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Publié par YVAN BALCHOY

Conférence d'Albert Jacquard à Mouscron le 5 mars 2007

 

 

 

Bien entendu vous trouverez ici non un résumé tout à fait objectif de cette conférence mais ce que j'en ai retenu avec bien entendu ma propre subjectivité. J'espère être resté fidèle à l'essentiel de la pensée du grand biologiste, philosophe et surtout homme d'action français.

 

 

 

Albert Jacquard commence par dresser un exposé scientifique sur l’origine de l’univers et de la vie. Il n’est pas question dans ce blog de reprendre l’ensemble de ses idées sur l’évolution depuis le grand Bang initial jusqu’aujourd’hui.

Nous avons été formés pour la plupart sur l’importance de la différence entre le vivant dont nous faisons partie et le non vivant le caillou par exemple. La biochimie aujourd’hui rappelle que sous sa forme la plus élémentaire entre la matière non vivante et la matière vivante, tout résulte de la capacité de se dédoubler. Il y a des molécules qui peuvent se dédoubler et c’est de cette capacité de dédoublement qu’est née toute l’histoire de la vie jusqu’à nous. C’est à partir de cette grande unité de la matière vivante et non vivante qu’A. Jacquard rassemble en une grande famille tout la création « vivante » ou « non vivante » Et il rappelle St François d’Assise qui parlait de sa sœur la « goutte d’eau ».

Alors où est-elle la grande différence dans l’univers. Le biologiste français la voit davantage dans le conscient et l’inconscient faisant ainsi de l’homme un être tout à fait à part sans pour autant la séparer du reste de l’univers.

Albert Jacquard n’aime ni les cocardes ni les frontières et cela vaut entre les nations, les pays du nord et du sud, mais aussi dans un même pays entre les favorisés et les non favorisés. Je crois que dans tous les domaines Albert aimerait des solutions « sans frontières », étudiants sans frontières, médecins sans frontières, travailleurs sans frontières etc. etc. Nous verrons plus loin dans la partie questions-réponse comment il est surtout choqué par ce mot à la mode « Compétition » « compétitivité » adulé en notre union européenne et par notre premier ministre. A. Jacquard  considère ce mot non seulement comme négatif, dangereux mais criminel.

C’est à partir de ce constat je pense qu’il tire les fondements de son engagement par exemple pour les sans papier, les sdf.

Cette manière de voir donne une grande importance cosmique à la société humaine responsable du devenir positif ou négatif de l’univers.

Pour ma part je serais un peu plus réservé que lui sur la dimension qualitative de la conscience; Je suis pour ma part persuadé que la conscience n’est pas un tout ou rien, elle est présente de bien des façons différentes dans la gente animale et qui n’a pas découvert dans son chien, dans son chat, dans certains animaux dit sauvages une conscience avec laquelle nous pouvons parfaitement communiquer.

Albert Jacquard reprenant les théories d’Einstein notamment à propos du temps  et de sa relativité les rapproche de certains écrits de St Augustin pour qui le temps n’existerait sans changement, sans mouvement, sans évènement. Un exemple parlant à propos de notre sensation du temps passé qui n’est pas la même lors de notre jeunesse et de notre vieillesse.

Un enfant qui passe d’un an a deux ans double sa vie tandis qu’un centenaire qui passe de 100 ans à 101 ne progresse que de 1%. La progression de l’âge ne doit pas se calculer en système décimal mais en système logarithmique. Ainsi un enfant de 10 ans a un logarithme d’âge de 1 et un centenaire de 2. On pourrait en ce sens dire qu’un enfant de dix ans a déjà en un sens vécu la moitié de sa vie et entre sa conception et ses dix ans il y a comme une sorte d’éternité de temps derrière lui.

 

 

 

Voici quelques éléments bien incomplets des conférences d’Albert Jacquard. J’aimerais vous donner à présent quelques échos des questions-réponses entre le public et lui, partie peut-être plus accessible pour le public mouscronnois où j’ai davantage retrouvé l’Albert Jacquard défenseur des sans papiers et des sdf que nous retrouvons si souvent à la radio ou sur le petit écran ou mieux encore sur le terrain.

Albert Jacquard déteste tout ce qui de près ou de loin ressemble à de la compétition qu’il juge criminelle. Il n’hésite pas à rapprocher les mots dealer et leader pour mieux se faire comprendre et en l’écoutant je pense à la conférence européenne de Lisbonne qui veut recentrer  toute la communauté européenne sur le projet de dépasser les USA en compétitivité ce qui implique d’énormes sacrifices surtout bien entendu pour les plus faibles.

Albert Jacquard, c’est clair, n’est pas un individualiste, il pense que toute vraie solution humaine est collective. Il aime prendre son temps dans toute recherche et n’a pas honte de demander à son voisin de l’aide pour progresser.

Je vous ai dit qu’il déteste la compétitivité, les concours même s’il trouve normal les examens qui servent à mesurer les capacités à exercer une mission. Il est donc tout à fait opposé par exemple au numerus clausus des médecins etc.… Si à un examen 60% réussissent ou 10 % tous ceux qui sont capables de devenirs bons médecins doivent pouvoir le devenir.

Il n’aime pas le mot croissance qui évidemment est un non sens aujourd’hui au niveau de la terre. Nous avons consommé en deux siècles une énergie qui s’est constituée en 200 millions d’années : vouloir une croissance forte pour l’union européenne ne peut se réaliser qu’au détriment par exemple des pays plus pauvres d’Afrique ou d’Asie et puis la course à la croissance c’est se jeter contre un mur.

Il est temps, Albert Jacquard, le répète, de tout penser en termes collectifs, en termes « sans frontières »

Si par exemple beaucoup deviennent médecins il faut se rappeler que des pays manquent cruellement de soins de santé. Il n’est pas concevable qu’à Bruxelles on ait un médecin en chaque petit quartier et dans certains pays un par grande province. On sent bien qu’avant d’être français Albert Jacquard est citoyen du monde et il nous engage non pas à le suivre comme on suit un maître mais à inventer avec lui un nouveau monde basé en tout cas pour l’instant sur la décroissance, une sorte de globalisation à l’envers non pas par la concentrations des richesses et du pouvoir dans un nombre de pays et même d’individus de plus en plus restreint mais au contraire créer une société où l’on veut être excellent mais sans  chercher plus à être le premier, où on ne cherche plus à concentrer en ses mains aux mains de sa communauté, des richesses et des énergies qui appartiennent à tous les hommes.

Bien entendu cette humanité sans frontière, cette « humanitude » (il n’y a pas que Ségolène Royale qui crée de nouveaux mots), Albert Jacquard avoue qu’elle n’est pas une solution toutes faite ;  il entend montrer que la société, la terre de demain ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui.

Il accepte d’être défini comme un utopiste.

 Mais l’utopie, à ses yeux est un projet réalisable qui n’a pas encore été réalisé : un exemple une égalité réelle face aux soins de santé pas seulement chez nous bien sûr, à l’échelle de la planète.

 L’utopie est comme une étoile lointaine, une direction à prendre pour rendre plus humaine, plus habitable, plus belle la terre vivante et non vivante qui nous abrite et que nous avons pour devoir de rendre intacte pour tout qui sera demain.

 

 

 

 

Yvan Balchoy

yvanbalchoy13@gmail.com

http://poete-action.ultim-blog.com

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