09-04-22- UNE "CONFESSION" ...QUI FAIT DU BIEN ! (NICO HIRTT)
CONFESSION (NICO HIRTT)
Oui, j’avoue être prudemment sceptique devant toutes les vidéos, toutes les photos, toutes les images satellites, tous les témoignages, de quelque bord qu’ils viennent.
Oui, j’avoue croire qu’il y a des salopards et des hommes bons, des assassins et des justes, des violeurs et des sauveurs d’enfants dans l’armée Russe comme dans les forces ukrainiennes, en proportions probablement similaires.
Oui, j’avoue consulter parfois des médias interdits ou mis à l’index, comme Russia Today, Sputnik, Pravda, Donbass Insider, voire même China Daily et le Global Times.
Oui, j’avoue couper parfois ma télévision, aux heures où tout bon citoyen se doit d’avaler sa dose quotidienne de Vérité ou quand y apparaît le nouveau Messie en T-shirt kaki.
Oui j’avoue ne pas accorder de crédit aux professions de foi humanistes et démocratiques de la sainte trinité OTAN-UE-USA, pas plus que je ne crois beaucoup au verbiage anti-fasciste de Monsieur Poutine.
Oui, j’avoue n’avoir aucune confiance dans le respect du droit international par ceux qui n’ont eu de cesse de le piétiner ou de fermer les yeux quand leurs alliés le piétinaient.
Oui, j’avoue être ulcéré par le ton scandalisé de ceux qui parlent de Marioupol mais qui n’ont jamais versé une larme sur Gaza, sur Baghdad, sur Tripoli ou sur Belgrade.
Oui, j’avoue croire que les causes d’une guerre relèvent d’un questionnement plus complexe que celui qu’on adresse aux enfants dans la cour de récréation : « qui a commencé ? »
Oui, j’avoue penser que la fierté nationale est un droit dans le monde actuel — pour les Russes comme pour les Ukrainiens — et une malédiction dont il faudra bien se défaire si on veut rendre ce monde meilleur.
Oui j’avoue m’être convaincu que ni la Russie, ni l’Europe, ni l’Ukraine, ni les Etats-Unis, n’ont de leçons de démocratie à donner au reste du monde, parce que chez tous ceux-là, c’est la dictature de l’argent, du Capital, qui prime.
Oui j’avoue, pour cette raison, ne pas adhérer à la thèse d’un conflit entre dictature et démocratie mais croire plutôt à une guerre entre deux impérialismes, le premier largement dominant mais sur le déclin, le second désireux de conquérir sa place.
Oui, j’avoue estimer plus honnêtes et plus sages, les pays qui admettent franchement concilier démocratie et dictature, en mettant en avant les intérêts du peuple et en soumettant le pouvoir du capital à une stricte domination : l'URSS de jadis, Cuba, le Vietnam et peut-être la Chine.
Oui, j’avoue savoir que tous ces aveux ne changent rien aux calvaires des Ukrainiens, qu’ils soient de Boutcha ou de Donetsk. Ni à celui des affamés d’Afrique, ni à celui des bombardés de Libye, ni à celui des exploités du Bangladesh, ni…
Mais j’avoue aussi espérer qu'en tentant de comprendre le monde de façon matérialiste et dialectique, en recherchant les causes objectives, économiques, technologiques... des contradictions qui l’ébranlent, on pourra mieux anticiper et combattre les catastrophes à venir (climatiques, sociales, alimentaires, culturelles...)
NICO HIRTT
NOTE D'YVAN BALCHOY
Oui, Nico, je me sens en accord profond avec ta confession même si peut-être mon matérialiste dialectique cohabite en moi avec la foi au message et surtout à la personne de l'HOMME DE NAZARETH.
Mais j'ai aussi une grande admiration pour le martyr pasteur protestant anti nazi Dietrich Bonhöffer, grand croyant en l'Evangile, mais tellement respectueux de la parabole du jugement dernier qu' il ajoutait "Nous devons vivre dans ce monde sans utiliser Dieu, comme une réponse à nos ignorances et nous devons vivre concrètement COMME SI DIEU NE NOUS ETAIT PAS DONNE, ce qui lui permettait de résister avec ses amis non chrétiens ou athées en égal malgré ou à cause de sa foi chrétienne. (YB)
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