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Publié par YVAN BALCHOY

NOS DEMOCRATIES AU PERIL DE L'INDIVIDUALISME ET DES POPULISMES  (PAUL ARRIGHI)

Nos démocraties au péril de l’individualisme et des Populismes

 

Cher Ami Yvan Balchoy ,

 

J'ai l'honneur et le contentement de te faire connaître mon analyse et mon sentiment pas vraiment béats ni ne débordants d' optimisme sur quelques traits que je décèle dans la situation politique actuelle.

Bien a toi et ma fidèle amitié.

 

Paul A

              ---

 

(Toulouse, le 03 11 2016)

 

L’immense faiblesse des démocraties est de se croire pérennes alors qu’elles sont infiniment fragiles. En effet, des résultats obtenus des combats menés par nos ancêtres et par notre Peuple, rien n’est jamais acquis, si nous-mêmes, ne faisons plus rien pour faire vivre ces mêmes avancées et ces valeurs en sachant en renouveler le contenu pour notre époque.

La démocratie ne saurait se reposer sur des principes proclamés et un système institutionnel surtout si celui-ci devient un cadre vide déserté par les citoyens et privé de vie et de renouvellement.

Une vraie adhésion à un système démocratique ce n’est pas une assurance tous risques qui permettant à toutes et à tous de bénéficier des avantages d’une commune République sans donner de lui-même et accepter de faire l’effort d’une information appropriée pour participer de manière éclairée à la vie et aux débats de la cité.

Depuis désormais plus de trente ans une formation populiste, le «Front National» prospère sur les fautes et les erreurs commises par les autres partis politiques, en se bornant à critiquer et à dénigrer et en se présentant indûment comme le seul rempart de la Nation que ce parti s'efforce de «confisquer» et en quelque sorte de «privatiser» notre bien commun pour son seul intérêt personnel.

Il est vrai que la situation économique due à de graves erreurs d’absence de bons diagnostics, de défaut d’une vraie politique industrielle de soumission a une idéologie économique néolibérale et à une insuffisante défense des humbles.

En outre nous sommes confrontés à des vagues d’immigrations durables conséquences de natalités non maîtrisées, d’insuffisants développements des Sud qui a besoin d'un nouveau plan Marshall sans atlantisme ; accentués par des guerres civiles que l’ONU n’a pas eu les moyens ni la volonté d’empêcher. Arrivant dans un climat de marasme, ces immigrations tendent a affaiblir les traditions d’asile et de générosité qui sont pourtant consubstantielles à notre République.

Mais quelles que soient les fautes commises, le citoyen même s’il lui arrive de se sentir trahi par ses représentants ou par le ou les partis politiques ne peut en toute conscience s’abstraire de ses propres choix et responsabilités.

Une vrai République ne saurait être une coquille vide et un seul espace de consommation sans participation active de chacun.

Il est trop facile de se défausser sur les erreurs de quelques dirigeants si nous ne savons pas par notre action de terrain et par nos exigences envers nos représentants mais aussi envers nous-même su et pu créer les conditions d’une vraie démocratie qui rejette les anathèmes et les l’exclusion.

En 1940, lorsque la France s’est effondrée sous le choc de l’armée Allemande, elle l’a due d'abord à la cécité de son état-major perclus de vieux dogmes inapplicables. Un remarquable ouvrage qu’il serait nécessaire de relire pour notre époque en nous demandant si certains des maux décrits alors ne sont toujours pas souterrainement à l’œuvre est : «l’étrange défaite» du médiéviste Marc Bloch.

Une défaite arrive rarement toute seule et est le fruit d’une multiplicité de petites renonciations et lâchetés et d’erreurs de conception et de connaissances devant les problèmes à anticiper pour mieux les résoudre.

* Or plutôt que de s’époumoner en vain à faire le procès de nos «élites» qui sont un peu celles que nous nous sommes données et que nous avons méritées, il serait plus fructueux et plus utile que la République sache en reprendre le contrôle pour en avoir un meilleur usage et leur donner des objectifs plus appropriés pour s'attaquer et résoudre les enjeux et aux défis qui sont les nôtres et aussi les diversifier les diagnostics pour pouvoir prendre les meilleures décisions à partir d’une compréhension plus exacte de la situation Européenne et mondiale.

Continuer à jouer le jeu des «populistes» et par cela de la facilité en nous exemptant d’infléchir les choses nous amènera inéluctablement à ne pas pouvoir vraiment résoudre les difficultés de notre époque lesquels sont souvent bien plus complexes que les Mass-Médias nous les présentent. Par contre, à ce jeu pervers du : «c'est la faute aux autres» nous nous retrouverons en situation de faire payer ultérieurement les souffrances de notre Peuple à des «boucs-émissaires», comme ce fut le cas à partir de mai et juin 1940 lorsque les généraux décidèrent sous la couverture d’un Maréchal usé, égoïste et antisémite de s’en prendre à des minorités.

La vigilance démocratique n’est pas un luxe elle est la vie même d’une démocratie. Nous ne pouvons pas toujours nous en remettre à des représentants et des mandants pour éviter l’abime. Si un système est verrouillé et confisqué, faisons en sorte, par nos votes de le «débloquer» et même de la «dégripper» mais lucidement et sans faux procès ou divisions intérieures insupportables. La France n’a que trop eu dans sa riche mais tragique histoire la passion de la discorde intérieure et de la division. Or il est des périodes où le salut vient de l’union et de la conscience que ce que nous partageons en commun est supérieur à ce qui nous divise.

Comme la lanterne était à la fois le symbole de lucidité mais aussi le moyen de s’éclairer de Diogène, la conscience critique et l’implication dans l’action sont indispensables pour toutes et tous les véritables Citoyen(ne)s démocrates et Républicains.

 

Paul Arrighi

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