22-09-18- KRIS MERCKX, UN VRAI MEDECIN POUR LE PEUPLE - REEDITION
J'ai la chance d'avoir rencontré maintes fois Kris Merckx, fondateur de la "Medecine pour le peuple" qui est, sans conteste, un des fleurons des activités sociales du PTB.
Aujourd'hui plusieurs dizaines de médecins de tous âges soignent leurs patient le plus souvent dans des quartiers peu favorisés en offrant à ces population souvent délaissées par la médecine officielle des soins gratuits.
Ces docteurs en médecine, tout au contraire de la plupart de ceux qu'on rencontre aujourd'hui acceptent d'exercer leur ministère aux conditions d'un ouvrier spécialisé, "pour une croûte de pain dirait sans doute plus d'un de ces praticiens qui réclament à leurs patients des dépassement d'honoraires pharamineux."
Beaucoup d'entre eux sont néerlandophones mais plusieurs ont choisi d'aller exercer leur art de soigner en Wallonie où ils s'intègrent totalement.
Quel abîme entre des politiciens nationalistes et étroits d'esprit comme ce Bart de Wever et ces médecins pour lesquels travailleurs du nord et du sud du pays constituent une même entité dont ils se sentent solidaires.
Kris Merckx est à l'origine de ce mouvement juste, généreux.
Il y a plus de quarante ans, au moment où s'est constitué d'abord sous le nom AMADA (Tous les pouvoirs aux ouvriers) le PVDA , parti du travail ou des travailleurs qui dans la partie francophone du pays a pris le nom de PTB (parti des travailleurs de Belgique).
Je me rappelle le temps où on le voyait au premier rang des manifestations de travailleurs aux côtés par exemple de ce ministre socialiste flamand qui, en ce moment-là se sentait lui aussi révolutionnaire.
Le jeune militant socialiste d'autrefois devenu ministre a oublié son idéal de jeunesse et à mon avis n'est plus du tout au service des travailleurs; il agit surtout pour sa carrière politique, tandis que Kris qui n'a pas changé continue à consacrer sa vie au bien être des plus faibles de ce pays.
Oh ! l'histoire de la Médecine pour le peuple ne fut pas un long fleuve tranquille.
A juste titre, devant l'asservissement a l'esprit capitaliste le plus éculé de l'ordre des médecins, ils ont refusé de payer à cette institution leur cotisation obligatoire légalement mais tellement injuste socialement.
Pour ce motif, plusieurs fois cet ordre indigne a fait vendre par la police avec la complicité de la justice les pauvres meubles de ces médecins devant des foules hostiles qui parfois ont réussi à faire reculer huissiers et forces de l'ordre.
Kris Merckx ne fut pas seulement médecin des travailleurs, il a participé activement à de nombreuses activités du Parti des travailleurs de Belgique dont il fut un des dirigeants et s'est fait même arrêté par la police lors de manifestations ouvrières.
En revanche, il a la grande joie de voir son idéal et ses activité se continuer en ses filles médecins comme Sophie dans la région de Charleroi.
D'ailleurs les "Médecins pour le peuple" ne se sont pas cantonnés à la seule Belgique mais ils ont émigré à travers le monde pour se mettre au service des exploités, voire des révolutionnaires comme par exemple aux Philippines.
Je voudrais à travers ce petit article lui exprimer mon admiration pour sa fidélité exemplaire au bel idéal de sa jeunesse qui est toujours le sien aujourd'hui ainsi que celui de ses nombreux collègues qui font de la Médecine pour le peuple une réponse efficace aux injustices croissantes du capitalisme plus déboussolé que jamais.
Merci Kris. Je suis très fier d'appartenir à un mouvement où tu milites de façon si exemplaire et depuis si longtemps.
La version française du livre de Kris Merckx, traduit par Jean-Marie Flémal a été publiée par les éditions ADEN
Hier soir devant la télé
je suis resté éveillé
jusque bien tard
sans en avoir marre
ce qui est bien rare.
Face au présentateur
soucieux de laisser s'exprimer
en toute liberté
chacun de ses interlocuteurs
de pauvres gens
incapables de se soigner
dans une société
où les indigents
sont moins que néant.
Face à eux quelques médecins
sans préjugé ni frontières
ayant l'air
d'être aussi marginaux
parmi leur pairs
que leurs patients
qui, atteint de misèrite aigue
toute honte bue,
détaillent leurs maux
avec les mots tout simples
de ceux qui ne savent guère feindre.
Malades et médecins
pour une fois la main dans la main
ont détaillé longuement
le mécanisme infamant
qui peu à peu transforme l'Inami
en organisme de protection des nantis.
Tant pis pour le sans emploi
qui perdant son sang froid
incapable de payer ses dettes
tombe peu à peu dans la disette
perd ses biens
puis les siens
et se retouve un jour clochard
dans le hall d'une gare.
Si malade, il a besoin
de grands soins,
il aura bien de la peine
à se faire admettre aux urgences
comme s'il était une gène
pour les autres patients.
Ce pauvre homme
ne pourra rester que le strict minimum
comme si, coupable du "crime"de misère
il n'avait droit qu'au traitement le moins cher.
Aussi souvent il n'a pour se soigner
que le bus quelque peu délabré
des Médecins populaires
heureusement sans oeillères
qui soignent toute souffrance
sans s'inquièter de sa provenance
ni du compte financier
du malade à soigner.
En ne considérant pas les gens sur leur mine
en un temps où beaucoup de disciples d'Esculape
oublient leur serment d'Hyppocrate
ils font sans conteste l'honneur de la médecine.
Yvan Balchoy
yvanbalchoy13@gmail.com
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