LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI : ÊTRE LIBRE, CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ÊTRE SOI-MÊME. (253)
L’incapacité de l’esprit humain à se créer mentalement d’abord une figure comparable à celle du Christ (1), à imaginer ensuite quoi que ce soit de supérieur à son « image » était pour Dostoïevski
« On ne pourra jamais imaginer rien de meilleur que Jésus ;-Correspondance, lettre du 27 mars 1878 (tome IV)
la preuve suffisante de son origine miraculeuse :
« Mon Dieu, le déisme nous a donné le Christ, c’est-à-dire une conception si élevée de l’homme qu’elle impose la vénération et qu’il est impossible de penser que ce ne soit à jamais l’idéal de l’homme. » (2)
« Correspondance de Dostoïevski », tome III, lettre 26
Les athées ne connaissent pas ce qu’ils nient ; leur argumentation porte toujours à faux et ils sont à côté de la question. (3)
« L’Idiot », page 267
« L’essence du sentiment religieux échappe à tous les raisonnements ; aucune faute, aucun crime, aucune force d’athéisme n’a de prise sur elle ; il y a et il y aura toujours éternellement dans ce sentiment quelque chose d’insaisissable et d’inaccessible à l’argumentation des athées. » (4)
« L’Idiot », page 269
Dieu ne peut être la conclusion d’aucun syllogisme ; ce serait le ramener au niveau des créatures. Si la Foi n’existe que dans et par la rencontre du Christ, elle exclut toute possession passive d’une vérité qui n’est pas d’abord un concept intelligible mais une personne ouverte sur l’infini et donc sans cesse à découvrir.
On a souvent remarqué que chez Dostoïevski la volonté de croire prend souvent le pas sur la simple Foi. Cyrille Wilczkowski dans son étude sur l’évolution religieuse de Dostoïevski, cherchant à définir son attitude religieuse dans les années qui suivirent le bagne, n’hésite pas à parler d’une sorte de méthode « Coué » (5)
C. Wilczkowki, ouvrage cité, page 220
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com