"ETRE LIBRE CE N'EST PAS CHOISIR A TOUT VENT, C'EST ETRE SOI-MEME" (LA LIBERTE DANS L'OEUVRE DE DOSTOÏEVSKI) - 170
3) LE DIEU TRINITE
Ce Dieu, synthèse universelle se pose lui-même dans l’Être puisqu'il est Vie éternelle.
Pour le jeune idéaliste des années quarante, Dieu semble une force impersonnelle, mais à partir du roman « l’Idiot », il reconnaît de plus en plus en lui le Père universel. En revanche, la « Trinité » ne semble pas occuper une place importance en son cœur. Les termes de Père, Fils et Esprit Saint se trouvent bien sûr sous sa plume. Mais il est difficile de reconnaître la « Trinité Chrétienne » dans la vision qu’en a l’écrivain en son époque idéaliste, en particulier dans le « Carnet de Macha ».
A la limite on pourrait parler de Modalisme, le Verbe étant l’expression parfaite de Dieu pour Dieu Lui-même, l’Esprit Saint, la force et la lumière qui ramènent à Dieu l’univers qui en est issu.
Il semble donc que Dostoïevski n’ait découvert le sens de la Trinité que par le biais de son adhésion plénière à l’Eglise orthodoxe.
Il y fut certainement aidé par Vladimir Soloviev qui dans ses « leçons théandriques » consacre une conférence aux fondements rationnels de la Trinité au sein du Christianisme et des philosophies antiques. (1)
(1) « La leçon 5 », conférence théandrique de Vladimir Soloviev.
En 1877, dans « Le Journal d’un écrivain », il insiste sur l’appartenance de cette vérité à la Foi populaire ; on sent qu’à cette date, c’est chez lui un des indices les plus sûrs de son adhésion personnelle :
« Sans instruction, le peuple russe croit au monothéisme… que Dieu est Un et qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Lui. Et, en même temps, le moujik sait et croit avec bienveillance – tout moujik sait cela – que le Christ, son vrai Dieu est né de Dieu le Père et a pris chair de la Vierge Marie. » (2)
(2) « Journal d’un écrivain », (éd. Russe) tome III, page 231.
Les Frères Karamazov présentent l’Esprit Saint comme l’inspirateur des Saintes Ecritures. Dans les deux cas ici mentionnés, la formulation utilisée atteste la provenance ecclésiale, voire liturgique des textes. (3)
(3) « Les Frères Karamazov », page 322
Yvan Balchoy
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