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Publié par YVAN BALCHOY

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.

Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.

Ô balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans dloute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins tocher tpn front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste plus peut-être et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

(A la mystérieuse)

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Sur Robert Desnos, l'ouvrage CORPS ET BIENS, col "Dossiers & texte" publé par Gallimard, octobre 2013

"Conseil amical : oubliez les règles rigides de la grammaire, l'ordre implacable du dictionnaire, les lois impératives de la versification, l'équilibre ordonné de la logique... Oui, préférez le rève au réel et laissez-vous aller au pouvoir évocateur des mots. (quatr!ème de couverture de l'ouvrage cité)

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