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Publié par YVAN BALCHOY

LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (371)

A propos de Vl. Soloviev, Dostoïevski disait qu’il lui rappelait un de ses tableaux préférés d’Annibal Carrache : le tête du Christ jeune homme.

Si un tel texte semble prouver à première vue qu’une amitié étrange unissait déjà en 1873 le vieil écrivain et le jeune universitaire âgé seulement de dix-huit ans.

Cependant des textes récemment publiés en Union soviétique contestent de témoignage d’Anna Gregorievna.

Les mémoires de Vsevolodoï Sergeevitch Soloviev, (1849-1903) frère ainé de Vladimir et collaborateur intime de Dostoïevski au temps de sa collaboration au journal : « Le Citoyen » (numéro 46 à 51 de 1973) en feraient foi.

Vsevolodoï fit la connaissance de Dostoïevski au commencement de janvier 1873. Il raconte dans ses mémoires, comment, ayant appris que l’écrivain était rentré en Russie, il résolut de lui écrire pour lui demander un rendez-vous

. Dans sa lettre, il qualifie son interlocuteur de «maître génial » et lui fait part des querelles qui animent la jeunesse étudiante ; il ajoute que la société russe ne s’est pas encore hissée jusqu’à la compréhension et l’appréhension de son talent. (1)

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(1) « Dostoïevski dans les souvenirs de ses contemporains », tome II, page 449

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La réponse de Fédor Mikhaïlovitch lui vint le premier janvier 1873 sous la forme d’une invitation à venir le voir. Vsevolodoï raconte avec émotion cette première rencontre où Dostoïevski se confie à lui en toute franchise.

Il lui parle, entre autres, de l’homme qui avait exercé sur lui la plus grande influence

. C’était un certain Childovsky, « un grand homme pour moi, et cela vaut la peine que son nom ne tombe pas dans l’oubli. »

Vsevolodoï raconte ensuite que plus tard, lui et Fédor Mikaïlovitch se sont vus très souvent. « J’accourrais chez lui, à chaque minute libre » et si on ne se voyait pas dans le courant de la semaine, il me le reprochait. »

PIETA d'Annibale Carrache

PIETA d'Annibale Carrache

Les dires de Vsevolodoï sont d’ailleurs confirmés par une lettre de l’écrivain adressée le 31 janvier 1873, un mois après leur première rencontre, à S.A. Ivanov, où il s’exprime ainsi : « Je l’ai rencontré, il y a peu et en des circonstances tellement particulières que je ne pourrais pas ne pas l’aimer tout d’un coup…

Si Vsevolodoï était une de mes connaissances habituelles, je vous l’enverrais personnellement. »

De fait, Dostoïevski, peu après, le fit entrer dans le cercle littéraire du prince Mechtchersky.

A aucun moment, Vsevolodoï ne parle de rencontre entre l’écrivain et son frère Vladimir qui d’ailleurs alors n’avait que dix-huit ans.

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