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Publié par BALCHOY

 

 

 

Dostoïevski a exprimé sa réprobation de ce monachisme figé en nous décrivant les réactions des différents moines devant le scandaleux Fiodor Karamazov.

 

A sa première rencontre avec Zossime qui sait pourtant à l’occasion le tancer, Fiodor Karamazov s’écrie : « Bienheureux !.. ; Permettez-moi de vous baiser encore une fois la main. Avec vous, on peut causer, on peut vivre !...Je vous délivre un certificat de sociabilité. » (1)

 

(1)   « Les Frères Karamazov », page 45.

 

Mais lorsque l’Hégoumène, excédé par les injures de Fiodor, le remercie « d’être le remède envoyé par Jésus pour offrir son âme vaniteuse, Fiodor lui répond durement en l’accusant d’hypocrisie et Dostoïevski en profite, semble-t-il pour faire le procès d’un certain monachisme.

 

     -« Ta, ta, ta. Bigoterie que tout cela. Vieilles phrases et vieux gestes. Vieux mensonges et formalisme des saluts jusqu’à terre ! Nous les connaissons ces saluts ! Un baiser aux lèvres et un poignard au cœur comme dans les Brigands de Schiller. Je n’aime pas la fausseté, mes Pères ; c’est la vérité que je veux ! Mais la vérité ne tient pas dans les goujons et je l’ai proclamé !  Moine, pourquoi jeûnez-vous ? Pourquoi en attendez-vous une récompense au ciel ? Pour une telle récompense, je suis prêt à jeûner ! Non, saint moine, sois vertueux dans la vie, sers la société sans t’enfermer dans un monastère où l’on te défraye de tout et sans attendre de récompense là-haut : ce qui sera plus méritoire ! (2)

 

(2)   « Les Frères Karamazov » page 96.

 

 

A l’opposé de Théraponte se situe sans aucun doute la figure de Zossime, ce moine joyeux, humble et lucide, plein de bonté et d’amour pour tout et pour tous, qui ne cesse de consoler, réconforter et pardonner aux gens de toutes conditions qui viennent le trouver. Le staretz incarne une religion dynamique à l’opposé de son supérieur d’esprit clérical et légaliste.

 

Entre Théraponte et Zossime, Dostoïevski a situé toute une série d’intermédiaires, tels les Père Païsus et Joseph, ces deux hiéromoines qui vivent auprès de Zossime ; ce sont des hommes de conviction, animés d’une grande bonté et d’une piété exemplaire mais au caractère moins tranché.

 

 

 

 

 

Yvan Balchoy

yvanbalchoy13@gmail.com

http://poete-action.ultim-blog.com

 

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