LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (385)
Ou cesse toute justification, connaissance assurée, commence la Foi. (1)
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(1) S. Thurneysen : « Dostoïevski ou les confins de l’homme » Paris – Je sers – 1934
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La célèbre révolte d’Yvan, selon lui, ne se dresse pas contre le Dieu vivant, mais contre celui qui habite les religions et les églises. (2)
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(2) Idem, page 133
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S’il rapproche Dostoïevski à juste titre de Kierkegaard, il signale toutefois que le romancier russe n’a pas « essayé de s’installer dans le vide en se détachant de l’Eglise. (3)
(3) Idem, page 156 et 187
D’ailleurs dans son « Epitre aux Romains » Parlant de la liberté chrétienne, Karl Barth fait plus d’une fois allusion à la Légende du Grand Inquisiteur (4)
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(4) Henri de Lubac : « Le drame de l’humanisme athée », page 367
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Restent enfin les commentateurs catholiques, le Père de Lubac (5), Romano Guardini (6), Jacques Madaule (7), le Père Tilliette et Cyrille WILEZKOWSKI (8)
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(5) Ouvrage cité
(6) L’univers religieux de Dostoïevski
(7) « Dostoïevski » et « Le Christianisme de Dostoïevski »
(8) « La Légende du Grand Inquisiteur (introduction) et « Regards sur l’évolution religieuse de Dostoïevski »
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Tous reconnaissent, chacun à sa manière en Dostoïevski un croyant sincère mais à la Foi tourmentée. Tous sont sensibles à l’importance de la « Légende du Grand Inquisiteur » mais les interprétations qu’ils en donnent diffèrent sensiblement.
Ainsi Romano Guardini rend plus perceptible les fondements chrétiens de toute l’œuvre de Fédor Mikhaïlovitch.
« A qui entreprend d’étudier le fait religieux dans l’œuvre de Dostoïevski, il apparaît bientôt qu’il a pris comme objet rien moins que le monde tout entier qui y est contenu. Il n’est pour ainsi dire pas de figure, pas d’évènement ressortissant au plan général de l’œuvre qui n’ait de près ou de loin une signification religieuse.
En définitive, les personnages de Dostoïevski obéissent tous à des puissances ou à des motifs d’ordre religieux, leurs démarches profondes dérivent toutes de là. Mieux que cela, le monde de Dostoïevski comme tel, le système de ses réalités et de ses valeurs et son atmosphère tout entier sont au fond de nature religieuse. » (9)
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(9) Romano Guardini, ouvrage cité, page 21
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