LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (288)
Au terme d’un article consacré à l’enfance martyre, Dostoïevski écrit :
« Cherchez l’amour et amassez l’amour en vos cœurs ; l’amour est à ce point tout puissant qu’il nous régénère nous-mêmes. Ce n’est que par amour que nous rachèterons le cœur de nos enfants. » (1)
(1) « Journal d’un Ecrivain », édition russe, tome III juillet-août 18977 pages 267
Mais l’amour libère le plus sûrement au plan vertical, grâce à la communion qu’il établit avec le Christ, idéal personnel. L’homme en est tout renouvelé.
Sa condition déifiée active le fait accéder à une nouvelle manière d’être lui-même, c’est-à-dire authentiquement libre.
En une telle perspective, grave est l’état de celui qui ignore la vérité libératrice, lourde est la culpabilité de ceux qui contraignent leurs frères à le méconnaître.
Priver un homme de la Vérité, l’empêcher d’apprécier par lui-même les valeurs réelles, c’est en définitive lui barrer le chemin de l’amour et donc attenter directement à sa dignité personnelle. Les enfants à cet égard ne font pas exception, pensait le grand écrivain.
« On peut tout dire à un enfant, tout ; j’ai toujours été surpris de voir combien les grandes personnes, à comment par les pères et mères, connaissent mal les enfants… On ne doit rien cacher aux enfants sous le prétexte qu’ils sont trop petits et qu’il est trop tôt pour leur apprendre. Quelle triste et malencontreuse idée. »(2)
(2) L’Idiot, page 82
De ce droit à la vérité découlent bien des conséquences morales ; nous en parlerons au chapitre suivant.
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