PATRICE LUMUMBA ASSASSINE PAR LES "SIENS" ET PAR LES "MIENS" (REEDITION)
Le Pourquoi pas n'existe plus par le biais de ces rachats qui consacrent le plus souvent la pseudo liberté de la presse dans le régime capitaliste puisqu'un journal n'est plus qu'une marchandise comme un cornet de frites qui fluctue selon l'offre et la demande. C'est le VIF/L'express qui en Belgique a pris sa succession aujourd'hui.
Le Pourquoi pas, qui était un monument historique de la presse belge avec un personnage politique ou culturel caricaturé sur sa couverture (mon grand père eut cet honneur à propos d'une loi voulant limiter l'accès de l'alcool aux ouvriers !) était de tendance libérale et nettement à gauche au sens anti-clérical du mot (sûrement pas au plan social !)
Le titre du numéro qui a commenté en 1960 de la mort du grand leader indépendantiste était "Patrice Lumumba MORT"
Voici le début de l'éditorial qui montre bien combien en 1960 la Belgique était encore terre coloniale même si elle cédait son indépendance à contre coeur à son ex-colonie:
"Mal commencé, mal fini. Le destin politique de M. Patrice Lumumba se dessinait depuis longtemps. Depuis qu'il avait choisi délibérément le 30 juin 1960 d'insulter l'arrière petit neveu de Léopold II qui venait de lui confier le destin du Congo indépendant."
S'il est vrai que le style c'est l'homme, l'ancien premier ministre congolais était fait pour l'injure, le mensonge, la haine et la violence...
Nous ne saurions pleurer sincèrement M. Lumumba pour lui-même. Trop de nos compatriotes - et d'abord les trois cent femmes blanches violées au lendemain de l'indépendance - ont souffert dans leur chair et dans leurs biens des passions horribles qu'il avait déchaînées. Trop de noirs sont morts par sa faute qui souvent ignoraient pourquoi ils étaient battus enchaînés, torturés dans ses geôles. S'il y eut jamais un professeur de haine, M. Lumumba en était le cantor. On ne pleure pas un assassin, fut-il assassiné."
Pourtant le Pourquoi pas est bien obligé de constater que cet assassinat fait beaucoup de tort à la Belgique dans le tiers-monde. Il croit même affirmer que la Belgique ne peut être l'instigateur d'une mort qui lui coute si cher.
D'où la conclusion de l'hebomadaire qui pleure plus les ennuis que nous cause cet assassinat que la mort d'un grand héros et libérateur de son peuple.
"Non la mort de Patrice Lumumba n'est pas l'odieuse "bonne affaire" que certains croyaient. Comme tout crime politique, elle est inexcusable au point de vue de la morale ; mais c'est aussi une erreur d'appréciation dramatique, car elle annonce bien des larmes et sans doute un flot de sang"
. Oui, s'il est un peuple martyr en Afriquer c'est bien ce Congo mal gouverné sans doute avec la complicité de nombfreuses marionnettes au service de l'impérialisme ; je voudras rappeler ici les cinq millions de victimes dans l'est du pays dont beaucoup sont tombés sous les armes du Rwanda. L'hécatombe des congolais victimes des deux camps Rwandais dépasse en nombre de victimes de loin le génocide accompli par les Hutus contre les Tutsi. Et il est temps que le Rwanda respecte l'indépendance du peuple congolais qui en un sens est un peu sa victime.
Je suis persuadé que certains pouvoirs belges, très près des plus hautes autorités du pays ont un peu de sang de Lumumba sur leurs mains ne fût-ce-ce qu'en laissant faire un crime en préparation dont ils avaient connaissance. Et si certains veulent béatifier le roi Baudoin, il faudrait tenir compte de son attitude face à l'assassinat du grand leader congolais qui fut tout sauf évangélique.
Le plus grave c'est que mon pays a récidivé lors de l'assassinat de Kabila, pour lequel tant d'hommes politique belges ont dit "Alleluia".
C'est vrai que le Congo n'a pas réussi depuis son indépendance mais c'est aussi vrai que les anciennes puissances colonialistes et les nouvelles qui leur ont succédé ont tout fait aussi pour faire mordre la poussière à ce nouvel état dont la population est vraiment un peuple martyr du XX ème siècle.
Monsieur l'ex- ministre des Affaires étrangères, aujourd'hui hélas Coimmissaire qui représentez, mal à mes yeux, mon pays,dans la Commission Européenne, vous qui vous êtes tant permis de faire la morale aux responsables politiques congolais, vous feriez bien d'abord de demander pardon à la population congolaise pour les responsabilités multiples de notre pays qui sont une des causes majeures du malheur de ce grand et beau pays.
Yvan Balchoy
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