LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (328)
La sagesse du Christ, folie pour le monde, dépasse pourtant l’intelligence et la justice naturelle.
Aussi Jésus réplique-t-il par l’axiome de l’origine spirituelle de l’homme qui ne vit pas seulement de pain.
L’idée du diable ne pouvait convenir qu’à l’homme brut, c’est-à-dire limitant ses ambitions au seul terrestre.
Mais le personne humai ne, étant image de Dieu a besoin en plus de pain et avant ce pain de beauté et de vie spirituelle, sans quoi elle dépérit et se détruit. « Sans une idée nette du but de l’existence, l’homme préfère y renoncer, fut-il, entouré de morceaux de pain. » (1)
(1) Les Frères Karamazov », page 275
La deuxième tentation fait à nouveau intervenir les puissances capables de mettre fin à la conscience et à la mauvaise volonté des hommes.
« Veux-tu savoir si tu es le Fils de te soutiendront et te porteront. Il ne se fera aucune blessure ; tu sauras alors si tu es le Fils de Dieu ? Jette-toi en bas, car il est écrit que les anges et tu prouveras ta foi en Dieu. » (2)
(2)Mat… IV (5-6) ; Les Frères Karamazov », page 276
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Mais le Christ veut une foi vraiment libre, donc non inspirée par le merveilleux. Il rejette donc sans ménagement l’offre satanique, comme il le fera encore plus tard, en refusant de descendre de la croix.
Vient alors la troisième Tentation. L’idée de Satan est ici « la plus vaste qui soit au monde » affirme Dostoïevski dans le « Journal d’un écrivain » (3)
(2) « Journal d’un écrivain », tome III en russe, 1880, page 557
« Je te donnerai tous les royaumes du monde, si tu tombes à mes pieds et m’adores. (4)
(3) « Les Frères Karamazov », page 278
Plus fermement encore que les deux autres fois, Jésus oblige le diable à le quitter.
Pourtant s’écrie le Grand Inquisiteur, en cédant à l’invitation de Satan, le Christ aurait réalisé une des aspirations les plus ancrées au cœur des hommes : trouver un maître devant qui s’incliner, un gardien de leur conscience et enfin le moyen de parvenir à l’union finale et pacifique en une commune fourmilière. (4)
(4) »Les Frères Karamazov », page 278. . Il est intéressant de se référer à la critique du Grand Inquisiteur, que fait Barth. Le théologien reproche au vieux cardinal de ne s’intéresser apparemment qu’à l’homme. (Barth, tome 6, page 87)
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