LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (329)
Alors seulement l’homme trouvera réponse à ses désirs les plus profonds et les plus secrets.
Dans la personne du Christ, vainqueur de la mort, et de la contrainte du péché, l’homme découvre la possibilité, de réaliser la parfaite communion dans l’adoration, de discerner l’universelle et éternelle loi morale, et de marcher vers l’union totale du genre humain, détruit lors de la construction de la tour de Babel. (1)
(1) Intéressant de rapprocher ici également Dostoïevski du grand Khomiakov, si voisin de lui sous tant d’égards : la conception de la liberté de Khomiakov, note Eugène Porret, n’a évidemment rien de rationnel. Elle dépend du mystère de la liberté humaine dans le Christ sauvant et justifiant la créature par son union parfaite avec elle. Il insiste sur cette relation entre le sacrifice du Christ et la liberté.
« Nous sommes libres parce que Dieu l’a voulu et parce que le Christ nous a conquis la liberté par la liberté de son sacrifice. Nous serions indignes de comprendre la Vérité si nous n'en acquérons librement l’intelligence par le travail de tout notre être moral. Nous serions indignes de la comprendre si nous n’avions pas la liberté, nous serions incapables de la comprendre su nous n’étions pas dans l’unité par la puissance d’une loi morale. » : Eugène Porret : La philosophie chrétienne en Russie : Nicolas Berdiaev, page 60.
Jésus n’a pas voulu seulement affronter pour son compte personnel le diable. Il a désiré que sa victoire, relatée dans les Saintes Ecritures, stimule toutes les générations futures, qui fatalement se trouveraient affrontées à ces mêmes questions éternelles et il a espéré que, suivant son exemple, ses disciples vaincraient à leur tour dans toute leur vie les trois tentations capitales et se contenteraient de Dieu sans vouloir aller plus loin que la FOI. (2)
(2) On remarquera qu’ici l’écrivain semble situer l’efficacité de la Passion du Sauveur dans la catégorie « exemplaire » Il faut compléter ce qu’il a dit ici par tout ce qu’il affirme par ailleurs de la valeur salvatrice de l’Incarnation envisagée de manière quasi-physique. CF. cette étude page … Les deux perspectives doivent s’allier : L’Incarnation selon Dostoïevski ne concerne pas seulement les premiers instants de la vie terrestre du Sauveur, mais toute son existence. La Passion est en cette vie l’évènement où l’homme distingue le plus la valeur salvifique de la vie de Jésus.
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