Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par BALCHOY

Bonhoeffer ne se contente pas de faire le procès du Christianisme-religion, il entend préciser ce que devrait être le chrétien de l'avenir.

Dans la Révélation, Dieu nous fait savoir qu'il nous faut vivre sans recourir à l'hypothèse "Dieu" pour résoudre nos problèmes. Le Dieu auquel nous croyons n'est pas la cristallisation de notre volonté de puissance. Il se laisse déloger du monde et clouer sur la croix. Dieu est faible et impuissant dans le monde et c'est ainsi seulement qu'Il est avec nous. Le Christ nous aide surtout par sa faiblesse et ses souffrances (Mat. 8/17)

Le mystère de la souffrance de Dieu, manifesté surtout dans l'agonie de Gethsemani, lui fait toucher du doigt la spécificité du Christianisme.

     -"Voilà la différence décisive d'avec toutes les religions La religiosité de l'homme le renvoie dans sa misère à la puissance de Dieu dans le monde ; Dieu est le "deus ex machina". La Bible le renvoie à la souffrance et à la faiblesse de Dieu. Seul le Dieu souffrant peut aider. Dans ce sens on peut dire que l'évolution du monde vers l'âge adulte, faisant table rase d'une fausse image de Dieu, libère le regard de l'homme pour le diriger vers le Dieu de la Bible qui acquiert sa puissance et sa place dans le monde par son impuissance (page 162-163)

C'est ici qu'intervient  l'interprétation "laïque" du Christianisme. Dans l'ébauche d'une étude, Bonhoeffer suggère clairement que la Foi ne s'identifie pas à la croyance en la Toute Puissance de Dieu, qui ne constitue pas une véritable expérience de Dieu, mais un simple prolongement du monde; elle implique la rencontre du Christ. Jésus retourne totalement le sens de l'existence humaine en "existant que pour les autres." Le Dieu de Jésus-Christ défie notre imagination. Sa transcendance ne se manifeste pas par sa Toute puissance mais par sa vie "entièrement donnée".

En Christ a dit "Oui" et "amen" à toute la vie humaine. Dans notre époque mouvementée, on risque d'oublier la raison pour laquelle il vaut la peine de vivre. Ici la confession de Bonhoeffer devient émouvante :

     -"Nous croyons que c'est l'existence de tel ou tel homme qui donne un sens à notre vie. Mais la réalité est celle-ci : si la terre a été jugée digne de porter l'homme Jésus-Christ, si un homme comme Jésus a vécu, alors il vaut la peine que nous vivions, nous les autres hommes. Si Jésus n'avait pas vécu, alors notre vie n'aurait pas de sens malgré tous les hommes que nous connaissons, vénérons ou aimons."

       
(à suivre)



Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
http://poeteaction.ultim-blog.com
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article