LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (372)
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Il semble bien qu’ici Anna Gregorievna se soit trompée, ce qui s’explique aisément par la grande intimité qui, plus tard, a réuni Vladimir et son mari.
Peut-être les deux hommes se sont-ils rencontrés occasionnellement, grâce à Vsevolodoï, mais il ne semble pas qu’à cette époque le contact fut vraiment établi entre eux.
Leur rapprochement véritable date de 1877, lorsque Vladimir, au retour de plusieurs voyages à l’étranger, vint s’établir à Saint Pétersbourg.
Vladimir avait très brillamment défendu sa thèse en 1874.
Au moment oµ il publia ses « Principes philosophiques de la connaissance intégrale » (1877), il est vraiment devenu l’ami de Fédor Mikhaïlovitch.
Nous avons vu lors de l’étude de la « Légende du Grand Inquisiteur », comment Szylkarsky s’efforce d’accentuer la dépendance du romancier par rapport au philosophe et les raisons pour lesquelles nous ne partageons pas cette opinion.
Certes on peut être certain que Dostoïevski, qui assistait aux « Conférences théandriques » prononcées par son jeune ami au début de 1878 avait longuement discuté avec lui des grandes questions qui les préoccupaient tous deux ; le fidélité de la Russie à l’image du Christ, la trahison du Christ par l’Eglise romaine,
Mais ces discussions ne remontent sans doute pas au-delà de 1877, alors que Szylkarsky les situe à partir de la fin de 1872.
En mai 1878, Aliocha, le jeune fils de Fédor Mikhaïlovitch meurt des suites de convulsions dans lesquelles son père croit reconnaître une origine épileptique.
L’écrivain se croit responsable de cette mort ; Inquiète devant le trouble profond et le déséquilibre psychique de son époux, Anna Gregorievna réussit à le persuader d’aller avec Vladimir Soloviev à Optina Poustine.
Ainsi en mai 1877, Soloviev est devenu le compagnon préféré du grand romancier, passionné à ce moment de l’idéal mystique incarné par le monachisme russe.
On sait que Dostoïevski revint apaisé de ce pèlerinage :nous disposons d’une relation d’une relation assez fidèle de cette visite dans les premiers chapitres des « Frères Karamazov ».
Dans les mois qui suivent l’activité de l’écrivain se fait plus intense que jamais et nul doute que Vladimir Soloviev n’y ait été étroitement associé.
Est-ce possible de préciser de sens dominant de cette relation ?
Vladimir Szylkarskhy dit à ce propos : « On ne peut accepter comme certain que le poète qui était un membre si passionné de son Eglise, qui avait une foi si forte dans la Mission messianique de son peuple, était redevable au penseur (1) de ses inspirations les plus puissantes, car dans les travaux du penseur, il trouvait la justification la plus explicite de sa Foi (2)
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(1) Il s’agit de Vladimir Soloviev
(2) Vladimir Szylkarsly, ouvrage cité, page 12-13
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