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Publié par BALCHOY

 

 

B) Interprétation des faits.

Les ethnologues ont souvent cru que la religion était venue avec la civilisation (A. Comte- Darwin) Plus tard, on insista sur l’importance des facteurs émotifs dans le fait religieux. Cette école psychologique a été combattue par l’école sociologique de DURKHEIM (en ce sens que ce penseur français se refusait à réduire le fait religieux à du psychologique)

Durkheim insiste sur la religion comme phénomène social qui a joué un rôle capital dans la création de la société.

 

On a confondu en quelque sorte, pense-t-il, la religion avec ses manifestations. Sous le symbole de ses dieux, l’homme vénère la société dont l’idée constitue, pourrait-on dire, l’âme de la religion.

 

La vie collective a suscité en l’homme une volonté de dépassement de lui-même qui le transforme. Transformé ainsi par la technique, il n’accepte plus tel quel le monde qui l’entoure. Il projette alors sur ce monde sa propre transformation et le sublimise.

 

« C’est à l’école de la vie collective que l’homme a appris à idéaliser. »

 

Les idées sont de nature collective et se transmettent de génération en génération.

 

Ainsi Durkheim établit-il un parallèle entre la réunion eucharistique chrétienne et le repas pascal juif, exprimant sous un revêtement différent le même idéal collectif. Le sociologue français remarque également que, confondues initialement, religion et société ont de grandes difficultés à se séparer (Cf. les fêtes religieuses qui subsistent en France après la séparation de l’Eglise et de l’Etat.)

 

En fin de compte, dans le monde actuel, la société supplante la Religion ; l’Etat devient le médiateur entre l’homme et sa liberté. De même que le Christ est le médiateur auquel l’homme impute sa divinité et toute sa perplexité religieuse, ainsi l’état est le médiateur auquel l’homme transfère toute sa non-divinité, toute sa non-perplexité humaine.

 

Depuis Durkheim, les découvertes archéologiques et ethnologiques ont rendu les chercheurs plus modestes et les hypothèses plus dubitatives. Partant davantage des faits, les chercheurs actuels se rendent davantage compte de la complexité des problèmes.

 

 

 

II) GENESE ONTOLOGIQUE DE LA RELIGION

 

Il ne s’agit pas ici de décrire l'origine historique des religions mais d’aborder les diverses explications concernant la genèse ontologique de la Religion, c'est-à-dire les facteurs qui peuvent susciter un tel phénomène.

 

 

a)      Explication sur le sacré

 

Pour Rodolf OTTO, le sacré sert de fondement à toutes les religions.

Ce sacré est une catégorie psychique d’interprétation et d’évaluation qui n’existe que dans le domaine religieux. Le sacré constitue la dimension subjective de la religion. Cette catégorie est complexe, elle comprend un élément tout à fait irrationnel, non conceptuel et donc ineffable. On ne peut vraiment l’analyser, mais il est possible de décaler ses conséquences dans la vie humaine.

 

Le sentiment éprouvé par l’homme est double :

C’est un mysterium tremendum (mystère qui fait trembler).

Otto énonce trois aspects de cet effroi :

 

-         effroi mystique, terreur, peur des démons, des esprits, de la colère divine.

-         Sentiment de respect de la créature devant la divinité qui écrase.

-         Elément d’énergie qui, venant de Dieu, éveille le zèle, le dévouement pour la cause de la divinité.

 

C’est aussi un mysterium fascinans (mystère qui séduit, fascine)

Le Tout-Autre, cette présence insolite dans l’univers, fascine l’homme et éveille en lui des idées d’éternité, d’infini qui le mènent à la contemplation extatique.

 

Il suffit, pensait OTTO, que l’homme soit confronté avec le sacré pour qu’il devienne religieux. Nous réserverons une part de notre étude, plus loin, au sacré religieux.

 

 

 

 

 

Yvan Balchoy

yvanbalchoy13@gmail.com

http://poete-action.ultim-blog.com

 

 

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