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Publié par YVAN BALCHOY

TANT QUE JUSTICE NE SERA PAS FAITE EN PALESTINE-ISRAEL  DES MASSACRES COMME COMME CELUI COMMIS PAR LE HAMAS CONTRE LES CIVILS ISRAELIENS INNOCENTS, CELUI AUTREFOIS COMMIS PAR DES  PHALANGISTES PSEUDO-CHRETIENS SOUDOYES N0N PAR DES JUIFS FIDELES A LEUR THORAH MAIS PAR DES SIONISTES, CE GENRE DE MASSACRE  INHUMAIN  HELAS RISQUE DE SOUILLER A NOUVEAU   LA TERRE SAINTE JUIVE ET PALESTINIENNE

MASSACRE DE SABRA ET CHATILE. LA MEME PHOTO POURRAIT ILLUSTRER LE NOUVEAU MASSACRE ANTI-JUIF CELUI-LA AUSSI SAUVAGE ET INHUMAIN.

MASSACRE DE SABRA ET CHATILE. LA MEME PHOTO POURRAIT ILLUSTRER LE NOUVEAU MASSACRE ANTI-JUIF CELUI-LA AUSSI SAUVAGE ET INHUMAIN.

 (PARU AUTREFOIS SUR CE BLOG BIEN AVANT LES EVENEMENTS TRAGIQUES D'AUJOURD'HUI AUTANT A CONDAMNER.)
 

 

C'était il y a 40 ans NE JAMAIS OUBLIER.
Sabra et Chatila. Genet « enjambait les morts comme on franchit des gouffres »
Quatre heures à Chatila est le texte écrit par Jean Genet qui a vu, le 19 septembre 1982, le camp de Chatila après le massacre de sa population. Publié pour la première fois en janvier 1983, ce texte inclassable, ni témoignage ni reportage, demeure quarante ans plus tard un hommage littéraire rendu au combat des Palestiniens.
Camp de Sabra, 19 septembre 1982 (STF/AFP)
Hiver 1983. Quatre heures à Chatila parait dans le numéro 6 de la prestigieuse Revue d’études palestiniennes, puis sera réédité chez Gallimard en 1991 dans L’Ennemi déclaré, sous la direction d’Albert Dichy, spécialiste de l’œuvre de Jean Genet.
Quand Genet arrive à Beyrouth le 12 septembre 1982 en compagnie de Leila Shahid, les combattants palestiniens réfugiés dans les quartiers ouest de Beyrouth ont accepté de quitter le pays. Deux jours après, le 14 septembre, le nouveau président libanais Béchir Gemayel, dirigeant de la droite chrétienne, est victime d’un attentat mortel au siège de son parti. À l’aube du 15 septembre l’armée israélienne entre dans la capitale et le soir, encercle les camps palestiniens de Sabra et de Chatila dans la proche banlieue.
Le 16 septembre, des éléments armés portant les uniformes de diverses milices chrétiennes libanaises pénètrent à l’intérieur des camps, avec l’aval des forces israéliennes, pour procéder à « un nettoyage de terroristes ». Surexcités par la mort de leur « leader », Bechir Gemayel, ils vont se livrer pendant deux jours et trois nuits à un massacre qui n’épargnera ni les enfants, ni les femmes, ni les vieillards, sans que les soldats israéliens, stationnés aux portes et surveillant les camps du haut de leur immeuble, n’interviennent et sans qu’aucune alerte ne soit donnée. Le nombre des victimes n’a jamais pu être déterminé, mais oscille entre 1 500 et 5 000 personnes.
Le 19 septembre, en compagnie de Leila Shahid et de deux photographes américains, Genet parvient à pénétrer dans le camp de Chatila en se faisant passer pour un journaliste. Les bulldozers de l’armée libanaise sont alors en train de creuser en toute hâte des charniers, mais les cadavres n’ont pas encore été enterrés. Seul, durant quatre heures, sous un soleil accablant, Genet arpente les ruelles. « J’enjambai les morts comme on franchit des gouffres », écrit-il. De retour à l’appartement où il réside, il s’enferme pendant 24 heures dans sa chambre, puis le 22 septembre, il rentre à Paris et rédige, durant le mois d’octobre, l’article qui paraîtra le 1er janvier 1983 dans la Revue d’études palestiniennes.
POÉTIQUE DE L’ACTION
Ce texte réputé inclassable est le plus souvent réduit aux circonstances qui l’ont vu naître ; ou alors lu comme le prélude à Un captif amoureux, qui sera écrit un an plus tard. Jérôme Hankins, l’auteur de Genet à Chatila, suggère d’y voir avant tout le lieu d’une révélation et d’une assomption :
C’est pendant les quatre heures passées sur les lieux d’un massacre, dans le labyrinthe tracé par l’encombrement de cadavres que le narrateur a trouvé un fil pour le guider hors du désert aveugle où s’épuisait depuis vingt ans son désir de créer : à Chatila, les temps successifs d’une vie se sont soudain tissés.
Et lui qui n’avait plus rien publié depuis Les Paravents en 1961 reprend alors un projet d’écriture en vue d’une publication — ce sera Un Captif amoureux, sorti un mois après sa mort en 1986.
En réalité, Genet articule un propos politique à une démarche littéraire qui tente de rendre compte du terrible spectacle qu’il est l’un des premiers Européens à découvrir, tout en ramenant au premier plan une allégorie révolutionnaire conçue comme une poétique de l’action. Il en résulte un texte en fragments, un collage littéraire de haute volée qui « tient » comme par miracle.
Albert Dichy, dans sa préface à l’édition de 1991 prévient le lecteur : Quatre heures à Chatila n’est pas un témoignage de ce que fut la découverte du massacre opéré entre le 16 et le 18 septembre 1982 par les milices chrétiennes des phalangistes lors de la guerre civile libanaise, avec l’autorisation de l’armée israélienne qui les regarda « nettoyer la ville des terroristes ». Car la platitude du témoignage en tant que fausse objectivité et retour du « réel » ne peut pas restituer le sens politique et humain profondément tragique de ce carnage. Il lui faut par conséquent emprunter les chemins de la création.
Écrire, ce n’est justement pas rapporter, ce n’est pas témoigner. C’est laisser parler les blancs entre les signes noirs de la page évoqués dans l’incipit d’Un Captif amoureux pour qu’ils suggèrent « une réalité plus forte que les signes qui les défigurent ». De même, d’entre les cadavres entassés surgit par bouffées l’histoire presque muette de la révolution palestinienne, sa poétique.
« LES MORTS SI NOMBREUX »
Le texte, divisé en six parties, n’en consacre que deux au terrible spectacle et ne commence pas par sa description, mais par une première évocation du séjour de six mois effectués par Jean Genet auprès de ceux qu’il nomme toujours « les fedayin » dans les montagnes de Jerash et d’Ajloun en Jordanie, entre octobre 1970 et avril 1971. Pour lui,
L’air du temps, la couleur du ciel, de la terre et des arbres, on pourra les dire, mais jamais faire sentir la légère ébriété, la démarche au-dessus de la poussière, l’éclat des yeux, la transparence des rapports non seulement entre fedayin, mais entre eux et les chefs. Tous, tous, sous les arbres étaient frémissants, rieurs, émerveillés par une vie si nouvelle pour tous, et dans ces frémissements quelque chose d’étrangement fixe, aux aguets, protégé, réservé comme quelqu’un qui prie sans rien dire. Tout était à tous.
C’est à ce moment-là, écrit-il, qu’il a compris la Révolution palestinienne, « la force de ce bonheur d’être » synonyme de beauté, la beauté verticale des combattants et leur étrange légèreté. Puis, dix ans passent. « Et soudain, Beyrouth-Ouest. » Et des monceaux de cadavres.
D’un mur à l’autre d’une rue, arqués ou arc-boutés, les pieds poussant un mur et la tête s’appuyant à l’autre, les cadavres, noirs et gonflés, que je devais enjamber étaient tous palestiniens et libanais. Pour moi comme pour ce qui restait de la population, la circulation à Chatila et à Sabra ressembla à un jeu de saute-mouton. Un enfant mort peut quelquefois bloquer les rues, elles sont si étroites, presque minces et les morts si nombreux.
Les corps morts des Palestiniens de Sabra et Chatila ne parleront plus. L’auteur aura beau aller très loin dans la description de leur décomposition, ils ne révèleront rien d’autre que cette sèche tautologie : ces cadavres sont des cadavres, et ceux qui les connaissaient eux-mêmes ne veulent rien en dire :
— Vous le connaissiez ?
— Oui.
— Vous l’avez vu mourir ?
— Oui.
— Qui l’a tué ?
— Je ne sais pas.
Aucun discours, aucun hommage ne leur sera rendu. Ils seront enterrés à la va-vite dans des charniers creusés le jour même par des bulldozers israéliens, tandis que le fossoyeur du cimetière détruit par une bombe s’inquiètera de la dispersion d’ossements plus anciens. Quatre heures à Chatila est peut-être leur seule oraison funèbre, et peut-être même que Genet en avait conscience au moment d’écrire son article.
TU N’AS RIEN VU À CHATILA
— Tu n’as rien vu à Hiroshima. Rien.
— J’ai tout vu. Tout
Genet mentionne plusieurs injonctions à « regarder » de la part de ceux qui le guident dans le camp. Un officier de l’armée libanaise qui contrôle son passeport lui demande encore :
— Vous venez de là-bas ? (Son doigt montrait Chatila.)
— Oui.
— Et vous avez vu ?
— Oui.
— Vous allez l’écrire ?
— Oui.
La demande palestinienne est insistante, Genet le rappellera plus tard dans un entretien avec Rüdiger Wischenbart et Leila Shahid : « Après les tueries de Sabra et de Chatila en septembre 1982 certains Palestiniens me demandèrent d’écrire mes souvenirs. […] lors de mon séjour à Vienne, je vis encore d’autres Palestiniens qui espéraient cette publication.
— Dis exactement ce que tu as vu, ce que tu as entendu. »
Mais « voir » n’aboutit jamais à « savoir ». Au plus près du dialogue de Marguerite Duras dans Hiroshima mon amour, Genet parle de la « vision invisible » de l’origine, des raisons et de la mise en œuvre des faits : « Je n’ai pas vu cette armée israélienne à l’écoute et à l’œil. J’ai vu ce qu’elle a fait », « le tortionnaire comment était-il ? Qui était-il ? Je le vois et je ne le vois pas ».
EN FINIR AVEC LES PALESTINIENS
Pour celui qui place en exergue de son texte une phrase attribuée au premier ministre israélien Menahem Begin devant le Parlement israélien : « À Chatila, à Sabra, des non-juifs ont massacré des non-juifs, en quoi cela nous concerne-t-il ? » la responsabilité israélienne dans l’exécution des Palestiniens à Sabra et Chatila par les Phalanges libanaises, si elle n’est pas précisément déterminée, est ainsi posée d’emblée comme une évidence. L’accusation passe par des propos rapportés, notamment ceux d’un certain « H. » :
Lui. — Nous accusons Israël des massacres de Chatila et de Sabra. Qu’on ne mette pas ces crimes sur le seul dos de leurs supplétifs Kataëb. Israël est coupable d’avoir fait entrer dans les camps deux compagnies de Kataëb, de leur avoir donné des ordres, de les avoir encouragés durant trois jours et trois nuits, de leur avoir apporté à boire et à manger, d’avoir éclairé les camps la nuit.
Quand parait Quatre heures à Chatila, la commission Kahane constituée en septembre 1982 pour enquêter sur les massacres a déjà rendu son rapport : il conclut à la non-responsabilité directe des Israéliens malgré, en gros, un « manque d’implication ». Des sources déclassifiées de ce rapport et du Mossad viennent cependant d’être mises en lumière par un article de Ronen Bergman paru le 22 juin 2022 dans le journal israélien Yediot Aharonot, qui confirme la coordination très étroite entre Israéliens et phalangistes dans l’objectif commun d’en finir avec les Palestiniens. C’est aussi ce que montre Seth Anziska, chercheur américain d’origine juive, dans son livre Preventing Palestine. Par la grâce de la création littéraire, Genet a pu s’autoriser quarante ans d’avance sur ces révélations...
Le poète, qui dit se sentir pour la première fois palestinien et haïr Israël, conclut son article par quelque chose qui résonne à la fois comme une promesse et une menace : d’autres fedayin semblables à ceux d’Ajloun mourront, c’est-à-dire qu’ils continueront d’exister
FRANÇOISE FEUGAS (ORIENT XXI)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Sabra_et_Chatila

Le massacre de Sabra et Chatila, commis contre des réfugiés palestiniens dans deux camps de Beyrouth, est une monstruosité de l'histoire. Une barbarie jamais étudiée, analysée comme la gravité l'exige. Trente ans après ce génocide scandaleusement jamais jugé, il n'est pas trop tard pour découvrir sa réalité.

Massacre de Sabra et Chatila : 40 ans après, l’horreur dans la bouche de survivants
Du 16 au 18 septembre 1982, entre 800 et 3 500 réfugiés palestiniens sont massacrés dans les camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth, par des milices chrétiennes libanaises, avec la complicité de l’armée israélienne. Quarante ans après, des rescapés racontent l’horreur qu’ils ont vécue

Les images qui commencent à circuler dès le 18 septembre 1982 provoquent une grande émotion dans le monde (AFP)
Par Paul Khalifeh à BEYROUTH, Liban
Published date: Jeudi 15 septembre 2022 - 08:25 | Last update: 1 year 4 weeks ago
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« Ils ont tué mes gendres… l’un par balle, l’autre à l’arme blanche ! » Le cri de détresse teinté d’effroi retentit encore dans les oreilles de Zouhour Accaoui, 40 ans après.

« Quand cette femme a surgi dans la rue en hurlant, personne ne l’a crue », se souvient cette rescapée du massacre de Sabra et Chatila. « Nous entendions de sourdes explosions et des coups de feu sporadiques mais nous étions loin de penser qu’un carnage méthodique se déroulait, froidement, quelques ruelles plus loin. »

Aujourd’hui assistante sociale pour l’ONG Beit atfal al-Soumoud (la maison des enfants de la résistance), elle garde gravée dans la mémoire chaque minute des 40 heures d’enfer qu’elle a vécues avec la population de réfugiés palestiniens du quartier de Sabra et du camp de Chatila, dans le Sud de Beyrouth.


VIDÉO : Il y a 40 ans, les massacres, toujours impunis, de Sabra et Chatila
Lire
Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1982, les tueurs se livrent à leur sordide besogne à la lueur des fusées éclairantes tirées par l’armée israélienne postée aux entrées des camps.

Le 18 à l’aube, une voix appelle en arabe par haut-parleur les habitants du quartier situé à la lisière de Sabra à se rassembler dans la rue.

« Ils sont entrés dans l’hôpital Gaza et ont poussé tout le monde dehors, y compris les membres du corps soignant, les blessés et les malades », raconte à Middle East Eye Zouhour Accaoui.

« Des hommes armés en uniforme vert olive avec l’insigne MP [Military Police] cousu à l’épaule et parlant arabe avec l’accent libanais étaient déployés en double haie. Nous étions plusieurs centaines de personnes. Après avoir séparé les hommes des femmes et des enfants, ils nous ont sommés de marcher vers le sud, en direction de la rue principale de Chatila. »

Des images insoutenables qui ont fait le tour du monde
Effrayée mais silencieuse, la foule est confrontée à l’horreur au bout de quelques dizaines de mètres. Des cadavres entassés les uns sur les autres, des corps désarticulés, des lambeaux de chair éparpillés, des femmes éventrées, des enfants la tête écrasée. La rue de Chatila n’est plus qu’un immense charnier pestilentiel.

« Ils invitaient les habitants à sortir de chez eux en leur promettant qu’aucun mal ne leur serait fait. Dans la rue, ils étaient massacrés à coups de hache ou de baïonnette », raconte à MEE Amina*, qui avait 10 ans à l’époque des faits. Elle a été sauvée par son père qui l’a cachée dans l’arrière-cour de leur maison, avant d’être abattu.

Zouhour Accaoui : « Ceux qui ont commis ce carnage ne pouvaient être des humains, ils ont tué tout ce qui respirait, y compris les animaux » (MEE/Paul Khalifeh)
Zouhour Accaoui : « Ceux qui ont commis ce carnage ne pouvaient être des humains, ils ont tué tout ce qui respirait, y compris les animaux » (MEE/Paul Khalifeh)


« La tuerie s’est déroulée presque en silence, c’est pour cela que les survivants avaient du mal à convaincre les habitants des autres quartiers à l’intérieur et à l’extérieur des camps de l’horreur qui se déroulait quelques rues plus loin. »

« Ceux qui ont commis ce carnage ne pouvaient être des humains, ils ont tué tout ce qui respirait, y compris les animaux », affirme Zouhour Accaoui. « Ils savaient parfaitement qu’il n’y avait plus aucun combattant dans les camps après l’évacuation du dernier contingent de fedayin, le 25 août. »


Après l’invasion israélienne du Liban le 6 juin 1982 et le blocus de Beyrouth, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait accepté d’évacuer de la capitale libanaise ses 15 000 combattants par voie navale. Les fedayin ont été dispersés dans les différents pays arabes et l’OLP a établi son siège à Tunis.

Les hommes emmenés vers une destination inconnue
Abou Mohammad se décrit comme un miraculé. Caché dans son échoppe dans la rue principale de Chatila, il était séparé des tueurs par un simple rideau de fer. « Pendant trois jours, j’ai été témoin de ce qu’aucun homme ne peut supporter », se souvient-il.

« Les supplications d’une femme qui se transforment en gargouillis après un coup de couteau dans la gorge, le bruit d’un crâne fracassé à coups de marteau, un coup de feu sec tiré à bout portant… J’ai tout entendu ! »

À plusieurs reprises, les tueurs sont tentés de défoncer le rideau de fer pour se servir dans l’épicerie. Ils ne passeront jamais à l’acte. Abou Mohammad reste recroquevillé pendant trois jours, affamé et assoiffé.

« Ils invitaient les habitants à sortir de chez eux en leur promettant qu’aucun mal ne leur serait fait. Dans la rue, ils étaient massacrés à coups de hache ou de baïonnette »

- Amina, rescapée

« Il me suffisait de tendre la main vers une étagère pour prendre une boîte de conserve ou une boisson. J’étais tellement terrorisé que je n’osais pas faire un geste », confie-t-il.

Chaque récit recueilli à Sabra et Chatila confirme et complète le précédent. La propension à aller dans les détails montre à quel point cet événement reste vivant dans l’esprit des habitants 40 ans après.

Chahira Abou Roudeina a perdu sept membres de sa famille dans le carnage, dont son père, son mari et des cousins. « Des hommes ont été conduits à la Cité sportive [située dans l’Ouest de Chatila] et d’autres ont été embarqués comme des moutons dans des camions et emmenés vers une destination inconnue. Beaucoup, séparés de leurs familles, n’ont jamais été revus », raconte-t-elle à MEE.

Lorsque les récits épouvantables commencent à s’ébruiter, les premiers journalistes, dont des Européens, parviennent à pénétrer à Chatila. Les tueurs sont contraints d’interrompre le massacre mais ils n’ont pas le temps d’effacer les traces de leur crime.

Jean-Marie Bourget et Marc Simon, sur place dès le 17 septembre, témoigneront de la barbarie qu’ils découvrent dans un ouvrage intitulé Sabra et Chatila, au cœur d’un massacre, publié en 2012, 30 ans après les faits.

Mais les images qui commencent à circuler dès le 18 septembre 1982 provoquent une grande émotion dans le monde.

Au Liban et en Israël, personne n’a jamais été jugé
Soumis à de fortes pressions, le gouvernement israélien consent à former une commission d’enquête dirigée par le président de la Cour suprême, Yitzhak Kahane.

Dans son rapport publié en février 1983, la commission conclut à la responsabilité directe des milices chrétiennes – Forces libanaises (FL), Phalanges libanaises (Kataëb) et milices du commandant dissident de l’armée libanaise Saad Haddad – et à la responsabilité indirecte d’Israël.

Le nom du ministre israélien de la Défense de l’époque, Ariel Sharon, sera associé de près au carnage par de nombreux journalistes et historiens. Le rapport Kahane jugera qu’il n’avait pas pris « les mesures appropriées » susceptibles d’éviter le massacre. Il démissionnera de son poste mais sera nommé, quelques jours plus tard, par le Premier ministre Menahem Begin, ministre sans portefeuille avec l’autorisation de participer aux réunions du cabinet restreint de sécurité.


Au Liban, aucune enquête sérieuse ne sera menée, surtout que le président de la République de l’époque, Amine Gemayel, frère du président Bachir Gemayel, assassiné le 14 septembre 1982 par un chrétien membre du PSNS (Parti social national syrien), était issu des rangs du parti des Phalanges, accusé d’avoir perpétré le massacre.

Chahira Abou Roudeina a témoigné deux fois devant un tribunal malaisien. Depuis, elle n’obtient plus de visa pour aller rendre visite à son fils en Europe (MEE/Paul Khalifeh)
Chahira Abou Roudeina a témoigné deux fois devant un tribunal malaisien. Depuis, elle n’obtient plus de visa pour aller rendre visite à son fils en Europe (MEE/Paul Khalifeh)

Le rôle d’Ariel Sharon dans le carnage est de nouveau pointé par des enquêtes journalistiques au début des années 2000. Des dizaines de survivants et des proches des victimes déposent des plaintes contre le dirigeant israélien, devenu entre-temps Premier ministre. Au nom du principe de la justice universelle, des tribunaux belges acceptent d’instruire le dossier avant de se rétracter.

L’ancien chef des Forces libanaises, Elie Hobeika, se déclare prêt à témoigner. Il sera assassiné en janvier 2002 à Beyrouth dans des circonstances jamais élucidées.

En 2012, un chercheur américain de l’University College de Londres, Seth Anziska, souligne dans un article publié par le New York Times le rôle des États-Unis dans le massacre. Il écrit qu’à la suite d’une réunion le 17 septembre 1982 entre le diplomate américain Morris Draper et l’ambassadeur à Tel Aviv Sam Lewis, d’une part, Ariel Sharon et des chefs de l’armée israélienne de l’autre, « les Israéliens obtiennent des Américains le maintien des miliciens phalangistes dans les camps pour encore 48 heures ».

Après le départ des combattants palestiniens, une force multinationale composée de soldats américains, français et italiens, déployée pour superviser l’accord de cessez-le-feu conclu entre l’OLP et Israël sous l’égide des États-Unis, avait plié bagage le 11 septembre.

Les camps devaient être placés sous la protection de l’armée libanaise, mais au lendemain de l’assassinat de Bachir Gemayel, l’armée israélienne a occupé l’Ouest de Beyrouth, violant ainsi un engagement de ne pas entrer dans cette partie de la capitale. Le 15, les Israéliens, postés aux entrées des camps de Sabra et Chatila, ont laissé entrer des centaines de miliciens chrétiens venus perpétrer le massacre.

UNE SEULE REPONSE A SES MASSACRES AU-DELA DE DECISIONS DE JUSTICE IMPERATIVES, METTRE FIN A L'INJUSTICE QUI TOUCHE PLUSIEURS MILLIONS DE PALESTINIENS, PRESQUE LA MOITIE DE LA POPULATION DE TERRE SAINTE DONT 2 MILLIONS PARQUES CONCENTRATIONNELLEMENT A GAZA. RENDRE AUX PALESTINIENS LEUR TERRITOIRES  AUTANT DU COTE DES PALESTINIENS ET SE RECONNAÎTRE MUTUELLEMENT.

13-10-23- PAIX ET JUSTICE EN TERRE SAINTE !

Qui peut expliquer l'évolution en surface des territoires concédés de plus en plus chichement aux Palestiniens (en vert) sans être confronté à un nationalisme plus qu'envahissant.. J'attends que le Président Macron cesse de répéter mollement la préférence de la France pour la solution à deux états  en constatant que seul Israêl  continue à gouverner plus qu'autoritairement les Palestiniens sur leur propre territoire. (des dizaines de milliers de victimes civile ou résistantes comme nos maquis autrefois.) 

Il est temps d'inciter,au risque de sanctions, Israël à rendre au Palestiniens (environ 6 millions pour 7 millions de Juifs) leur juste place en Terre Sainte à côté d'eux ou si posssible avec eux. (YB)

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