08-04-23- NOTRE AME (ANIMA) SUBTILISEE PAR LE MATERIALISTE (C'EST SON DROIT) DE MICHEL ONFRAY
« L’histoire de l’âme est l’histoire de l’idée que l’homme se fait de lui-même face à la mort. Des premiers hommes qui découvrent les cycles de la nature aux derniers que nous sommes qui envisagent le posthumain en dehors de la vie sur terre, en passant par les hommes des pyramides, de l’agora, du forum, de l’église, avant d’en arriver à celui du supermarché planétaire, c’est cette odyssée que je me propose de raconter. De l’âme immatérielle à l’âme numérique, tout converge vers la possibilité d’un posthumain inaugural de l’inhumain. Cet avenir est déjà notre présent. » Michel Onfray
https://www.youtube.com/watch?v=nLHYDaC5zCA
Raconter l’histoire de l’âme, des premiers papyrus sur lesquels des scribes anonymes tracèrent des signes au calame à l’ensemble des datas que nous laissons derrière nous, de Summer et Babylone au transhumanisme, en passant par les traités, codex, tableaux, vitraux, retables et livres saints gréco-latins et judéo-chrétiens. C’est à cette gageure que s’est attaqué avec bonheur Michel Onfray dans son dernier essai, Anima (Albin Michel) : du nom latin de ce « principe de vie et de pensée de l’homme, fréquemment opposé au corps » (Larousse).
https://www.lesoir.be/505893/article/2023-04-06/michel-onfray-la-recherche-de-lame
NOTE D'YVAN BALCHOY
Évidemment un penseur, peut-être philosophe qui réduit l'univers à la matière ne verra dans l'âme que ce qui est peut-être le sommet des mécanismes physiques mais s'il est sincère il devra bien reconnaître que ses conclusions découlent de son principe initial.
Pour ma part, si je me dis croyant, je serai aussi d'accord que ma démarche, comme le grand Dostoïevski l'avait bien compris, ne relève pas de la certitude du 2 et 2 font 4. Si je crois, c'est donc que je ne suis pas certain de façon mathématique mais dans ma vie beaucoup de choix vitaux pour moi n'en relèvent pas non plus. Quand on choisit d'épouser un être aimé, la confidence qu'on ressent est à la fois ne peut se réduire à une équation mathématique mais m'engage de façon plus totale.
Croire, c'est un peu le contraire d'être sûr et certain.
Dans ses tergiversations sur l'anima, Monsieur Onfray a opposé Platon qui met l'idée d'une réalité, qui fait partie du monde d'en haut avant sa réa:lité matérielle, le monde d'en bas alors qu'Aristote réfuterait ce monde d'en haut pour ne s'intéresser au matériel terrestre.
Bien entendu Onfray est plus Aristotélicien que Platonicien mais Saint Thomas d’Aquin, croyant profond n'en n'a pas moins ordonné sa théologie à partir du monde aristotélicien.
Je pense effectivement qu'il y a deux types de certitudes qui, contrairement à Onfray, ne se contredisent pas mais se complètent.
Les choisir ou les rejeter ne relève pas nécessairement d'une logique rationnelle mais c'est un primo-choix déjà lié au rationnel et à l'affectif de ;la pensée à partir duquel on ouvre ou on restreint l'étendue des possibles.
Notre philosophe de ce jour à propos de la religion reprend la dialectique d’Auguste Comte pour qui la peur de la mort est à l’origine du monde religieux dès les temps préhistoriques.
On peut retourner l'argument en affirmant que le caractère religieux de toutes les sociétés humaines dès leur origine fait de l'homme un animal religieux par nature et que l'athéisme, qui vient ensuite ressort d'une liberté qui veut modeler à sa guise le monde où il vit.
Je sais qu'ainsi je ne convaincrai pas Michel Onfray puisqu'à l'origine de nos argumentations, nos chemin d'idées divergent profondément.
Je pense pour ma part que cet ordre merveilleux, que la science peu à peu, découvre et explique n 'est pas une affaire de hasard mais nous met en tête l'idée d'une intelligence créatrice et ordinatrice que même Voltaire acceptait en disant que le monde est une merveilleuse horloge qu'il n'imagine pas sans horloger.
Mon père me répètait souvent qu'un peu de science éloigne de Dieu et que beaucoup de sciences nous en rapprochent.
Mais si je crois qu'une forme de déisme est rationnelle contrairement à ;l'auteur de l’anima, je serai d'accord avec lui que ce raisonnement ne prouve aucunement la vérité des religions qui entendent nous relier à ce Créateur.
Je ne me sens croyant que parce que je crois à l'authenticité de ce que me révèle cet Évangile et ce qu'il nous révèle à partir de ce Créateur qui s'y révèle rempli d'amour et respectueux de la liberté de chaque humain.
Ce qu'a écrit, Michel Onfray, présente, j'en conviens un certain intérêt mais je me demande ce qui en restera dans vingt ou trente ans alors que le Bonne nouvelle de Jésus continue à enflammer des femmes et des hommes après 2000 ans.
Je pense que comparées au Merveilleux destin humain que nous peignent des évangélistes, contemporains de ce Jésus de Nazareth, les affirmations du philosophe français ne sont qu'une sorte de Reader-Digest d'une philosophie qui s'est auto-amputé de l'anima; ce souffle,qui n'est pas qu'un épiphénomène de la matière, mais une création unique du Maître de l'univers.
Je n'en suis pas plus sûr comme deux et deux font quatre que le grand écrivain russe des Frères Karamazov, mais j'y crois bien plus que je ne crois aussi pourtant à la composition chimique de l'eau que j'accepte pourtant comme une vérité réelle certes mais insuffisante à devenir pour moi Raison de vivre.
Yvan Balchoy