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Publié par YVAN BALCHOY

Du renoncement au souci de soi

Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme, Zineb Fahsi, Textuel, 2023, 208 p., 18,90 €.

Mensuel N° 359 - Juin 2023

 
 
 
 
Du renoncement au souci de soi

Zined Fahsi enseigne le yoga mais, sans nier les bienfaits de cette pratique, s’étonne de la manière dont elle peut être mise au service aujourd’hui d’idées très peu conformes à son origine. Le yoga traditionnel est né en Inde au 1er millénaire av. J.C. Dans les marges de la société védique, des sectes bouddhistes et jaïnistes aspiraient à se libérer du cycle des réincarnations en pratiquant l’ascèse, la méditation et quelques postures corporelles. Le terme lui-même apparaît au 4e siècle apr. J.C. pour désigner ce travail spirituel et corporel, à destination d’une élite d’hommes renonçants. La technique se développe au fil des siècles et est adoptée par les hindouistes, les bouddhistes et les musulmans d’Inde, le nombre de postures passant progressivement de quinze à cent.

À la fin du 19e siècle, découvertes par l’Occident, ces pratiques s’hybrident avec la gymnastique éducative, les psychothérapies et l’eugénisme. Aux États-Unis, l’occultisme et l’ésotérisme, avec notamment la société théosophique et le mouvement paraprotestant Nouvelle pensée, jouent un rôle essentiel dans la réinterprétation moderne du yoga. Ce dernier reçoit l’appui de maîtres spirituels hindouistes comme Vivekananda, fondateur de la mission Râmakrishna.

Durant les années 1950-1970, il est adopté par les acteurs de la contre-culture américaine : les écrivains beatniks, puis les hippies et le mouvement new age, qui le voient comme une pratique de santé alternative à la médecine conventionnelle, et un remède aux maux de la modernité.

Dans les années 1980, le yoga devient une pratique de masse, en même temps que le fitness. La culture physique, le développement personnel, de concert avec le yoga ou la méditation, sont encouragés à la Silicon Valley. Faire du yoga est alors présenté comme un moyen de réaliser son propre potentiel dans un monde dominé par le marché, où chacun est responsable de son bonheur ou de son malheur. Pour l’auteure, il est temps de promouvoir une conception plus humaniste et moins individualiste de cette pratique, qui n’incarne plus aucune forme d’alternative au modèle dominant.

 

.https://www.scienceshumaines.com/du-renoncement-au-souci-de-soi_fr_46030.html

NOTE D'YVAN BALCHOY

Quand un art ou une science né dans le monde spirituel, il y a très longtemps,devient mode dans notre monde mercantile, il y a grand risque d'affaiblissement  du message et surtout de ses effets bénéfiques . Le yoga mérite-t-il le jugement un peu sévère de cet article ? Je le demanderai à un de mes proches qui non seulement le pratique mais l'enseigne avec talent  et bienveillance. (YB)

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