18-12-23- QUAND MANDELA PARLAIT DE LA PALESTINE A GAZA (MEDIAPART)
A lire cet article de Julien Salingue : Mandela à Gaza : "Si la seule solution est la violence, alors nous utiliserons la violence" paru sur son blog Résister à l'air du temps.
Mandela à Gaza : "Si la seule solution est la violence, alors nous utiliserons la violence"
Arrivée de Nelson Mandela à Gaza en octobre 1999/p>
Comme l'a rappelé Pierre Haski dans un article publié hier sur Rue89, les pays occidentaux n'ont pas toujours, loin de là, soutenu les combats de Nelson Mandela. Ce dernier leur a d'ailleurs à plusieurs reprises rendu la pareille en se démarquant nettement des positions des États-Unis et de l'Union européenne, comme lors de son voyage à Gaza en octobre 1999, durant lequel il a fait des déclarations, passées sous silence par la presse occidentale et peu connues aujourd'hui encore, alors qu'elles en disent long sur les positions politiques de celui qui est devenu le symbole de la lutte anti-apartheid.
En témoigne le discours qu'il prononce, le 20 octobre 1999, devant le Conseil Législatif Palestinien (Parlement) à Gaza (extraits vidéos ci-dessous). Comme le résume la dépêche de l'Associated Press publiée à l'époque, Nelson Mandela, tout en affirmant "sa sympathie pour le point de vue israélien", "[invoque] à plusieurs reprises la similitude entre la lutte des Palestiniens et des Non-blancs en Afrique du Sud [et se souvient] de cette époque où les deux mouvements étaient considérés comme des parias par la communauté internationale, période durant laquelle des liens solides ont été forgés entre Palestiniens et Sud-Africains".
Durant ce discours, il rappelle notamment ce qu'il a déclaré, quelques jours plus tôt, en Israël, au cours de rencontres avec Ehud Barak et Shimon Pérès, devant lesquels il a affirmé, entre autres, ceci : "Israël devrait se retirer des zones qu'il a prises aux Arabes : le plateau [syrien] du Golan, le Sud-Liban et la Cisjordanie". Engagement qui est, selon Mandela, le préalable à la reconnaissance par les États arabes "du droit de l'État d'Israël à exister à l'intérieur de frontières sûres". Et d'ajouter que "tout discours sur la paix restera creux tant qu'Israël continuera à occuper un territoire arabe" [1].
Discours de Nelson Mandela prononcé le 20 octobre 1999, devant le Conseil Législatif Palestinien (Parlement)
Devant le Conseil Législatif Palestinien, il reprend ce dernier point : "Je leur ai dit qu'il ne sert à rien qu'Israël parle de paix tant qu'ils continueront à contrôler les territoires arabes qu'ils ont conquis durant la guerre de 1967". Et de poursuivre en développant sa vision stratégique, expliquant notamment que la voie négociée et la paix doivent être la priorité, et qu'elles sont toujours préférables à au conflit. Mais, ajoute-t-il alors, "il faut choisir la paix plutôt que la confrontation, sauf dans les cas où nous ne pouvons rien obtenir, ou nous ne pouvons pas continuer, ou nous ne pouvons pas aller de l'avant. Si la seule solution est la violence, alors nous utiliserons la violence".