprise liés au responsable des levées de fonds apparaît le nom d’Éric Duval, président fondateur du groupe homonyme, classé parmi les plus grosses fortunes de France (pour une richesse estimée à 1,6 milliard en 2023), dont la fille et associée, Pauline Duval, a fait son entrée à 33 ans dans l’ordre national du Mérite (grade de chevalier), le 31 décembre 2020. Sa promotion s’est faite sur le propre contingent du grand chancelier, lequel lui a personnellement remis sa décoration quelques mois plus tard.

Or, d’après nos informations, Julien Renault – qui a proposé d’ouvrir son carnet d’adresses au profit du groupe Duval pour des dossiers immobiliers – s’est impliqué dans le suivi de la candidature de Pauline Duval. C’est d’ailleurs lui qui lui a annoncé qu’elle allait être décorée plusieurs mois avant la parution du décret officiel. Le lobbyiste s’est aussi renseigné auprès de la grande chancellerie sur la possibilité qu’Éric Duval, chevalier de la Légion d’honneur depuis 2014, puisse accéder à un grade supérieur (aucun dossier n’a été déposé, un délai de dix ans étant requis pour cette promotion). 

Au même moment, Julien Renault s’appliquait à mettre en relation le fondateur du groupe immobilier et le général Puga. En mai 2020, alors que la candidature de Pauline Duval pour l’ordre national du Mérite était déjà en projet, le lobbyiste s’est notamment félicité d’avoir organisé un déjeuner avec le grand chancelier et le chef d’entreprise, incitant ensuite ce dernier à effectuer des dons de plusieurs dizaines de milliers d’euros au fonds de dotation qu’il animait.

Des prestations pour les enfants du grand chancelier
Au cours de ses échanges avec Éric Duval, le lobbyiste a également fait le lien avec l’un des fils du général Puga, Guillaume, actionnaire et directeur général d’une entreprise spécialisée dans les installations thermiques. Laquelle société a justement été appelée, fin 2020, pour participer aux travaux de rénovation du siège du groupe Duval (2 000 mètres carrés dans le XVIe arrondissement de Paris), qui ont débuté l’année suivante.

Ces relations d’affaires avec une société dirigée par un des enfants du grand chancelier font écho, de manière symétrique, aux précédentes révélations de Mediapart sur les relations entre Benoît Puga et le sénateur et homme d’affaires Jean-Pierre Bansard, dont tout l’entourage ou presque a bénéficié de décorations. Dans ce cas aussi, le groupe de Bansard avait fait appel, pour une opération de rénovation d’un de ses immeubles, aux prestations d’un autre fils du grand chancelier, qui venait tout juste de créer son entreprise dans le bâtiment.

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