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Publié par YVAN BALCHOY

LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (403)

Ainsi l’actualité de Dostoïevski se fait évidente dans ses controverses avec les prétentions des différentes formes de l’humanisme athée.

Sa difficulté a toujours résidé dans l’élaboration des solutions positives.

Mais aux athées qui pensent que Dieu est une menace pour l’homme, ce qui est parfois vrai au niveau religieux, l’écrivain montre que d’autres dangers existent.

Le scientisme, positivisme ou structuralisme qui tend à réduire l’agir humain en formules mathématiques et à transformer l’individu en homme-écrou ou pion.

Le socialisme athée transforme lui l’humanité en fourmilière, en négligeant l’absolu qui est présent en tout homme.

La philosophie rationaliste qui réduit l’homme à sa faculté raisonnante minimise la valeur du désir et de l’affectif qui pourtant expriment la « vie humaine totale ».

La liberté consiste, suivant l’étymologie russe si éclairante à être tout à la fois par soi et soi-même.

Cette vraie liberté ne peut surgir que de la conjonction des facultés réceptrices et organisatrices du réel (intellectuelles) et de la volonté irrationnelle, qui n’est pas un luxe inutile, mais préside à la naissance d’une vraie personnalité.

Elle exige une certaine « limitation » ou sacrifice de ces facultés, car pour notre écrivain,  la certitude d’ordre rationnel ou scientifique exclut la liberté première (libre arbitre) ainsi que la possibilité de la Foi, tandis que la Vérité érigée en « absolu » ne peut atteindre les valeurs personnalisantes.

Tout homme est confronté à un choix tragique et lourd de conséquences : ou bien il choisit la voie de « l’humilité » et consent personnellement à se mettre au service de la Réalité totale et ainsi devient pleinement lui-même par lui-même, ou bien il cède aux caprices de sa « svaiavolia » (vouloir propre) qui le mène à la révolte ; cette volonté d’autocréation aboutit nécessairement à un échec, cat l’homme n’est pas ontologiquement créateur.

La révolte peut jouer un rôle positif passager dans l’élaboration d’une personnalité », mais le sort d’Yvan Karamazov montre bien qui ne peut y persister sans que rejaillisse sur celui qui la professe ce refus de la vie et de l’être qui le plonge dans l’isolement destructeur.

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