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Publié par JACQUES ALLARD

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"Alors qu’on dit que c’est la faute de la pluie…
Ce serait à cause d’épisodes exceptionnels que l’on aurait connus ces dernières années.  Mais en réalité, il y a toujours eu des pluies torrentielles.
Simplement, autrefois, les sols étaient des éponges. Ils étaient capables d’absorber l’eau. Aujourd’hui, elle reste en surface.
Une forêt boit entre 150 et 300 mm d’eau par heure, alors qu’un limon labouré par l’Homme en boit 1 mm. Donc dès qu’il pleut un peu plus d'1 mm d’eau par heure, on risque une inondation." (Lydia Claude et Emmanuel Bourguignon, ingénieurs agronomes).
 
Cette eau qui s'écoule, c'est le Bolland (le ruisseau qui longe notre terrain) qui déborde chez nous.
 
Il récupère toutes les eaux qui ruissellent depuis les champs en amont qui entourent notre village.
 
On ne peut nier la quantité de pluie importante tombée en peu de temps, liée à un engorgement des sols dû aux précipitations précédentes.
 
Mais ce problème est récurrent et c'est pourquoi nous avons envisagé plusieurs aménagements pour éviter d'être impactés trop fortement (voir reportage photo avec légende ci-dessous).
 
Sur notre terrain humide situé en plaine alluviale on tente de construire un contre-modèle qui se base sur les solutions proposées par Claude et Lydia Bourguignon.
 
Nous conservons une couverture du sol importante, nous y apportons de la matière organique, nous travaillons peu la terre et ne la laissons pas à nu,
nous conservons d'anciennes haies et en replantons de nouvelles,
 
Nous replantons des arbres et nous créons des zones humides et naturelles.
 
Tout cela permet de tamponner l'engorgement en eau du terrain.
Même si notre façon de faire demande plus de main d'œuvre, ça nous semble plus résilient face aux phénomènes climatiques extrêmes.
 
"Les sols qui n’ont plus assez de matières organiques absorbent moins d’eau, et par voie de conséquence les argiles se fixent moins.
D’où le fait que, dès qu’il pleut, les eaux ruisselantes charrient l’argile et les limons.
 
Finalement lorsqu’il pleut dans les zones rurales, ça fait de la boue et ce n’est pas normal.
 
Imaginez : depuis des millénaires que l’on pratique l’agriculture,
si à chaque fois qu’il pleuvait fort il y avait des torrents de boue, on vivrait sur la croûte terrestre !
 
Cette boue que l’on voit à la télé se déverser en torrents dès qu’il pleut devient la norme, mais il est erroné de croire que cela a toujours été comme ça.
 
Ces torrents de boue sont des révélateurs de l’instabilité des sols.
La quantité de limon et d’argile qui se retrouve dans ces eaux est totalement anormale. Ce phénomène désormais systématique devrait nous inquiéter."
 
On ne va pas nier le fait qu’il y a un dérèglement climatique, mais cela n’exclut pas de se poser la question de la stabilité des sols et de leur mauvais état général en France.
 
Ils sont trop et mal travaillés. Ils sont tellement tassés qu’ils sont presque aussi durs que du béton !
 
Sans matière organique, les sols n’ont plus la porosité suffisante pour éponger l’eau.
 
Un sol avec compost retient 300 fois plus d’eau qu’un sol sans compost.
Quand on va sur le terrain, on peut mesurer cette perméabilité ou non du sol."
 
Le système sol plante est fermé, il n’y a pas de perte sous forêt parce que les racines sont sous la matière organique.
 
L’homme lui met la matière organique sous les racines du blé.
Évidemment ça se minéralise ; le blé court après et ça va dans la nappe.
L’homme n’a pas compris qu’il fallait mettre la matière organique au-dessus des racines et non pas sous les racines.
La première leçon que donne la nature est que la matière organique ne doit jamais être enfouie dans un sol.
C’est la première règle de base agronomique.
 
La matière organique doit toujours rester en surface.
 
Les arbres ont un deuxième système racinaire vertical qui va gagner la roche.
 
Où la roche est fissurée, la racine va continuer sa progression verticale.
 
Le record mesuré en Europe sous chêne est de 150 mètres, sous forme de 110 mètres, sous merisier de 140 mètres.
Les spéléologues rapportent qu’ils voient ces racines qui ruissellent à ces profondeurs.
 
Les arbres sont les seuls organismes vivants de cette planète qui mettent en communication l’excès d’eau de pluie avec la nappe phréatique.
 
L’eau descend le long du système racinaire de l’arbre qui consomme tout ce qu’il y a dans l’eau et l’eau arrive pure dans la nappe phréatique.
 
Aux endroits où la roche n’est pas fissurée, la racine va ramper sur le caillou,
l’attaquer et le transformer en argile.
 
À cette profondeur-là, il y a des racines qui meurent.
 
Il y a des animaux spécialisés - la faune endogée – qui vont nettoyer ces racines mortes et permettre aux racines vivantes de se développer et permettre également au sol de garder une bonne porosité même en grande profondeur."
 
Si ça vous intéresse de découvrir une autre façon de pratiquer l'agriculture qui nous inspire tous les jours, Claude et Lydia Bourguignon ont aussi écrit le" Manifeste pour une agriculture durable"
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