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Publié par JACQUES ALLARD

Ce 25 novembre, le pape François s'exprimait sur Telegram à propos de l'Holodomor : "Prions ensemble pour la paix, avec une pensée particulière pour le peuple ukrainien. Ce samedi est l'anniversaire du terrible génocide de Holodomor. Prions pour tant d'enfants, de femmes et de personnes âgées qui subissent aujourd'hui le martyre de l'agression."
(https://t.me/parolesdupape)
Ne peut-on s'interroger sur les sources d'information dont dispose le pape ?
Les recherches et le regard d'un historien peuvent donner un autre éclairage sur cette question historique.

Les historiens bourgeois affirment que cette famine a été organisée pour mater les mouvements nationalistes ukrainiens, ainsi que l'Ukraine tourte entière, puisqu'elle se serait opposée à la politique de l'URSS.

Quant à l'Eglise catholique, se positionne-t-elle toujours aujourd'hui dans la vision bourgeoise, anti-russe et anti-soviétique ?  Découvrons cela ensemble dans les documents ci-après...

 

La propagande capitaliste est partout, dans les médias, dans les écoles ou dans la culture.Cette propagande omniprésente bien que fallacieuse est très souvent infondée mais son empreinte a marqué les consciences et les mentalités. Afin de nous laisser du temps pour produire d'importantes vidéos, nous vous proposons pour cette été une série de quatre épisodes qui ont pour but de démonter quelques un de ces mythes produits par les capitalistes pour nuire à l'idéologie communiste, et ce en quelques minutes ! Ce premier épisode va traiter de l'Holodomor, la famine ukrainienne qui a eu lieu de 1932 à 1933 souvent présenté comme étant une famine intentionnelle provoquée par Staline. Sources: https://leohezhao.medium.com/myth-of-... https://www.persee.fr/doc/cmr_1252-65... https://www.garethjones.org/tottlefra... https://eastsidemarxism.files.wordpre... https://msuweb.montclair.edu/~furrg/t... Famine et transformation agricole en URSS - Mark Tauger Mark Tauger, "Grain Crisis or Famine? The Ukrainian State Commission for Aid to Crop Failure Victims and the Ukrainian Famine of 1928-29 https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacr... / http://nawolyniu.pl/ksiazki/pliki/194... https://fr.wikipedia.org/wiki/Armée_i... https://fr.wikipedia.org/wiki/Organis... http://www.readmarxeveryday.org/blood... Le livre ''un autre regard sur Staline de Ludo Martens: http://marxisme.fr/download/Ludo_Mart...

(https://www.youtube.com/watch?v=127MZFcTsQE)

 

 
 
 

(liste de diffusion d'Annie Lacroix-Riz -- www.historiographie.info)

Chers amis,

La sanctification de l’Holodomor s’apprêtant à devenir loi allemande (avec sanctions pénales y afférentes contre ceux qui « nieraient ou minimiseraient » le génocide allégué), avant de se transformer éventuellement en loi française et « européenne », je me permets de vous communiquer le courriel que je viens d’adresser aux amis de l’excellent site critique german-foreign-policy.com

Bien cordialement,
Annie Lacroix-Riz

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Chers amis,

J’ai apprécié, comme d’habitude, votre très bon article de ce matin, https://www.german-foreign-policy.com/news/detail/9096, sur le thème de l’Holodomor et la signification politique de son déploiement depuis les années 1980. Mais cet historique mérite prolongement.

Ce thème de propagande germano-vatican, adopté par tous les amis du Reich hitlérien (dont la Pologne de Pilsudski et Beck) a commencé juste après que la famine ou la grave disette a été stoppée par l’excellente récolte de l’été 1933, et que, concernant les victimes de la famine, le chiffrage est d’autant plus difficile que, manifestement, le départ n’est pas fait entre les morts et l’exode rural, phénomène particulièrement caricatural dans la très mauvaise thèse de Mme Ohayon, La sédentarisation des Kazakhs. Collectivisation et changement social (1928-1945), Paris, Maisonneuve et Larose, 200, dont vous trouverez ci-joint un commentaire, avec quelques autres pièces, celle-ci incluse : https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf. Ce dernier texte, qui cite de nombreux textes d’archives, souligne le rôle pionnier du photographe-historien Tottle Douglas, Fraud, Famine and Fascism. The Ukrainian Genocide Myth from Hitler to Harvard, Toronto, Progress Book, 1987.

L’affaire court en France depuis 2004 (où l’association cléricale « Ukraine 33 » s’est déchaînée contre mes enseignements de concours à Paris), elle s’est poursuivie sans obstacle depuis lors, après un petit temps d’arrêt en 2006, et, en 2017, elle a donné lieu à une démonstration remarquable de la lâcheté des universitaires français informés (voir ma Lettre à Delphine Bechtel, 17 mars 2017, et « Les banderistes ukrainiens et l’université française », Complété 11 juin 2018).

La « réécriture de l’histoire » dont vous avez traité est d’autant plus décisive que, précisément, le mythe de l’Holodomor est né à partir de l’été 1933 en Ukraine occidentale sous gestion polonaise et que, jusqu’aux campagnes récentes que vous évoquez, les seules régions ukrainiennes soumises à la grave crise agricole, c’est-à-dire celles de l’Ukraine soviétique de l’avant-1939, n’en avaient conservé aucun souvenir (avec, selon les estimations, de 3,5 à plus de 10, à la suite de Robert Conquest), et le Kazakhstan (Mme Ohayon le déplore) pas davantage…

Les méthodes employées à propos des prétendues photos de la famine de 1932-33 sont exposées dans mon courriel à Jean-Jacques Marie, un des universitaires trotskistes les plus violemment engagés contre les « staliniens » d’URSS et d’ailleurs depuis des décennies. Ce courriel est mentionné (http://www.reveilcommuniste.fr/article-annie-lacroix-riz-repond-a-l-historien-trotskyste-jean-jacques-marie-biographe-de-staline-55479078.html) dans l’article de Laure Daussy. Otto Schiller, « attaché agricole à l’ambassade d’Allemagne à Moscou », dont il est grandement question dans https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf, a pris sans répit des photos : il le signale à plusieurs reprises dans la correspondance des archives britanniques reproduite in The Foreign Office and the Famine. British documents on Ukraine and the Great Famine of 1932-1933, Ontario, The Limeston Press Kingston, 1988, ouvrage édité par Marco Carynnyk, Lubomyr Y. Luciuk et Bohdan S. Kordan, hérauts de la « faminologie » financés par les associations ukrainiennes du Canada, fort actives dans les années 1980 de l’offensive Reagan contre l’URSS et depuis (financement mentionné p. L et LI). Où sont donc les photos de 1933 de Schiller, jamais publiées ?

Amitiés,
Annie


Vous recevez ce courrier car vous êtes abonné à la liste de diffusion d'Annie Lacroix-Riz -- www.historiographie.info

 

Berlin et "l'Holocauste ukrainien"

Le Bundestag veut déclarer la famine en Ukraine de 1932/33 comme étant un génocide, reprenant ainsi des positions politiquement motivées du milieu de l'ex-collaboration ukrainienne avec la NS.

28 Nov 2022

BERLIN/KIEV (Propre rapport) - Le Bundestag allemand veut déclarer génocide la famine qui a frappé l'Ukraine en 1932 et 1933, reprenant ainsi une classification politiquement motivée des milieux de l'ex-collaboration NS ukrainienne. C'est ce qui ressort des recherches menées par des historiens. Selon ces derniers, l'affirmation selon laquelle la famine est un "holocauste ukrainien" volontairement provoqué est née dans l'exil ukrainien au Canada, où d'anciens collaborateurs nazis donnaient le ton. A la fin des années 1980, cette affirmation a été regroupée dans le mot nouvellement créé d'"Holodomor". Les historiens la rejettent dans leur grande majorité, notamment parce que la famine a touché les populations des régions agricoles de toute l'Union soviétique. Le Bundestag veut adopter sa résolution sur l'"Holodomor" dès ce mercredi. Cela risque également d'avoir de graves conséquences en politique intérieure : Vendredi, le Bundesrat a approuvé le dernier durcissement du §130 du code pénal allemand, selon lequel "l'approbation publique, la négation ou la minimisation grossière" de crimes de guerre ainsi que de génocide sont désormais punissables.

La famine

L'objet de l'initiative du Bundestag est la famine dévastatrice qui a frappé l'Union soviétique en 1932 et 1933. Elle a eu plusieurs causes. En 1931, une sécheresse, puis d'autres conditions météorologiques défavorables avaient sérieusement endommagé les récoltes. Cela s'est produit lorsque la collectivisation de l'agriculture, lancée en 1929, a provoqué des tensions et qu'une telle quantité de céréales a été évacuée des régions de production pour approvisionner les ouvriers de l'industrie et assurer les exportations, qu'une grave pénurie s'y est produite. C'était le cas dans toutes les principales régions céréalières de l'Union soviétique - outre la principale région de production, l'Ukraine, certaines parties de la Russie ou du Kazakhstan. On estime que la famine a fait entre six et sept millions de morts en Union soviétique, dont environ 3,5 millions dans la plus grande région céréalière - l'Ukraine - et 1,5 million au Kazakhstan, auxquels s'ajoutent d'innombrables victimes en Russie et dans d'autres régions de l'Union soviétique. Par rapport à la taille de la population, c'est le Kazakhstan, et non l'Ukraine, qui a enregistré le plus grand nombre de morts pendant toute la période de la famine. Les historiens spécialisés évaluent différemment la responsabilité du gouvernement soviétique, mais seule une petite minorité, généralement très à droite, considère qu'il s'agit d'un génocide ciblé.

Dans le milieu des anciens collaborateurs nazis

C'est au début des années 1980 que la famine en Ukraine est devenue pour la première fois un sujet de discussion et un moyen de propagande politique auprès d'un large public, et ce au sein de la communauté ukrainienne en exil au Canada, dans laquelle les collaborateurs ukrainiens des nazis donnaient clairement le ton. Comme l'historien Per Anders Rudling de l'université de Lund l'avait déjà décrit il y a des années [1], le débat sur la Shoah, qui s'est intensifié après la diffusion de la série télévisée Holocaust en 1978, était à l'origine de cette situation. Dans ce contexte, des collaborateurs ukrainiens du régime nazi au Canada ont craint d'être pris pour cible par le public et les autorités d'enquête et ont lancé une sorte de contre-offensive en déclarant - comme le décrit Rudling - que la famine de 1932/33 était un soi-disant meurtre de masse ciblé, un génocide. Les lignes de démarcation entre l'activisme politique et la science se sont alors brouillées : Ainsi, dans les années 1980, un vétéran de la division Waffen-SS Galicie aurait dirigé l'association locale des traditions à Edmonton, au Canada, aurait fait partie du conseil d'administration de l'Institut canadien d'études ukrainiennes et aurait été chancelier de l'Université d'Alberta[2]. Dans un premier temps, on aurait parlé de "l'Holocauste de la famine" ou de "l'Holocauste ukrainien" ; à la fin des années 1980, le terme "Holodomor" serait apparu.

L'image historique de l'exil

Rudling décrit en outre comment, après l'effondrement de l'Union soviétique, l'historiographie de l'exil ukrainien est devenue dominante en Ukraine. Certes, l'exil ukrainien - contrairement à celui des pays baltes - n'a pas réussi à conquérir des positions de pointe au sein de l'Etat ukrainien, constate Rudling. Mais les historiens ukrainiens en exil sont parvenus en très peu de temps à supplanter l'ancienne historiographie soviétique. Ainsi, la vision du monde dominante en exil, fortement marquée par les collaborateurs nazis, selon laquelle les collaborateurs nazis de l'OUN et de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) devaient être considérés comme des "combattants de la liberté" héroïques et la famine de 1932/33 comme un "génocide", a été transmise à l'historiographie en Ukraine même. Elle a reçu la consécration de l'Etat sous le président Victor Iouchtchenko, écrit Rudling[3]. Iouchtchenko, arrivé au pouvoir lors de la "révolution orange" de 2004 avec le soutien massif de l'Occident, n'a pas seulement déclaré le leader de l'OUN Stepan Bandera "héros de l'Ukraine" à titre posthume en 2010 ; pendant son mandat, le Parlement a également classé officiellement la famine comme "génocide" (2006). Il a ainsi contredit la grande majorité des historiens en dehors de l'Ukraine.

"Reconnaître comme génocide"

La classification de la famine en tant que "génocide", à laquelle ont déjà procédé plusieurs États et parlements occidentaux - le gouvernement canadien dès 2008, le Sénat américain en 2018 -, veut désormais être suivie par le Bundestag. Des politiciens ukrainiens avaient récemment fait pression ; le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba avait par exemple exigé dans le quotidien Die Welt que le Bundestag "reconnaisse l'Holodomor comme un génocide" [4]. En outre, le président du Parlement ukrainien Ruslan Stefantschuk avait déclaré qu'il "souhaitait vivement" une "décision du Bundestag sur l'Holodomor". [5] Maintenant, un projet de résolution parlementaire, qui aurait été initié par le député des Verts Robin Wagener, soutenu par les groupes parlementaires du SPD, de l'Alliance 90/Les Verts, du FDP et de la CDU/CSU, et qui devrait être adopté ce mercredi par le Bundestag, stipule que "dans la perspective actuelle", "une classification historico-politique" de la famine "comme génocide est évidente" : "Le Bundestag allemand partage une telle classification". [6] Le parlement allemand fait ainsi explicitement sienne la position de l'exil ukrainien au Canada dans les années 1980, marqué par les collaborateurs nazis.

"Historique et politique"

Il est révélateur que le projet de résolution limite explicitement la classification de la famine comme génocide en la qualifiant d'"historique et politique". Jusqu'aujourd'hui, Berlin n'est pas prêt à reconnaître sans ambages le génocide des Herero et des Nama, car il faudrait alors verser des indemnités. Pour ne pas devoir nier durablement le génocide, elle s'obstine à le reconnaître "historiquement et politiquement", mais pas juridiquement, car avant l'entrée en vigueur de la Convention des Nations unies sur le génocide le 12 janvier 1951, le crime de génocide n'existait tout simplement pas (german-foreign-policy.com [7]). Cette position juridique serait difficile à tenir si le Bundestag classait la famine sans restriction comme génocide ; d'où la restriction "historique et politique".

Priorités de Berlin

En outre, l'adoption de positions de l'ancien exil ukrainien au Canada met en lumière l'attitude de Berlin vis-à-vis d'une résolution de l'ONU régulièrement présentée depuis des années aux Nations unies et visant notamment à "lutter contre la glorification du national-socialisme" et "du néonazisme". Depuis des années déjà, la République fédérale s'abstient de voter sur ce texte au lieu de prendre clairement position contre la glorification du nazisme[8]. Le 4 novembre dernier, l'Allemagne a même explicitement voté contre. La raison : le projet de résolution avait été présenté, comme d'habitude, par la Russie, qui avait également en tête la glorification des collaborateurs nazis, telle qu'elle est encore à l'ordre du jour aujourd'hui dans les Etats baltes et en Ukraine[9]. Placée devant le choix de condamner la glorification du nazisme, y compris l'hommage aux collaborateurs nazis, ou de snober la Russie en rejetant le projet, Berlin a opté pour la seconde solution : La lutte de pouvoir actuelle de l'Occident contre Moscou a la priorité sur l'affirmation de la lutte contre le nazisme.

Attaque contre la liberté d'expression

Enfin, le projet de résolution soulève des questions potentiellement très vastes en rapport avec le renforcement de l'article 130 du code pénal allemand en octobre, selon lequel "l'approbation, la négation ou la minimisation grossière publiques de génocides, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre sont désormais punissables". Ce durcissement a été vivement critiqué comme une atteinte à la liberté d'expression. A l'avenir, elle pourrait également s'appliquer aux déclarations sur la famine de 1932/33 en Ukraine, sur la base de la résolution du Bundestag annoncée pour mercredi. Cela toucherait la majorité de la science historique en dehors de l'Ukraine, qui considère la famine comme une terrible catastrophe - avec des évaluations tout à fait divergentes de la responsabilité de Moscou - mais justement pas comme un génocide.

[1], [2], [3] Per Anders Rudling : Memories of "Holodomor" and National Socialism in Ukrainian political culture. Dans : Yves Bizeul (éd.) : Reconstruction du mythe national ? Comparaison entre la France, l'Allemagne et l'Ukraine. Göttingen 2013. p. 227-258

[4] Dmytro Kuleba : C'est pourquoi le Bundestag devrait reconnaître l'Holodomor comme un génocide. welt.de 21.11.2022.

[5] "Ils attendent la victoire et reviendront". Frankfurter Allgemeine Zeitung 25.11.2022.

[6] Florian Gathmann, Marina Kormbaki, Severin Weiland : Ampel et Union veulent reconnaître la famine en Ukraine comme un génocide. spiegel.de 25.11.2022.

[7] Voir à ce sujet "L'argent du silence au lieu de l'indemnisation" (II).

[8] Voir à ce sujet La commémoration des résistants.

[9] Voir De coupables, de victimes et de collaborateurs (II) et De coupables, de victimes et de collaborateurs (III).

Source : https://www.german-foreign-policy.com/news/detail/9096

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